Piano, littérature, franc-maçonnerie – Entretien avec Stéphane Blet
23 janvier 2021 08:44, par Mélomane2Merci, Stéphane, pour votre interview sur cette chaîne de bibliophiles que je ne connaissais pas. Très intéressant ! Vous étiez donc un enfant prodige. Des premiers prix à 11-12 ans ! Dans ce cas, vous n’avez pas eu d’enfance, mais c’était votre choix. Je connais des jeunes qui étaient dans des classes musicales depuis l’Ecole élémentaire jusqu’en 3ème de collège, dont certains avaient même choisi deux disciplines (instrument + danse classique) et ont passé leur enfance au Conservatoire. Même en colonie de vacances, durant la sieste, ils étaient obligés de faire 20 mn d’exercices sur leur instrument. Vu qu’ils étaient doués mais sans plus et n’avaient aucune chance d’en faire leur métier (sauf peut-être en danse, mais certains se sont blessés plusieurs fois en cours), je n’approuvais pas ce dressage. On leur a volé leur enfance et ils ne pratiquent plus du tout de musique. Je crois qu’ils avaient continué par choix mais aussi parce que leurs parents étaient fiers d’eux. L’un d’eux était issu d’une famille qui comptait des musiciens dans la génération des grands-parents et des arrière-grands-parents. Dans la génération des parents, on avait empêché les jeunes de faire de la musique, ce qui a donné des frustrés. Certains prétendent que Mozart était déjà musicien dans une ou des vies précédentes, raison pour laquelle il était aussi doué dans son enfance. Il était toutefois issu d’une famille de musiciens. J’espère que vous avez dans votre famille des enfants dont les descendants seront peut-être musiciens, même en sautant plusieurs générations. En effectuant des recherches sur le Net, j’ai appris que des chanteurs français des Sixtees (génération Salut les copains dont les musiciens professionnels n’étaient pas particulièrement fans) étaient issus de familles de musiciens professionnels : Sylvie Vartan (père violoniste), France Gall (les deux parents musiciens professionnels : mère pianiste et père violoniste, je crois), Michel Berger (mère pianiste). Je sais aussi qu’on avait obligé Claude François à pratiquer du violon dans son enfance et qu’il en avait gardé un mauvais souvenir. Les gens qui prétendaient que le fils de Johnny avait droit à un traitemenr de faveur au Conservatoire avaient certainement tort vu les gènes qu’il portait. Une connaissance m’a parlé récemment d’une émission consacrée au film de Forman sur Mozart. J’ignore si elle est encore en ligne. M.Tubeuf y était même invité.