ANRS
L’agence française du sida, alias ANRS, est une belle illustration du problème des conflits d’intérêts : « Tous les membres de ses commissions sont sous multiples contrats avec les firmes qui produisent des médicaments qu’ils ont à évaluer », rappelle le Pr Philippe Even, dans son dernier ouvrage Corruptions et crédulité en médecine. A titre d’exemple, pour réaliser ce dossier, nous avons recherché les déclarations des conflits d’intérêt des scientifiques qui ont rédigé le dernier rapport de l’ANRS « Prophylaxie pré-exposition » (PrEP) (rendu public en septembre 2015), qui par ailleurs tombait à pic pour l’extension d’utilisation du Truvada (laboratoire Gilead) annoncée par la ministre française de la santé en novembre 2015. Tous ces experts sauf un (sur 23 au total), ont des liens réguliers, parfois très étroits avec l’industrie des anti-retroviraux, dont plusieurs avec le laboratoire Gilead. Mais ces liens sont subtilement minimisés, car déclarés uniquement pour « la période des travaux sur la PrEP réalisés depuis la saisine par l’ANRS et le CNS (avril – juillet 2015) ».