Zemmour, Onfray, Taddeï : Valeurs actuelles titre sur "le retour de la censure"
7 octobre 2018 21:32, par listenerJe ne suis pas tout à fait en accord avec cette qualification "censure". La "censure" véritablement odieuse, dangereuse et qui atteint l’Etre, car elle atteint le "Logos", est celle qui se situe sur le domaine "public", Sur l’agora. Qui empêche le débat libre des citoyens libres.
L’affaire est donc assez subtile. Un journal peut dire : "je ne veux pas publier tel article et je n’ai pas de comptes à rendre là dessus". Car un journal a une tendance et une politique qui lui sont propres. Il est libre de publier ou de ne pas publier. Le refus de publier n’est pas de la censure mais du libre arbitre des directeurs du journal.
La censure à l’état pur serait située dans le domaine public général, mais, "tu parles..". Les anglais l’ont bien compris puisqu’ils autorisent tout le monde à dire ce qu’ils veulent mais à Hyde Parc, les orateurs sur une boite à savon. On peut sourire mais ..
La liberté de parler et de dire et de développer ses pensées est, dans toutes les sociétés, très réduites. Au fond, elle existe mais dans des cercles restreints et aristocratiques. Il faut "prendre acte" de ce que la censure est partout, sans hypocrisie, et l’admettre sereinement au lieu de crier "censure, censure"... . Il y a en effet une pensée unique. Point. Et là, on commence à rire car ce qui est censuré hors de la pensée unique est plus intéressant que ce qui ne l’est pas (o, parle de la censure de la pensée, et pas de la censure des cochonneries qui est admissible ou des secrets militaires en temps de guerre)..
En fait, la seule chose efficace est de demander aux censeurs du temps de paix officiellement ce qu’il faut dire et ce qu’ils ne faut pas dire, mais avant. Or en France la censure est a posteriori, après. Vous avez le droit de tout dire à vos risques et périls mais vous vous faites condamner après. Il faut mettre fin à cela d’une manière simple et envoyer avant publication au parquet les écrits suspects en demandant : "puis-je publier cela ?" . Qu’il devienne donc un bureau de la censure préalable. C’est là que cela coince.
Si le parquet ne répond pas, que se passe-t-il ? Le censeur est de toutes les manières un effroyable con. C’est cela qui est drôle. Et jamais un censeur n’avouera "je suis un censeur". Pendant tout le dix huitième siècle, Paris s’est foutu de la gueule des censeurs. Parce que dire ce qu’il ne faut pas dire, c’est les dire ...
Ou bien les dires d’un certaine manière, suggérer "la chose"... .