Alexandre Latsa analyse la situation en Biélorussie
13 août 2020 11:23, par jeromima femme est biélorusse et ses parents y sont encore. toute la famille et leurs amis en ont marre du moustachu, les élections sont hyper falsifiées (et même sans ça, les candidats sérieux ont tous été mis en prison, et les médias sont très contrôlés, ils ne parlent même pas de l’opposition, sauf pour dire des trucs très biaisés, je sais que la france n’est pas un modèle, mais là c’est vraiment une autre planète). la répression policière est très forte. le centre de minsk a été complétement bloqué par la police, les métros aussi, et Internet a été coupé pendant 3 jours (et le téléphone marche mal également), pour éviter justement aux manifs de s’organiser. comme le centre est bloqué, les gens sont dispersés dans la périphérie, c’est pour ça qu’il peut sembler qu’il y a peu de monde.
les bureaux de vote ont l’obligation d’afficher leurs résultats le soir de l’élection. Dans le bureau de mon beau-frère, c’etait affiché : 86 % pour Tsikhanouskaia, 6% pour Loukashenko. Dans le bureau voisin, encore plus.
Mon beau-père est allé voir pour son bureau de vote : les résultats n’étaient pas affichés, au contraire de la loi (les dirigeants des bureaux de vote hésitent à tricher ou à afficher leur triche. Leurs noms sont connus et des mouvements se lancent pour afficher publiquement leur photo avec les anomalies observées lors du vote). il a poireauté pour voir, ils étaient une vingtaine de citoyens ordinaires comme lui (il n’est pas du tout militant, c’est un type à la retraite gentil comme tout). la police est arrivée, a violemment pris un type au hasard pour l’emporter dans un fourgon, et a dit que tout le monde part d’ici 10 min sinon ils embarquent tout le monde.
les gens ont peur de manifester car la police est HYPER violente, ça n’a rien à voir avec la france.
les employés de la boite du beau-frère ont été provisoirement délocalisés en ukraine (il y est alors que sa femme reste sur place), en prévision du fait qu’internet sera coupé alors que c’est indispensable pour leur business. Il y a tant de violence et d’histoires d’amis emprisonnés, frappés, etc qu’ils ne veulent plus rentrer pour l’instant.