L’amitié entre le petit-fils du commandant d’Auschwitz et un rescapé de la Shoah
14 juillet 2019 00:34, par 100noms 100villes
Feu mon père fut déporté à 13 ans au nord de la Pologne, il devait casser son pipi au fur et à mesure pour continuer à uriner tellement le froid était mordant... Tous les jours à incinérer, des dizaines de morts de froid, de faim, de tuberculose et de désespoirs divers, quelques feuilles ramassées en douce dans un roncier en guise de tabac lui adoucissaient la vie et jouaient le rôle de succédané de tabac. Cette pression tellement inénarrable de la part des prisonniers plus vieux et responsables des arrivants qu’à chaque fois ses récits, souvenirs de sa jeunesse, déviaient sur les histoires de juifs rescapés de soit-disant camps de la mort ou pire de leurs descendants, et il rugissait toujours sur le même ton, une sorte de râle jouissif, comme le rire d’un pirate, abandonné sur une île déserte mais vivant : "pourquoi des chambres à gaz ? on arrivait déjà pas à creuser assez de fosses communes !"
Mon père était élève officier allemand, prisonnier des communistes, pas un civil allemand en allemagne, que le travail aurait rendu libre...