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Grèce : Athènes rejette les demandes "absurdes" de ses créanciers

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras a estimé vendredi qu’Athènes était "plus près que jamais" d’un accord avec ses créanciers, UE et FMI, mais réclamé le retrait de leur projet "absurde" de réformes sur l’avenir financier du pays.

"Nous sommes plus près que jamais d’un accord", a déclaré Alexis Tsipras lors d’une session extraordinaire devant le Parlement pour informer les parlementaires sur le cours des négociations.

La proposition des créanciers soumise mercredi aux dirigeants grecs par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker lors d’une réunion à Bruxelles a néanmoins été qualifiée de "surprise désagréable" par le Premier ministre.

Cette proposition suggère au pays, après cinq ans d’austérité, des économies supplémentaires de 3 milliards d’euros et des excédents primaires budgétaires (hors service de la dette) plus élevés que ceux proposés par Athènes.

"Nous n’avons pas besoin seulement d’un accord avec les créanciers mais d’une solution définitive pour la Grèce et l’Europe","sur la viabilité de la dette" publique grecque, qui mettra fin aux spéculations sur la sortie de la Grèce de l’euro, a dit Alexis Tsipras.

Risque de défaut ?

Athènes a fait monter la pression jeudi en reportant le remboursement de ses dettes de juin au FMI, provoquant la surprise en Europe et sur les marchés.

Au 30 juin, le gouvernement espère pouvoir rembourser en une seule fois les 1,6 milliards d’euros dus ce mois, grâce au déblocage de 7,2 milliards d’euros restant à verser, depuis l’automne 2014, dans le cadre du plan d’assistance internationale au pays en vigueur depuis 2010.

Les partenaires de la Grèce n’ont pas semblé prendre ombrage de ce regroupement de paiements "en ligne avec le règlement du FMI", selon le porte-parole de la Commission européenne Margaritis Schinas.

Mais les Bourses européennes ont terminé la semaine dans le rouge. Celle d’Athènes a accusé des pertes d’environ 5% vendredi.

"Alexis Tsipras aura besoin de plus de concessions de la part des créanciers sur des sujets importants pour parer aux critiques de son parti", la gauche radicale Syriza, a estimé l’économiste Diego Iscaro de la sociétée IHS Global Insight.

"Si les créanciers ne reculent pas, le risque d’un défaut de paiement va rapidement surgir", a-t-il ajouté.

Au pouvoir depuis fin janvier, Alexis Tsipras a promis l’assouplissement de la politique d’austérité. De nombreux ministres et membres du Syriza ont critiqué "les concessions" du gouvernement au cours des négociations avec les créanciers.

"C’est l’heure de prendre ses responsabilités", a lancé Alexis Tsipras aux députés de l’opposition, à "un moment crucial", "dans la dernière ligne droite" des négociations entre Athènes et ses créanciers.

Tout risque de défaut de paiement fin juin, pouvant remettre en cause la place de la Grèce dans la zone euro, n’est pas écarté, a estimé vendredi l’agence Fitch : "La perspective d’un décaissement de la part des créanciers de la Grèce est très incertaine", compte-tenu des divergences qui demeurent, selon l’agence.

Points de blocage

Les points de blocage se concentrent sur le coût pour les Grecs des économies budgétaires et le régime des retraites, avec en arrière-fond la question, non résolue, de la viabilité de la dette.

"Tant que je vivrais, la TVA sur les îles ne bougera pas", a twitté Panos Kammenos, le leader du petit parti souverainiste des Grecs indépendants (ANEL), partenaire au gouvernement de coalition de la gauche radicale Syriza d’Alexis Tsipras.

Une source européenne a admis vendredi auprès de l’AFP que "les divergences entre les créanciers" UE et FMI compliquaient la conclusion d’un accord et que la situation était "extrêmement complexe".

La préoccupation "géopolitique" est aussi présente du côté des créanciers, a reconnu cette source.

Dernière illustration en date : un nouvel entretien vendredi, largement médiatisé par Athènes, entre Tsipras et le président russe Vladimir Poutine sur la "coopération énergétique" et économique.

Les discussions entre Athènes est ses créanciers se déroulent actuellement au plus haut niveau politique, avec la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande en première ligne.

Les deux dirigeants se sont de nouveau entretenus par téléphone avec Alexis Tsipras au cours de la nuit de jeudi à vendredi.

Et le cas grec sera un sujet de discussion durant la réunion du G7 dimanche et lundi en Allemagne à laquelle participent Mme Merkel, François Hollande, et Christine Lagarde.

