Joker de Todd Phillips : l’apothéose de la culture de la mort ?
17 octobre 2019 20:24, par Nicolas
Cher Patrice, je trouve votre critique intelligente, structurée et rationnelle mais au final soporifique, paralysante et mortifère.
Les clowns sont des hommes-limites. Loin d’être de simples amuseurs, ces bouffons cérémoniels ont comme fonction de rendre manifeste le censuré, le refoulé, le censuré.
Figures de déstabilisation, ils opposent la démesure insensée à l’ordre gouverné par la raison, et par là, introduisent la confusion dans l’ordonnance des codes et la condition des êtres.
Par leurs actes, ils sont capables de déclencher une étincelle salvatrice dans les consciences pétrifiées par des années de domestication.
En vérité, et au-delà des apparences ou des financements, ce sont des coups de tonnerre, des éveilleurs souvent inconscients.
Peut-être n’ont-ils pas le recul critique nécessaire qui pourrait justifier ou motiver leurs accès de folie, mais au moins acceptez qu’ils aient le sursaut vital et intuitif qui les poussent à crier qu’ils existent.
"Heureux soient les félés car ils laisseront passer la lumière" disait Audiard.
Le Christ n’a-t-il pas lui aussi transgressé l’ordre corrompu ?
Je vous le dit Patrice, le clown, c’est la culture de la vie.