Guide Michelin 2019 : un tournant qui inquiète
23 janvier 2019 19:13, par GalangarsLe grand remplacement culinaire
Le processus de dépossession-réarrangement de notre imaginaire, de notre mémoire, de notre histoire et culture, appelé " le changement/les réformes/le progrès/la créativité c’est maintenant " infiltre aussi l’art culinaire. C’est la technique du chaos des forceps merveilleux : en quelques années tous les médias nous imposent des aberrations certes de haute technicité, censées être géniales, populaires. La tradition n’est plus que prétexte. Il s’agit de marketing pour objets, livres, cours de cuisine, restaurants. C’est l’éloge de la mixité des gouts et la mise en avant de personnalités d’une même communauté au détriment de millions d’autres français diplômés et compétents, devenus les larbins et ramasse-miettes des premiers. Oui, çà profite * quand même * au pays, pourvu qu’il se soumette à l’idéologie du changisme et du jeunisme, deux concepts qui n’offrent ni réflexion ni stabilité.
Il en est de même pour l’industrie vinicole, où cette communauté à beaucoup investi, dans les bars à thèmes, les vignes. On entend un ministre s’exprimer sur le vin, on voit des livres sur le vin en magasins, bibliothèques, des émissions de télé, etc, pendant que les alimentations ferment en province et que les vignerons se suicident aux pesticides. C’est la boboïsation de la France dont parlait Soral quand il prenait l’exemple de Paris et ses nouveaux bars " et bientôt dans les rues, on pourrait voir des acteurs payés par la mairie pour jouer de vrais français, avec bérets et baguettes sous le bras ". " Cela fait parti de notre patrimoine " nous dit-on, et nous sommes censé nous taire, voire nous réjouir. Mais le farfelu, le forcé, n’a pas le même gout que le vrai, le profond.
Nous devons nous poser des questions sur l’authenticité, l’improvisation et la mondialisation. Le mondialisme n’est pas la mondialisation ? cela me parait faux car le mondialisme organise la mondialisation. Quand je vois que la tradition est remaniée puis niée je me dis que ce progrès n’a aucun futur car il ne relève pas d’un consensus populaire.
Deux autres sujets ont été éludés. 1- Celui du rôle des intrants pharmaco-chimiques dans l’alimentation. 2- Il se prépare depuis des années de nouveaux aliments protéinés à base d’insectes et de cellules souches. Demain on vous en vantera les mérites gustatifs et sanitaires. Je vous laisse deviner qui est derrière l’opération. Le mouvement récent des ultra végans serait-il un maillon de cette ingénierie alimentaire ?