 

 

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16 Commentaires

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  • #1201310

    " Le 30 juin on "remboursera 1,6 milliards d’euros - après avoir reçu 7 milliards de l’UE " . Le foutage de la gueule du contribuable de l’UE continue .

     

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  • #1201312

    Les Grecs : " On joue la montre et bien entendu on ne paie toujours pas l’impôt et la TVA " .

     

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    • #1202094

      En France on paye les Impôts (pour certains jusqu’à 75%) et la TVA a augmenté de 2 points.
      Pourtant la France en est à ...... 2.100 milliards d’euros de dettes !! (et sans parler des USA 18.000 milliards de dollars)
      Expliquez ce mystère qui consiste à "plus on rembourse... plus la dette augmente".
      Conclusion : il y a une arnaque quelque part pour tout le monde sur tout la ligne.
      Et on ne rembourse pas des arnaqueurs !!

       
  • #1201355
    Le 6 juin 2015 à 13:04 par Francois Desvignes
    Grèce : Athènes rejette les demandes "absurdes" de ses créanciers

    Que ferait-on si on était grec ?

    On gagnerait du temps pour changer de partenaire et de créancier : quitter l’UE et le FMI qui en demandent trop pour nouer des relations économiques et durables avec la Russie et la Chine.

    Que ferait-on si on était US ?

    On dirait à notre banque le FMI et à nos colonisés l’UE de se bouger pour empêcher de faire de la mer Egée une mer russe

    On allumerait un contre feu (un de plus) en Macédoine pour empêcher l’expansion russe sur des mers libres de glace et spécialement d’atteindre la mediterrannée orientale (truffée de pétrole) qui doit rester "mare nostrum" avec notre porte avions Israêl en première ligne indemne.

    Que ferait-on si on était la BCE ?

    L’essentiel c’est d’être payé (et non que les russes soient empêchés) : il faut saigner à blanc la Grèce, histoire de faire comprendre à tous ceux qui la suivent ou lui ressemblent que le défaut est la pire des solutions.Parce que le défaut de la grèce, voudrait dire à terme celui d el’Espagne , du portugal et de l’Italie et donc l’implosion de la zone euro.

    Que ferait-on si on était l’Allemagne ?

    On ferait oublier aux Grecs et aux Européens qu’à l’origine et constamment depuis : 1 euro = 1 DM. Et que donc l’Europe est allemande et les pays membres ses colonies (comme l’Allemagne est la colonie des USA)

    Que ferait-on si on était français ?

    Depuis Sarkozy et Hollande, la France n’existe plus : elle n’a pas d’autre politique que celle qu’on lui dicte depuis Washington, Tel-Aviv, Berlin, Bruxelles et ...le Qatar

    LA FRANCE N’EST PLUS QUE LE PARAVENT OU LE CACHE SEXE DE L’EMPIRE


     

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  • #1201540

    La Grèce se fout du monde ! ces parasites bouffent à notre ratelier depuis 20 ans au moins, et rechignent à lever des impôts chez eux...il se fait jour que Tsipras roule pour l’Empire afin d’affaiblir l’Europe et l’Allemagne -car l’exemple grec sera suivi de l’Espagne, de l’Italie et du Portugal ( entre autres ) ...vous allez voir que l’euro va s’envoler, faisant ainsi les affaires des monnaies anglaise, américaine et chinoise. Alors, pour qui roule Tsipras ?

     

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    • Les grecs ne veulent manger au râtelier de personne, contrairement aux banques qui ont touchées 80% de l’argent versée à la Grèce. Ce sont elles les véritables parasites.

       
    • #1201858

      Les grecs ont vécu au dessus de leur moyen pendant des décennies, et ont même eu le luxe d’organiser des JO ... tout ça parce qu’ils appartiennent à la même région que les grandes puissances d’Europe ...
      Évidemment tout cela n’allait pas être gratuit.

       
  • #1201590

    Le DM était au départ à 2 euros.

     

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    • #1201800
      Le Juin 2015 à 04:38 par Francois Desvignes
      Grèce : Athènes rejette les demandes "absurdes" de ses créanciers

      1 EUR = 1,95583 DEM

      Ce qui a fait dire aux non allemands que l’euro était un DEM déguisé puisque pratiquement la parité est de 2

      Donc qu’il est très clair que l’euro est une monnaie allemande faite pour l’Allemagne

      Réalité que l’on résume par cette équation aphoristique EURO = DEM

      Et par abus de langage, financièrement faux mais politiquement exact ou plus vrai que vrai : 1 Euro = 1 DEM

      Entendre l’euro est un DEM déguisé.

