Israël, la Chine et l’ouverture du "Passage du nord-est"
16 octobre 2018 15:42, par JPMon évaluation de l’intérêt des routes par l’Arctique ou par Israël est moins optimiste. Ma lecture de cet évènement place donc en premier la volonté de redondance dans le réseau chinois One Belt One Road (OBOR).
On mesure les distances Shenzhen Rotterdam sur GoogleMap, en km, en passant par :
-Suez 18000
-Arctique 15600
Et Shenzhen-Shanghai : 1500
Ainsi, l’Arctique ne fait pas gagner 15 jours, mais juste 2400km (3 jours) à partir de Shenzhen, ou 5400km (6 jours) en partant de Shanghai. En supposant que le bateau ne ralentisse pas dans les glaces, et qu’il puisse être aussi grand (or ce n’est pas vrai).
Fiche du dernier porte-conteneur de Maersk
https://www.meretmarine.com/fr/cont...
A la vitesse classique de 20 nœuds : 900km/jour, Asie-Europe en 3 semaines par Suez.
Mais d’après https://www.france24.com/fr/2018092...
Le Venta de Maersk cité par l’article à mis 15 jours en plus par l’Arctique. Et il transporte 5 fois moins de conteneurs que le précédent.
En réalité, la Chine est intéressée par la route arctique car elle ajoute encore de la redondance à son OBOR, dont la caractéristique est de n’avoir pas d’axe principal, mais plusieurs routes terrestres, elles-mêmes doublées par les routes maritimes. En passant c’est aussi pour la redondance que l’accès chinois sur le Pacifique fut doublé par 2 accès sur l’Océan Indien, par la Birmanie et par le Pakistan.
Il s’agit donc d’anticiper un blocus américain.
En l’espèce, la route par Suez et Gibraltar pose 3 risques :
Gibraltar : la Chine contrôle donc le Pirée en Grèce, qui évite Gibraltar.
le Sud de la Mer Rouge à Djibouti : la Chine y a donc maintenant sa base militaire, à coté des US et française.
et Suez ! La Chine projette donc ce contournement par Israël.
La vision à long terme d’Israël prend acte que les militaires US désinvestissent déjà le Moyen-Orient, et qu’ils perdront la suprématie militaire, d’où ces rapprochements avec Russie et Chine.
Sans ce besoin chinois d’une solution à un blocus US à Suez, le projet n’a pas d’intérêt pour Israël :
c’est une aberration économique, à cause du coût du transbordement mer-terre (c’est une lourde part du coût du fret maritime)
Israël ne peut imaginer bloquer Suez. Rappelons l’Affaire de Suez, 1956