Michel Drac parle de la crise du sens
19 août 2018 22:36, par SamWang[3/5]
[ la crise de la machine sémantique actuelle — 8’55" ]
Il y a épuisement du mode de pensée occidental dominant, quasi fin du codage de tout ce qui pouvait l’être, or l’humanité n’est toujours pas connaissable, la société refusant obstinément de se mettre en équations. Nous sommes donc renvoyés à notre humanité par les questions de savoir si nous avons une substance, si nous ne sommes pas notre propre illusion, quelle est notre finalité.
[ comment on prétend s’en sortir — 9’51" ]
Comme dans tous les systèmes parvenus au bout de leur démarche, on fabrique du sur-codage, c’est à dire du codage qui n’a plus rien à coder sauf lui même récursivement, qui invente des territoires fictifs pour continuer à sur-coder. Voici quelques exemples : les bulles financières crées récursivement sur d’autres bulles ; dans l’art contemporain (ce n’est plus un urinoir, c’est un message...) ; dans le domaine politique avec la déconnexion entre la représentation nationale et la nation qui a par ailleurs été niée pendant longtemps, autre exemple avec l’union européenne dont la fonction est de sur-coder pour éviter la confrontation avec l’impasse de la voie entreprise ; dans le domaine psychologique avec la négation de l’idée d’une substance à l’intérieur des sujets, d’où le transexualisme, certains délire transhumanistes (prétention à dupliquer l’esprit sur un disque dur).
L’humanité s’est avérée inconnaissable, alors que toute la machine sémantique qu’on avait construite disait que le projet c’était d’avoir une humanité absolument connaissable. Rendus à ce point, il faut se convaincre que même en l’absence de substance à coder, on peut fabriquer du sur-codage et il ne reste plus qu’à nier l’humanité pour dire que ce qu’on peut connaître, au moins, c’est le sur-codage, par codage du codage du codage sur... rien.
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