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Burkina Faso : l’armée désigne le lieutenant colonel Zida pour mener la transition

L’armée du Burkina Faso a mis fin à vingt-quatre heures de confusion en désignant samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida, officier de la garde présidentielle, pour conduire la transition ouverte par la démission de Blaise Compaoré.

L’ex-président, poussé vers la sortie après vingt-sept années passées au pouvoir par un mouvement de contestation populaire sans précédent, s’est réfugié pour sa part en Côte d’Ivoire.

Dans un communiqué diffusé samedi, l’armée annonce que "le lieutenant-colonel Yacouba Isaac Zida a été retenu à l’unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Blaise Compaoré". La forme et le calendrier de cette transition seront précisées lors de consultations avec l’ensemble des acteurs de la société civile.

Diffusée à l’issue d’une réunion des principaux chefs militaires du pays, cette déclaration clarifie la situation au sommet de l’État et tranche en faveur de Zida la lutte de pouvoir qui l’opposait au général Honoré Traoré, le chef d’état-major. Ce dernier avait pourtant proclamé vendredi après-midi, dans la demi-heure suivant l’annonce de la démission de Compaoré, qu’il assumait désormais la responsabilité de chef de l’État.

Mais sa déclaration avait déclenché la colère parmi les dizaines de milliers de manifestants rassemblés sur la place de la Nation, à Ouagadougou, épicentre du mouvement de contestation qui a obtenu le départ de Compaoré. Après la mise au point de l’armée, l’Union pour le progrès et le changement (UPC), principal parti d’opposition, a réclamé l’ouverture immédiate de consultations pour déterminer le calendrier de prochaines élections.

Les bouleversements survenus en quelques jours à peine dans l’ex-colonie française sont suivis de très près par la France, dont des forces spéciales sont stationnées dans le pays, et par les États-Unis.

En 27 ans, Blaise Compaoré, qui voulait modifier la constitution pour briguer un nouveau mandat fin 2015, s’était taillé un statut de médiateur régional. Le Burkina Faso est l’une des bases de l’opération Barkhane mise en place par la France pour contrer les groupes islamistes au Mali et dans le reste de la bande sahélienne. Vendredi, Paris a salué le départ de Compaoré "qui permet de trouver une issue à la crise" et a appelé à la "tenue rapide d’élections démocratiques".

"Pas de coup d’État"

Dans la nuit de vendredi à samedi, tandis que des échanges de tirs nourris avaient été entendus près du palais présidentiel, le lieutenant-colonel Zida annonçait à la radio qu’il avait pris le pouvoir. "J’assume désormais, à partir d’aujourd’hui, les responsabilités de chef de cette transition et de chef de l’État pour assurer la continuité de l’État", a-t-il dit dans une allocution prononcée, en uniforme, dans un studio de la chaîne de télévision BF1. "Je salue la mémoire des martyrs de cette insurrection et m’incline devant les sacrifices consentis par notre peuple", a-t-il ajouté. Les violentes manifestations de jeudi, quand le bâtiment de l’Assemblée nationale a été incendié, ont fait au moins trois morts.

C’est la septième fois qu’un officier de l’armée prend le pouvoir depuis l’indépendance en 1960 de l’ex-Haute Volta, mais Isaac Zida a assuré qu’il ne s’agissait "pas d’un coup d’État mais d’un soulèvement populaire". L’armée, a-t-il expliqué, est intervenue "pour éviter que s’installe l’anarchie" et "amorcer un processus de transition démocratique". Il a promis que l’ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile y seraient associés et a également demandé la "compréhension" et le soutien de la communauté internationale et en particulier de l’Union africaine et de la Cédéao, la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest.

Un couvre-feu est entré en vigueur, de 19h00 GMT à 6h00 GMT. L’aéroport de la capitale et les frontières terrestres ont été fermées. Samedi, le calme est revenu dans les rues de Ouagadougou où des soldats patrouillaient.

Le président déchu Blaise Compaoré, qui avait quitté Ouagadougou après sa démission, a trouvé refuge en Côte d’Ivoire. Son arrivée, ainsi que celle de sa famille et de proches, a été confirmée par la présidence ivoirienne. De sources militaires ivoiriennes, on précise qu’il se trouve à Assinie, une station balnéaire située à l’est d’Abidjan, la capitale économique du pays.

