Jacques Sapir – Pourquoi je quitte Paris
1er novembre 2019 00:29, par Rogiero_InCes interventions sont bien intéressantes. Voici deux économistes senior de la Bastille parisienne qu’on localiserait plutôt dans la constellation des économistes hétérodoxes et que d’aucuns considèrent volontiers comme l’élite de la dissidence...
Sapir voudrait remettre en cause le développement d’une approche libérale de l’économie résidentielle - celle-ci s’est beaucoup développée ces 20 dernières années grâce à l’apport des SIG, mais son inventaire de directives à suivre me semble tout aussi poétique que celui de Prévert. Une description technique du monde matériel et de grands principes d’organisation décalqués sur son inconscient du réel.
Les relations entre la planification urbaine, l’aménagement du territoire et finalement les stratégies individuelles d’accès au foncier me paraissent un peu légères...
La transition urbaine qui s’est accélérée ces 50 dernières années a produit un éclatement des territoires. Nous observons à peu près partout des centres villes musée, des proches périphéries qui concentrent les zones commerciales ou artisanales, des villes dortoirs, ces pôles natures et loisirs... les mêmes laideurs un peu partout.
Mais ce que l’on observe moins, surtout dans les débats BFM-WC, ce sont les conditions dans lesquelles doivent se réaliser la circulation des biens et des personnes. Aucune critique de la bagnole et du système auto...
La recherche a produit une imposante littérature scientifique sur ces questions depuis plus de 50 ans. Toutes les grandes métropoles françaises pilotent un réseau d’acteurs publics/privés (région, agence d’urbanisme, université, etc.) dans les secteurs dont ils ont reçu la compétence. Le transport figure parmi ces compétences clés. Le gouvernement a entrepris, dès 2017 d’ailleurs, de gros travaux de réflexion au sujet de nos mobilités quotidiennes.
Que Monsieur Sapir n’ait pas vu venir les Gilets Jaunes ne m’étonne pas. En revanche, je ne peux pas en dire autant de ces experts et de ces élus qui se gavent à tous les étages du mille feuilles institutionnel français et qui commandent sans mandat nos destinées, sous le regard bienveillant du matron.
On éborgne et on mutile la France, mais la Loi d’Orientation des Mobilités sera adoptée sans que personne ne s’en émeuve.