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Des profs dénoncent des falsifications pour augmenter les résultats du bac 2020

Des professeurs alertent sur des pressions de la part de leur hiérarchie pour améliorer les résultats du baccalauréat, délivré cette année sur la base du contrôle continu.

 

 

Pour cette année très particulière où le bac sera délivré sur la base du contrôle continu, des sous-jurys puis des jurys se réunissent en ce moment et jusqu’au 6 juillet. Le ministère a donné des consignes : seules les moyennes des deux premiers trimestres comptent. Ces dernières sont arrondies à l’unité supérieure, un 9,2 devenant par exemple un 10/20. Puis, les notes de l’élève sont comparées avec les résultats au bac dans son lycée d’origine sur les trois dernières années, et remontées si nécessaire. Il s’agit de faire preuve de « bienveillance » et d’harmoniser les notes pour ne pas pénaliser les candidats... Mais cela va parfois bien au-delà.

 

« Le professeur nous a demandé de falsifier certaines moyennes »

Certains professeurs parlent de « bidouillage ». C’est le cas de cette enseignante, qui explique avoir dû modifier les notes de ses élèves avant même la réunion des jurys : « Dans mon lycée il y a eu un conseil de classe officieux juste avant le troisième trimestre. Le proviseur nous a non seulement demandé d’arrondir les notes comme le ministère nous l’avait demandé, mais en plus de ça, de falsifier certaines moyennes », témoigne la professeure, qui souhaite rester anonyme :

« Le proviseur nous a demandé de créer de faux devoirs, ou pour ceux qui avaient des notes pour le 3e trimestre, de les inclure dans le 2e trimestre, pour voir si ça arrangeait les élèves ou non. Le but était qu’il y ait un maximum d’élèves qui puissent avoir leur bac »

L’enseignante déplore le procédé, qui n’est pas encadré : « On est dans l’illégalité la plus totale et la plus complète. Illégalité parce qu’on invente des notes, parce qu’il n’y a aucun décret ou aucune loi qui nous protège par rapport à ça. La seule chose qu’on nous demande c’est de nous taire et de faire avec, parce que ce sont nos conditions de travail pour l’an prochain qui sont mises en jeu. »

Car oui, c’est l’un des arguments employés : donner le bac au plus de candidats possible sous peine de se retrouver avec des classes en sur-effectif l’an prochain :

« On va nous dire des trucs comme : “vous imaginez, s’il y a trop de redoublants, ça va faire des classes à plus de 36 élèves…” Il y a une sorte de chantage. C’est une méthode qui à mon sens est très injuste. Des élèves ont énormément travaillé et d’autres n’ont rien fait de l’année. Pour faire du chiffre, pour qu’il y ait un maximum d’élèves qui puissent avoir leur bac, on nous demande de bidouiller certaines notes. Le message qu’on envoie aujourd’hui, c’est que peu importe si l’élève a travaillé ou non, il n’y a que le chiffre qui compte. »

Lire l’article entier sur franceinter.fr

 

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