En 2019, invité de l’Envoyé spécial d’une très complaisante Élise Lucet (qui n’en finit pas de payer son émission anti-pédocriminels de l’an 2000 sur France 3) qui lui déroule le tapis rouge d’Intouchable vénéré, Robert Badinter compare un enfant abattu par Mohammed Merah (une affaire extrêmement trouble) avec les commandos de tuerie allemands de 1941 en Ukraine !

Une Ukraine que Robert connaissait bien... On voit que l’ancien ministre de la Justice a le sens de la mesure. Aujourd’hui, s’il était vivant – mais il l’était encore le 7 octobre 2023 –, avec quoi comparerait-il les bombardements massifs de Gaza et le massacre en règle des civils palestiniens ?

On va l’aider un peu : dans le même ordre d’idées – mais à une échelle plus proportionnée que l’amalgame des victimes de Merah à celles des Einsatzgruppen –, à la destruction systématique du ghetto de Varsovie en 1942-1943, qui contenait en outre moins de prisonniers qu’à Gaza-City ou Rafah !

Mais le clou de l’interview, où il perd complètement son sang-froid – celui qui l’avait montré impitoyable avec les familles des victimes de ses assassins de clients –, c’est quand il décrit les antisémites (à 5’24) devant une Lucet subjuguée par l’importance du personnage. Badinter lui fait oublier le premier commandement et réflexe du journalistique : le doute.

« Vous savez, j’ai beaucoup réfléchi, évidemment, j’ai pas de mérite à ça, à l’antisémitisme. Et je vais vous dire le fond de ma pensée : non seulement pour être un antisémite il faut être, comme pour tous les racistes, un salaud, mais en plus il faut être un imbécile ! Parce que qui peut croire sérieusement au complot juif mondial ? Qui peut croire sérieusement que ce mélange de rabbins et de banquiers peuvent susciter ce complot célèbre ? Complot de Sion, le Protocole des Sages de Sion, qui est un faux, fabriqué dans les caves de l’Okhrana, la police tsariste, avant la guerre de 14, pour nourrir l’antisémitisme ! »

Il applique aux prétendus antisémites le même procédé que pour « le juif aux doigts crochus, au nez crochu » ! Quelle différence dans la caricature, la haine et le racisme ? On peut mettre sa surréaction sur le compte du grand âge, puisqu’en 2019, au moment de la diffusion du sujet, Badinter a 91 ans. Il semble que la haine de l’antisémite lui tienne lieu d’adrénaline.

Jamais à court de démagogie, Lucet nourrit cette haine en lui racontant l’histoire de cette étudiante en médecine obligée de changer d’université parce qu’elle est victime d’agressions antisémites... Vu le nombre de médecins français de confession juive, ce n’est pas quelque chose qui doit être courant. Ça se saurait.

Si les Français étaient aussi antisémites que Badinter veut le faire croire, Gilles-William Goldnadel serait-il en tête des ventes avec son livre très zemmourien, dans lequel il importe tranquillement le conflit israélo-palestinien et la guerre civile dans notre beau pays... Il est vrai qu’on peut acheter sa place dans la liste des meilleures ventes d’Amazon comme son référencement sur Google...

Lucet, face à cette figure du Commandeur, quasi intouchable alors qu’il est très critiquable si l’on est un tant soit peu honnête, en rajoute pour faire écumer son invité de rage. Une rage qui semble caractériser le bonhomme, et que toute la France des victimes a ressentie lors des grandes sorties plaidoiries de l’avocat en activité. Nous sommes à 2’03, Élise remet une pièce dans le jude-box :

« Est-ce que vous vous imaginiez, franchement, au XXIe siècle, voir un portrait de Simone Veil barré d’une croix gammée ? »

Lucet ne peut pas ignorer que beaucoup de ces agressions (graphiques) antisémites sont ce qu’on appelle aujourd’hui, vu leur fréquence, de l’auto-antisémitisme. Il suffit d’une croix gammée ou même d’une étoile de David sur un mur pour mettre la presse en émoi, déplacer les ministres et réactiver la chasse au néo-antisémitisme, qui se cacherait au fond de chaque Français, comme le cochon.

On voit avec cette interview culpabilisante pour des millions de Français innocents tout le mal que peut faire le combo du journaliste complaisant et du politique haineux.

Pour rassurer outre-tombe Badinter, les Français sont plus préoccupés par le chômage, l’inflation – cette agression oligarchique (puisque les riches échappent à ses effets) qui frappe surtout les plus fragiles – ou la peur du déclassement (pourtant en cours) que par la haine des juifs.

Bonus : le cadeau posthume de Badinter aux Français

La possible libération de l’ordure Patrick Tissier est dénoncée dans ce thread étourdissant.

Un des exploits de cet individu qui aurait dû être castré ou éliminé :

Merci qui ? Merci Me Badinter.