 

Voir aussi, sur E&R :

Découvrir la projet pour le Burkina et l’Afrique de Thomas Sankara avec Kontre Kulture :

 






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8 Commentaires

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  • #1018691

    C’est ca la démocratie en Afrique on a le choix entre le Zida et l’ebola

     

    Répondre à ce message

    • #1018959
      Le Novembre 2014 à 17:16 par Surnom de blaise au Faso : Blaise Ebola
      Burkina Faso : l’armée désigne le lieutenant colonel Zida pour mener la (...)

      Toi tu resumes l’afrique a : ... et l’ebola

      Et si on resume l’europe a : ... et la pedophilie ?

      Soyons serieux un peu, une grande partie de l’afrique n’est pas encore libre... Surtout l’afrique francofolle !!!
      Les situations sont complexes.

      Un peuple vient de se liberer tout seul d’un tyran soutenu pendant 27 ans par la France ... Une transition est en train de se mettre en place... l’opposition et les militaires se dicputent la transition qui va mener aux 1eres elections libres dans ce pays.
      Toute l’afrique : jeunesse, peuples et l’UA soutiennent le principe d’une transition mennee par un civile.
      Dans tous les cas, a la fin de de la transition, un militaire ne sera pas au pouvoir au Burkina.

      En france le peuple decend dans la rue par millions, hollande ne dissoud meme pas l’assemblee...

       
    • Non je ne résume pas l’afrique à l’Ebola c’était juste une jeu de mot à la con, d’ailleurs j’y habite en Afrique et ma femme est ivoirienne, moi-même étant un bon franchouillard de l’est je n’oserais résumer ce merveilleux continent à ses politiques incompétents. En revanche j’attendrais un peu avant de crier de joie à la libération de voir ce qui va se passer dans les quelques années à venir.

       
    • #1019513
      Le Novembre 2014 à 14:20 par Surnom de blaise au Faso : Blaise Ebola
      Burkina Faso : l’armée désigne le lieutenant colonel Zida pour mener la (...)

      Bonjour,

      Je vous presente mes excuses sur ma reaction un peu trop forte...

      Le probleme est que les peuples africains, surtout en zone francophone, subissent les pires regimes qu’ils soient.
      Aider ces peuples a mettre au pouvoir des hommes integres qui travailleront pour leur Bonheur, permettra :
      - la fin de l’immigration
      - le Bonheur de ces peuples avec la pleine jouissance de leurs richesses
      etc...

      Aujourd’hui un peuple s’est battu contre un tyran, soutenu ailleurs. Cela doit etre encourager ailleurs : Congo (les 2), Togo, Djiboutie, Tchad, Gabon, Cote d’Ivoire... tous des tyrans franceafricains !

       
  • ca sent pas bon... à voir...

     

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  • #1019152
    Le 2 novembre 2014 à 21:14 par Heureux qui, comme Ulysse...
    Burkina Faso : l’armée désigne le lieutenant colonel Zida pour mener la (...)

    Blaise laisse sa place au profit d’Isaac... je ne sais pas pourquoi mais cela m’interpelle, peut-être parce que nous sommes passés de Pascal à Newton sans demander la non plus l’avis du peuple...

     

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  • #1019202

    C’est fini !

    L’empire va garder vers lui ses pantalons à une jambe... Le Burkina Faso est sa première réelle amputation !

    On peut injecter autant de pognon qu’on veut dans cette pétoire, si le peuple dit non, ce sera non !

    Sankara, gagne !
    Que les militaires soient payés en millions n’y changera rien, les Burkinabés laissent pourrir la situation jusqu’au printemps, ils en paieront le prix du sang... mais, La Patrie des Hommes Intègres, va signifier son nom aux autres !

    Tournant de l’histoire ?
    Hé,... !

     

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  • #1020156

    Un lieutenant-colonel , donc un larbin à la "tête" de l’Etat , autant dire tout de suite adieu à la souveraineté .

     

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