Egalité et Réconciliation
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Eloge de la colonisation

Le Président Sarkozy, en visite en Algérie, a jugé bon de dire : « Oui, le passé colonial a été profondément injuste, contraire aux trois mots fondateurs de notre République : liberté, égalité, fraternité ». Que doit ­ on en penser ?

Pour commencer, rejetons en quelques mots la prétention contenue dans la seconde partie de cette phrase. Peut-on sérieusement soutenir que la liberté règne dans une France métropolitaine gouvernée par des despotes technocratiques et dans laquelle des minorités agissantes font la loi, comme on vient de le voir à la SNCF, à la RATP et dans beaucoup de nos Universités ? Peut-on sérieusement soutenir que l’égalité règne en France métropolitaine ? Ne voyons ­ nous pas dans notre beau pays des pauvres et des riches, des gens bien logés et des S.D.F., des travailleurs et des chômeurs, des puissants et des misérables ? Quant à la fraternité, on peut se demander si elle tellement répandue dans cette République qui a commencé par un bain de sang, et où se déroulent périodiquement des émeutes de plus en plus violentes !


Les raisons de la colonisation de l’Algérie

Tout d¹abord, rappelons que l¹Algérie n’a, avant la conquête française, jamais constitué un Etat indépendant. Plusieurs siècles avant l¹ère Chrétienne, après avoir subi l¹influence phénicienne puis carthaginoise, toute la bordure méditerranéenne du Maghreb était soumise à Rome, comme en témoignent de nombreuses ruines dans ces trois pays ( En Algérie : Timgad et Tébessa). Au VIIème siècle, les envahisseurs venus d’Arabie ont conquis toute la région et ont même franchi le détroit de Gibraltar : l’Algérie était alors soumise au Calife, installé d’abord à Damas puis à Bagdad. Au XIIIème siècle, une dynastie venue de Mauritanie s’empara, non seulement du Maroc, mais d¹un vaste triangle s’étendant de l’embouchure du Sénégal jusqu’en Tunisie. Au XVIème siècle, ce furent les ottomans ( aujourd’hui : les turcs ) qui s’emparèrent de toute la rive méridionale de la Méditerranée. Cette possession était d’ailleurs plus ou moins nominale, l’autorité du gouverneur ottoman, le Dey d’Alger, ne s’étendant qu’à quelques kilomètres autour des principales villes d¹Algérie. C’est d’ailleurs de cette anarchie qu’est venue à la monarchie française l’idée de s’emparer de la côte algérienne et de ses ports. Il faut savoir en effet que depuis le XVème siècle, des navires nord-africains ( les « pirates barbaresques ») s’étaient installés dans plusieurs ports du littoral algérien, d’où ils partaient s’emparer des bateaux de commerce européens naviguant sur la Méditerranée, massacrant ceux qui résistaient et vendant les autres, hommes femmes, enfants, comme esclaves. C’était une véritable industrie qui enrichissait, non seulement les pirates eux-mêmes et leurs armateurs, mais aussi le Dey d’Alger, qui recevait une redevance sur chaque prise. C¹est essentiellement pour permettre la libre circulation maritime en Méditerranée occidentale que la monarchie française avait dans ses cartons depuis Louis XIV, des plans de débarquement sur la côte algérienne. C’est d’ailleurs un roi de France, Charles X, qui, profitant d’un incident en 1830, s¹empara finalement de l’Algérie.


Les colonies rapportaient ­ elles à la France ?

De nombreuses études très sérieuses, effectuées depuis quelques années, démontrent que la colonisation ne rapportait rien à la France. Certes, « l’Empire », comme on disait dans ma jeunesse, favorisait les exportations
françaises et a fait la richesse de ports comme Marseille ou Bordeaux. Mais les dépenses engendrées par les colonies pour l¹entretien des personnels civils et militaires, et surtout les investissements considérables nécessités par la création, à partir de rien, de dizaines de pays modernes en Afrique du Nord ou sub ­ saharienne, en Asie ou dans l’océan indien, coûtaient beaucoup plus cher à la Métropole que ce que les colonies rapportaient. Car, on l’oublie un peu vite, les territoires dont nous nous sommes emparés avaient des siècles de retard : c’étaient des déserts, ou au mieux, des territoires riches sur le plan agricole mais dépourvus de toute industrie et de toute mine, et bien sûr dont toute infrastructure moderne et tout service public étaient totalement absents. Ports, routes, chemins de fer, barrages, usines électriques, lignes téléphoniques, écoles, hôpitaux. Tout ce qui a été édifié dans ces pays avant les années 1960 a été construit par la France. En réalité, le vrai but de l’expansion coloniale était essentiellement stratégique et militaire : s’emparer d¹un territoire, c¹était pour la France le moyen de barrer la route aux puissances européennes, à l’Angleterre notamment. Rappelons ­ nous Fachoda !


La richesse humaine

La vraie richesse que nous avons reçue de l¹aventure coloniale, est une richesse humaine. Je ne parle pas seulement ici de l’apport des vaillantes troupes que notre armée a pu lever dans ces territoires, notamment pendant les deux guerres mondiales. Rappelons ­ nous des exploits des tirailleurs et des goumiers sur le Garigliano et dans les Vosges en 1943 ­ 1944 ! Je veux parler d’abord des connaissances étendues que de nombreux français ont acquis de civilisations très éloignées de la nôtre, telle que la civilisation musulmane ou la civilisation chinoise. N’oublions pas que, pour cette raison, des générations « d’orientalistes » français nous ont fait honneur. Pensez à l’extraordinaire institution que constituait l’Ecole des Langues Orientales ! Il est très dommage, quoique bien compréhensible, que, par un réflexe de dépit, les français d’aujourd’hui abandonnent ces connaissances extrêmement riches. Il est clair que nous n’avons nullement à rougir de notre passé. Contrairement à ce qu¹une propagande ignoble tente de faire croire, la grande masse des coloniaux n¹était pas composée de brutes et d’exploiteurs. Je ne dis pas qu¹il n¹en existait pas, mais c’était une infime minorité. D’ailleurs, quand on interroge « hors caméra » des vieux algériens ou des vieux africains, il ne leur faut pas longtemps pour dire qu’ils étaient mieux du temps des français.


Que serait la France si elle n¹avait pas été une colonie ?

Pour conclure, livrons à la réflexion de Monsieur Sarkozy et de ses ministres la pensée suivante : Que serait la France, si elle n’avait pas été pendant plus de cinq siècles, une colonie romaine ? Pensez à toutes les richesses immatérielles que Rome nous a transmises. Notre religion d’abord, puisque personne ne conteste que l¹Empire romain a servi de véhicule au Christianisme dans les premiers siècles. Notre langue ensuite, puisque le français est essentiellement une langue latine. Nos fondements juridiques, puisque le droit romain est à la base du droit français. Notre art militaire : qu’était une centurie, sinon une compagnie ; qu’était une « sturma », sinon un escadron ? Nos connaissances architecturales, puisque les premiers monuments que nous ayons construits étaient les édifices romains : temples, théâtres, ponts, aqueducs, thermes. Et à travers Rome, nous avons connu la philosophie et l’art de la Grèce, du Moyen-Orient et de l’Egypte. De même, on peut être sûr que, lorsque les passions actuelles seront retombées, les nations que nous avons autrefois colonisées nous seront reconnaissantes des connaissances que nous leur avons apportées dans le domaine des techniques, des arts, des lettres et des sciences.


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