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Accusé de "ne pas être Charlie", Karim est licencié !

Cinq voix de SUD contre, trois voix des autres syndicats pour. Au comité d’entreprise [de Bombardier ] d’hier, la fracture entre le syndicat majoritaire et les autres s’est révélée. La direction va maintenant solliciter l’inspection du travail, afin d’obtenir le licenciement de Karim Khatabi (photo ci-contre) pour « propos inacceptables ».

« Il y a eu une vingtaine de personnes en grève. Sur deux mille. » Le comptage de la direction de Bombardier est sans appel : peu de personnes ont soutenu Karim Khatabi, le secrétaire SUD du CHSCT (commission d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail). Il est sous le coup d’une procédure de licenciement pour « propos inacceptables ». Il aurait, comme nous l’écrivions hier, tenu ces propos au lendemain du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo.

Une vingtaine de salariés de Bombardier seulement, mais également le soutien de syndicalistes SUD venant du Valenciennois. Dehors, à partir de 8 heures et jusqu’à 11 heures, ils étaient une cinquantaine, bloquant l’entrée de l’usine, place des Ateliers. Palettes de bois et pneus brûlés, feu de bengale, sono et café chaud.

Willy Dans était là, lui aussi. Pour le secrétaire de l’Union locale de Valenciennes des syndicats SUD, « ce qui arrive à Karim arrive dans beaucoup d’autres endroits. Il y a un lien de cause à effet entre ce qu’il lui arrive et ce qu’il a fait au CHSCT. Notre pancarte Discrimination syndicale, on la sort souvent… »

En tant que secrétaire du CHSCT, Karim Khatabi a, entre autres, fait fermer les cabines de peinture, pas aux normes, et demandé, pour des raisons de non-respect de la sécurité des salariés, la démission du directeur du site. « Œil pour œil », expliquent ses camarades.

Mis à pied depuis le 8 janvier en attendant que l’inspection du travail donne son avis, Karim Khatabi réfute les accusations :

« Ça m’a profondément touché qu’on me prête de tels propos. Tous ceux qui me connaissent vous diront que ce n’est pas moi. Je suis musulman, mais si je fais le ramadan, je ne vais pas à la mosquée. Me traiter de fondamentaliste, c’est surfer sur la vague de l’islamophobie. Je suis avant tout l’homme à abattre. »

Les élus du syndicat SUD ont été les seuls à voter contre son licenciement. Les représentants des trois autres syndicats auraient pu s’abstenir. Ils ont carrément voté pour.

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