Le négationnisme et l’antisémitisme sont donc des catégories juridiques à valeur supra constitutionnelle, et les spectacles comiques, au nom de la liberté de rire de tout, même de l’infrequentabilité, ne font pas exception à l’application de ces catégories.
Donc, in fine, le juge a clairement son mot à dire sur la scène d’un théatre comique.
Merci donc à Dieudonné d’avoir pris de ton temps, de son argent et de sa réputation (enfin, toute sa réputation, parce que là, c sûr, ce jour là il a joué avec de la nitroglycérine ) pour que le juge nous dise où était le permis et le pas permis.
Conséquence juridique :
1 - Sapin de Noël en forme de Godmichet géant et gonflable sur la place Vendôme, pour la durée des fêtes et sur une des plus belles places publiques de Paris (et ou tout le monde passe)
= Permis = oeuvre d’art
(en plus, au frais du contribuable, abîmé par un passant, mais défendu par le gouvernement)
2 - Prix de l’infréquentabilité, remis sur une scène publique d’un théâtre privé (cad une place privée, ou viennent les gens qui l’ont voulu et qui on payé pour), le temps d’une soirée, par un artisan du rire.
Et remis à un historien, en titre,
Mais critiqué par ses pairs, pour des positions universitaires insuffisamment discutés, d’après lui, sur un point historique, politiquement et symboliquement sensible.
= Pas permis = Obscénité méritant une condamnation de 10.000€.
(Et donc sanction financière du comique, au frais du justifiable, plus dénonciation par les média et le gouvernement, plus harcèlement administratif et stigmatisation publique pour antisémite)
OK, c noté.
Rappelons quand même, qu’on est sur des faits ayant trait à une histoire vieille de plus de 70 ans qui concerne quand même principalement l’histoire d’un autre pays. Et que depuis, on a quand même massacré à tour de bras aux 4 coins de la planète, américains en tête...
Ajoutons encore que, ça place la barre très haut, pour tous les autres artistes qui se voudraient un tant soit peu transgressif sur un sujet politiquement, socialement ou historiquement sensible. Parce que 10.000€, ça fait quand même plus de 8 mois de salaire d’un smicard.
Rappelons enfin que la petition en faveur de la dissolution de la Licra a recueillie plus d’un million cinq cents mille signatures avant d’être fermée.