Une mal-logée tente de s’immoler devant l’Elysée
27 octobre 2011 15:24, par Smogà Rico : au-delà du fait divers évoqué, je voudrais réagir plus généralement sur vos propos concernant le suicide.
Que cet acte ne soit ni noble, ni héroïque en soi, j’en conviens volontiers. Pour autant, parler de démence ou de bêtise pour qualifier cet acte dans l’absolu et une fois pour toutes me paraît un peu léger. La psychologie humaine est bien trop complexe pour se contenter de ce jugement à l’emporte-pièce. Ce dernier acte tragique peut résulter d’une situation devenue insupportable au fil des ans - parfois de plusieurs décennies - et être l’ultime solution entrevue pour y mettre un terme. Peut-être après un long et courageux combat pour vivre. Peut-être sans aucun attrait morbide pour la Faucheuse ! Auquel cas même cette sortie demandera encore du courage ! La dualité glorieux / honteux, courageux / lâche, appliquée au suicide comme une grille tarifaire abstraite et systémique me paraît inadaptée à l’homme, irréductible à un schéma bi-polaire, au simplisme désincarné. C’est du reste parce qu’il est complexe, paradoxal, ambivalent, inattendu, comme tout ce qui vit, que l’homme est intéressant ! Toutefois, une société qui encouragerait, tacitement ou explicitement, l’auto-destruction, serait bien évidemment criminelle et décadente. Il faut toujours encourager à vivre, à combattre, et si malgré tout une autre voie est choisie, c’est que rien d’assez puissant ne pouvait s’y opposer. Auquel cas une certaine modestie devant les faits me paraît préférable à un jugement moral. Cordialement.