Pierre Jovanovic – Revue de presse (janvier-février 2019)
29 janvier 2019 22:40, par nicolasjaissonLes banques italiennes n’ont absolument pas besoin d’une garantie d’Etat pour survivre. Jamais le contribuable n’ a payé pour les banques. C’est la dette bancaire qui a payé les mauvaises dettes des actifs bancaires.Tant que la BCE accepte de refinancer les portefeuille de prêts en défaut des banques, le carrousel peut continuer à tourner, grâce au mouvement tournant créer par l’achat d’obligations de l’Etat italien par les banques avec l’argent de la BCE (c’est une obligation légale), les dites obligations servant à leur tour de collatéral de financement auprès de la banque centrale italienne pour allonger des prêts aux heureux élus. Ainsi c’est une jeu win win qui s’installe entre l’Etat italien et ses banques. Les banques arrosent depuis des années les politiques et les entrepreneurs avec l’argent de la BCE, qui ne cherche jamais à savoir où est passé l’argent, et tout le monde s’en accommode très bien car Mario Graghi ne se fait pas trop prier pour éponger les "actifs pourris" lorsque les banquiers italiens viennent sonner régulièrement à sa porte. Les Allemands font semblant d’être scandalisés mais un discours de Mario devant le Bundestag suffit à les calmer. D’ailleurs l’Etat italien a tellement bien compris la leçon de l’hélicoptère monétaire, qu’il veut en faire profiter tous les italiens en allongeant sans compter l’argent magique de la BCE qui paie le revenu minimum et les retraites. Mais tout cela est très dangereux, car la rupture de l’état d’apesanteur s’annonce tragique lorsque la manne de la dette s’arrêtera. Mais pour le moment les marchés acceptent encore et toujours de jouer le jeu en se régalant des taux sur la dette italienne qui restent raisonnables. D’ailleurs la situation du marché obligataire est ultra étrange, qui éponge tout ce qui passe à un niveau jamais vu. On se demande si on est encore sur Terre. Aucun problème quand le Trésor américain annonce un appel aux marchés de un trillion de dollars pour cette année. Idem pour la dette grecque, française, autrichienne, espagnole, etc ; Le marché achète tout ce qui passe, à tel point que Moscovici ne sait plus quoi dire, de peur de paraître ridicule avec ses appels pathétiques à la rigueur budgétaire. Est-ce le feu d’artifice final ? Seul l’avenir proche le dira.