Quand on a vu cette une de BFM TV, on a failli tourner de l’œil. On se voyait déjà torturés par les services de l’antiterrorisme. On dit que tous les chemins mènent à Rome ; aujourd’hui il faudrait dire que toutes les accusations mènent à Soral.

Interpellée à Lyon en février, une Iranienne de 35 ans s’est vue refuser sa demande de libération de détention provisoire ce mardi 24 juin. Selon nos informations, elle est suspectée d’être téléguidée par Téhéran. Son compagnon, lui aussi mis en examen, aurait milité pour l’idéologue Alain Soral.
Et puis on a regardé la signature de cet article à charge, et on a compris : Paul Conge ! C’est lui qui était en charge à Marianne de la désoralisation des esprits ! Le petit Paul s’en est donné à cœur joie, quand il était sous les ordres de Polony. On voit qu’après la charrette de la nouvelle patronne, il a échoué sur BFM, signe d’une sacrée rétrogradation. On comprend alors sa frustration.
L’article en question tente de transformer en terroriste une Iranienne résidant en France depuis dix ans, grâce à un compte Telegram de soutien à la Palestine, ce qui semble aujourd’hui quasi interdit en France. On rappelle que pour nos autorités, qui sont assez mal renseignées, soutenir le peuple palestinien victime d’un génocide est considéré comme un soutien de la résistance armée palestinienne, c’est-à-dire le Hamas, qui est lui qualifié d’organisation terroriste, alors que c’est un parti, certes de Dieu, qui a été élu démocratiquement dans la bande de Gaza.
On comprend que pour BFM TV et le pouvoir français, il n’y a pas une feuille de papier à cigarette entre l’agent d’influence de Téhéran et la militante propalestinienne. C’est l’avantage des amalgames, ça permet de connecter tout et n’importe quoi. Mais ce qui nous intéresse dans cette affaire, c’est l’amalgame ultime, puisque le compagnon de cette Iranienne aurait été un soutien d’Alain Soral ! La fin de l’article a fait trembler toute la soralosphère : serions-nous tous des Iraniens ?

Avec ce fameux Paul Conge, le meilleur est évidemment pour la fin : alors qu’il surveille l’actu de Soral comme le lait sur le feu (on sait où ça a mené Valls), il n’est même pas au courant des réquisitions du juge le 18 juin.
Exilé depuis plusieurs années en Suisse, Alain Soral, multicondamné de 66 ans, a été jugé à Paris la semaine dernière, en son absence, pour « atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation » pour ses appels à « s’armer » qu’il avait lancé dans des vidéos d’E&R. Il encourt sept ans de prison.
Paul, entre nous, le journalisme, c’est un métier.