Il y a environ 30 millions de ménages en France, qui représentent 63 millions de personnes, ce qui donne 2,15 personnes par ménage. Une stat de l’INSEE donne une idée de l’évolution, ou de l’atomisation des foyers.

En 2016, la France compte 29,2 millions de ménages . Ceux-ci sont de plus en plus petits : ils comportent en moyenne 2,2 personnes, contre 2,4 en 1999. Plus d’un tiers (36 %) sont constitués d’une seule personne, un tiers de deux personnes et à peine un tiers de trois personnes ou plus.

L’INSEE, qui a arrêté ses stats à 2022, nous donne un aperçu de cette individualisation de la vie en société (étrange, ça, des individus qui vivent dans une société sans société) :

Et le gouvernement a même fait des projections à l’horizon 2030 et 2050 :

On le voit, la famille nombreuse est en voie de disparition et le foyer à une seule personne augmente considérablement. On a trouvé une illustration parfaite de cette lame de fond. C’est un peu longuet mais tout y est, et de manière tout à fait inconsciente : il est clair que cette personne n’a pas l’impression de s’inscrire dans un mouvement sociologique dur, et, éventuellement, programmé par le néolibéralisme. Pourtant, pour le Marché, c’est-à-dire le Profit, mieux vaut deux foyers à une personne qu’un seul foyer à deux personnes, consommationnellement parlant. Et la femme seule séparée symbolise et concrétise à merveille ce projet.

Féminisme, fille du néolibéralisme

Si la brune de 45 ans ne croit plus en l’amour, la blonde de 50 ans ne croit plus au couple. Tout est raccord.

Ces deux femmes en échec amoureux ou conjugal sentent bien qu’il se passe quelque chose, elles cherchent des explications, mais ne les trouvent pas. C’est parce que la tendance est politique, ou sociologique, et dépasse l’individu. Notre société néolibéralisée tend à détruire tout collectif pour produire des isolats humains, qui compensent leur solitude par de la consommation d’objets et d’humains. C’est la génération shopping & Tinder, pour résumer.

Partager le fardeau de l’immigration

Par-dessus ce tableau dystopique, le pouvoir profond déverse d’une main dans la population atomisée un torrent de migrants, tout en disant de l’autre main, via le ministère de l’Intérieur, « eh oh, ça suffit l’immigration », dans un joli travail de pince perverse.

Et on demande à la population, déjà fragilisée par l’individualisation, donc la peur de l’Autre, de les accepter, par antiracisme. En Angleterre, les autorités ont proposé à chaque famille qui avait de la place chez elle de prendre un migrant, comme chez nous pendant la première année de guerre en Ukraine, où il fallait caser 100 000 Ukrainiens. La place, voilà ce que guigne le pouvoir.

De la même façon qu’on nous demande de faire du covoiturage pour polluer moins, bilan carbone et compagnie, on demandera bientôt, avant une éventuelle réquisition (on nous dira c’est la guerre contre le réchauffement à l’origine des grands déplacements de populations du sud vers le nord), à ceux qui ont (encore) de la place de prendre un migrant.

Ça recoupe le projet 2030 et aussi la sortie de la Wargon sur la fin de la petite propriété, le fameux « non-sens écologique de la maison individuelle ».

Malheureusement, quand il sera obligatoire de prendre un jeune mineur africain de 34 ans, certaines personnes n’auront pas cette chance, à cause de logements un peu trop exigus.

Gageons qu’Emmanuelle Wargon et son sympathique mari, Mathias le vaccinateur fou, qui forment un couple magnifique, auront à cœur d’accepter dans leur maisonnette de 150 m2 à Saint-Mandé toute une horde de migrants subsahariens à culture enrichissante.

On rappelle que Saint-Mandé est la commune du 94 (dirigée par Julien Weil) la plus mal notée en termes de mixité sociale... Les Wargon ont une occasion historique de changer ça. Au fait, si ça se trouve, ils ont déjà des Ukrainiens, auquel cas on retire notre proposition.

Cliquez pour voir découvrir la campagne « un migrant par retraité » de l’INSEE