Comprendre l’Empire : Conférence de Presse d’Alain Soral à la Main d’Or
19 février 2011 14:46, par Sycomore@un lecteur de l’intellectuel dissident :
t’es déjà dans le multiconfessionnel, t’es déjà dans un monde dans lequel il faudra bien que tu acceptes que ton fils ou ta fille un jour épouse quelqu’un qui n’a pas ta couleur blanche ! C’est comme ça, tu peux nager à contre courant de l’histoire. Apporte donc à ta patrie de la réflexion, du savoir, de la joie plutôt que du rejet permanent.
Il ne s’agit pas de nager à contrecourant de l’Histoire mais d’aller à contrecourant de l’Empire. C’est l’Empire - et lui seul - qui a imposé ce concept contre-nature de citoyen global, de consommateur standardisé. Il a habillé cette réalité grimaçante des riants habits du métissage et du multiculturalisme.
Ne sont-ce pas les "Sayanim" que vous évoquez qui ont accéléré ce processus mortifère par le truchement d’associations prétendument "antiracistes" ?
Ne sont-ce pas les "médias" et les "politiques" que vous citez par ailleurs qui ont légitimé et amplifié cette opération de démolition ?
A vos yeux le sens de l’Histoire serait donc celui-ci : déracinement, relativisme culturel et société multiethnique. Bref, une addition de faiblesses qui fait le jeu de nos ennemis communs.
Je ne sais pas depuis combien de temps vous fréquentez ce site ou partagez la route d’Alain Soral mais il me paraît nécessaire de vous rappeler qu’E&R prône l’arrêt de l’immigration dont les ressorts ont été maintes fois expliqués ici-même. E&R irait donc à contrecourant de l’Histoire si j’en crois votre analyse...
E&R fait également la part belle aux écrits de Simone Weil, de Michéa ou d’Orwell qui évoquent tous la nécessité d’un enracinement et d’une conscience de soi (identité) pour prétendre jouer un rôle dans le concert des nations. Vous voyez dans ces éléments la résurgence d’une suprématie raciale ("couleur blanche") : c’est un contresens. Nous n’avons aucune raison de rougir de notre "blancheur" et de notre européanité, sauf à avaliser cette haine de soi que la maçonnerie nous instille depuis l’après-guerre.
Vous allez jusqu’à évoquer les mariages mixtes en feignant d’ignorer qu’un(e) Musulman(e) pratiquant ne peut épouser qu’une personne partageant sa foi. Certains font litière de ces préceptes rigoristes au nom de l’amour et, personnellement je m’en réjouis. D’autant que je suis moi-même le fruit d’une union mixte (grand-père marocain, grand-mère française). Mais statistiquement les unions mixtes dont Emmanuel Todd se fait les gorges chaudes concernent pour l’essentiel des immigrés de deuxième ou troisième génération (considérés comme Français par ce démographe) choisissant leur conjoint "au pays" (c’est-à-dire au Maghreb).
Comment justifier enfin que notre pays soit le théâtre exclusif de cette révolution culturelle que vous semblez tant chérir ? Ce serait à la France de s’ouvrir à d’autres cultures et à d’autres religions et d’amender sa civilisation par trop européenne pour faire la part belle aux influences méridionales. D’une part, cela sous-entend que ces influences seraient forcément bénéfiques car justement méridionales / musulmanes (manichéisme primaire) ; et d’autre part, cela n’impliquerait aucune réciprocité. A nous les délices du métissage, aux autres les joies de l’identité, de la décolonisation et de la souveraineté retrouvée. On croirait lire un tract du NPA : Patria o muerte, mais uniquement chez les autres !
L’axe Nord / Sud (ou plutôt franco-maghrébin) que vous appelez de vos vœux n’implique pas la perte de nos identités réciproques. Il peut (il doit !) passer par des alliances diplomatiques expurgés de toute tentation colonialiste, d’un côté comme de l’autre. Cela nécessite - et nous serons d’accord sur ce point - de recouvrer la pleine maîtrise de notre politique étrangère avec, en premier lieu, la sortie de l’alliance atlantique.
Enfin, et surtout, cet axe Nord / Sud n’est pas exclusif d’autres accords continentaux (axe Paris / Berlin / Moscou).
Sortir de l’impasse du choc des civilisations c’est restaurer le dialogue avec l’autre, dans un respect mutuel, sans a priori philosophique ou idéologique (droits de l’homme). Or, pour dialoguer, collaborer, s’entendre et se serrer les coudes il faut être SOI, il faut être DEUX.