Nous sommes sur CJews, pardon, CNews – satané clavier – et nous sommes aussi le 20 juillet 2025. Le Face à Face de la semaine (c’est un par semaine, et c’est bien assez) « oppose », devant un arbitre mollet qui craint l’excommunication à chaque réponse pas assez sioniste, Julien SOS Racisme Dray et Gilles-Netanyahou-William Goldnadel.

Autant dire l’opposition factice entre un juif de gauche et un juif de droite, tous deux d’accord sur la lutte contre l’antisémitisme (ou plutôt la lutte contre la résistance au sionisme ici et là-bas), la politique israélienne, soit le génocide. C’est évidemment du théâtre, du Muppet Show, mais CNews, la version franco-française d’i24News, appelle ça un débat. Pourquoi pas ? Les mots ne sont pas interdits.

C’est à 22’17, après des échanges futiles, que Julien réclame à Gilles-William la tête d’Alain Soral. Le propos n’est pas très clair : le juif de gauche demande au juif de droite, qui est versé dans le droit (le premier est versé dans l’invasion migratoire qui fait tant de mal à notre pays). Julien demande à GW (plus pratique) de condamner Soral. Mais condamner comment, et pourquoi ?

GW a alors raison de distinguer la condamnation morale et la condamnation judiciaire. Il semble, en réalité, derrière cette brouille entre copains comme sionards, que chacun tente de botter Soral dans le camp d’en face. GW avance que Soral, la bête noire des sionards, est issu de l’extrême gauche, tandis que Julien prétend que Soral est protégé par l’extrême droite, sous-entendu par GW qui en serait le chef, disons le représentant non officiel du Likoud en France, Meyer Habib étant dans les choux et marquant régulièrement contre son camp. On le voit ici soulever en une phrase tout le peuple corse, très sensible sur sa terre... que certains estiment promise.

Ce faux débat mélange les fonctions officielles avec les fonctions profondes. On sait que Julien était l’homme des coups de Mitterrand et du lobby juif de gauche, d’où son élection à la tête de SOS Racisme en 1984, une officine de manipulation sociétale pour sauver l’image d’un socialisme déjà à la ramasse, c’est-à-dire racheté par le marché. Un socialisme corrompu. On connaît la suite de l’histoire : Le Pen sorti de sa prison pour être diabolisé, la montée en quarante ans de la droite nationale, puis le revirement du lobby juif, qui passe de gauche à droite.

Dray  : Vous n’avez pas encore condamné qui est monsieur Soral.

Goldnadel  : Je répète que monsieur Soral vient de l’extrême gauche, qu’il a bâti sa haine à l’intérieur de l’extrême gauche. Quant à ne pas l’avoir condamné, monsieur Dray, un peu de pudeur, parce que je l’ai fait condamner en justice. J’explique l’itinéraire de monsieur Soral. Mais il est difficile de plus condamner quelqu’un, monsieur Dray, que de le faire condamner judiciairement. Les paroles c’est une chose, hein, les paroles c’est une chose, mais les actes c’est encore mieux.

Dray  : De toute manière on va pas passer not’temps sur Soral, il mérite pas plus que ça.

L’arbitre, terrorisé : C’est pour ça que c’est surprenant de parler de lui alors que par exemple à l’Assemblée nationale y a des dizaines de députés qui jouent sur cette ligne entre l’antisémitisme et l’antisionisme.

Dray  : Moi je vous dis pourquoi, parce que j’ai vu la dernière vidéo, et qu’elle m’a particulièrement révulsé.

Soral clive, ce n’est pas nouveau. Ce qui est nouveau, en tout cas officiel, c’est qu’il divise même le lobby juif. Décidément, nous vivons le temps des fracturations, et pas seulement hydrauliques.