Multipolarité et impérialisme russe – Entretien avec Alexandre Douguine
22 avril 2023 10:17, par Vive la FranceLa globalisation du marché a permis aux multinationales de contrecarrer , dans une certaine mesure, la baisse tendancielle du taux de profit. Le système capitaliste permet la survie de la TPE , soit comme sous-traitante , soit pour se partager avec d’autres les miettes d’un marché donné . L’instauration d’un régime communiste suppose l’abolition de la propriété privée et l’appropriation collective des moyens de production en réaction à la privatisation de l’économie par l’Etat, instrumentalisé par la haute finance internationale qui est mue par une logique d’accumulation illimitée du capital. Nous ne sommes pas heureux dans un système capitaliste mondialisé mais nous bénéficions d’une certaine commodité liée à l’abondance de biens matériels, souvent importés en raison de la désindustrialisation de notre nation. Nous avons accepté que notre bien-être matériel soit le résultat d’un transfert de productions dans des pays où la main d’œuvre est corvéable à merci , pour le plus grand profit des multinationales. Le communisme a vécu. Aucun communiste n’est prêt à renoncer à son statut de petit bourgeois. La majorité des anciens communistes est en outre opposée à une armée du capital composée d’un sous-prolétariat qui tirent les salaires vers le bas et menacent le trésor des acquis sociaux. Car il n’y a de social que national ! La mise en place d’un régime communiste implique une révolution des esprits, des mœurs et des cœurs. Serions-nous plus heureux dans une économie planifiée par un état collectiviste et centralisateur ? Le communisme est une aliénation qu’il faut renforcer chaque jour pour parvenir à un égalitarisme total entre les êtres humains. Transformés en guenilles, soumis aux normes de comportement imposés par les impératifs de la société sans classes, expérimentant la promiscuité des appartements communautaires, subissant passivement les errements d’une politique économique caractérisée par des rationnements et des pénuries, le citoyen communiste devait s’infliger une autoflagellation permanente pour rentrer dans les clous de la vulgate marxiste. La pensée retentissant sur le comportement, les visages croisés dans la rue et les transports publics à Moscou, portaient la marque des crispations qui trahissent d’ordinaire une existence névrotique.La transition du communisme vers le capitalisme et l’économie de marché a pu se faire sans trop d’anicroches car l’un comme l’autre sont deux matérialismes en voie de synthèse.