       
  • #1201617

    La tyrannie du taux d’intérêt. On ne peut pas s’en sortir sans casse. En revanche, on peut mettre en taule les dirigeants qui ont mis la Grèce dans cette situation, ça remettrait les idées en place.

     

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  • #1201832

    La Grèce se maintient dans la zone euro depuis des décennies par le chantage de sa sortie si l’UE arrête de lui "prêter" les milliards du contribuable allemand et français !!

     

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  • #1201852

    Chez nous, il n’est pas honteux d’avouer sa pauvreté ; il l’est bien davantage de ne pas chercher à l’éviter. Les mêmes hommes peuvent s’adonner à leurs affaires particulières et à celles de l’Etat ; les simples artisans peuvent entendre suffisamment les questions de politique. Nous considérons l’homme qui n ’y participe pas comme inutile a la cite.

    Pericles Athenes (440 BC)

     

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    • #1205514

      Les politiciens républicains du Middle West américain tiennent très exactement le même discours sur les vertus de l’enfance pauvre et difficile, du travail de cow-boy, d’artisan indépendant ou de fermier qui les aurait formés à devenir les hommes d’affaires, les hommes d’église, les hommes politiques et les humbles amis d’Israël qu’ils sont. Ils n’en sont pas moins acharnés à ne servir que les 1% et moins et à restaurer l’esclavage des noirs et le servage des petits blancs du temps de Jefferson. Plus Israël vire à droite, plus il tient lui aussi le même discours sur les origines modestes, qui n’est pas sans rappeler la chasse aux intellectuels bourgeois dans l’ancienne URSS qui était une chasse aux trop honnêtes et aux trop lucides.

      Péricles était d’une espèce de politicien (pédagogue-pédophile, comme tous les ayants droit à la citoyenneté se devaient de l’être par initiation officielle) d’une ruse et d’un faux semblant encore beaucoup plus perfectionné que tout ce beau monde, un modèle de rhétorique comme il ne s’en fait plus (bien qu’Aristide en Haïti ait donné un exemple approchant, discours plus beaux et plus profonds que ceux de Jaurès, poésie à la Aimé Césaire ... politique 100% dictée par le FMI). Papandréou, le signataire de la dette grecque actuelle, eut lui aussi des accents de Périclès. De Périclès semble dériver le verbe péricliter.

      La réalité, c’est que tout le travail d’artisan à Athènes, dont nous admirons les oeuvres en nos musées, était fait par des métèques plus dénués de droits que ceux de Dubaï, c’est que le labeur de fermier indépendant ne faisait pas plus vivre personne depuis belle lurette en Attique(érosion du sol déjà) qu’en Californie, c’est que les bons revenus étaient devenus tous de commerce pirate et de spéculation, c’est que le travail manuel, même qualifié ou artistique, était honni par tous les gens de bien comme nulle part ailleurs dans le monde antique, c’est que toute volonté de se réaliser en améliorant le sort du monde laissé derrière soi y était vue comme le crime contre l’esprit par excellence, c’est qu’Athènes était une ville remarquable pour son absence totale d’équipements vitaux pour la population ordinaire.

      Athènes berceau de la démocratie est un conte de fées pour adultes, comme Voltaire apôtre de la tolérance. Un conte de fées pour enfants est toujours beaucoup plus vrai et historiquement fondé qu’on pense, un conte de fées pour adultes est toujours exactement l’inverse.

       
  • #1201992

    Alexis Tsipras n’est qu’un contre-feu de l’Empire !
    On assiste à un jeu grandguignolesque depuis son arrivée au pouvoir : "si vous êtes pas gentil avec nous, on va quitter la zone euro et se rapprocher des russes...".
    Qu’il le fasse, cet abruti, ça nous arrangerait bien !
    La véritable révolution aurait été de voir Aube Dorée au pouvoir (bien que ne partageant pas toutes leurs analyses) !
    Quels ont été les effets de ses déclarations tonitruantes d’avant les élections ?
    Les grecs se sont fait baiser comme nous... Il est un Hollande grec sous influence, ni plus ni moins !

     

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  • Tout se ressemble, depuis des années les échéances de la dernière chance inextremis à un cheveu de la chute d’un poil de la catastrophe ... Bla bla bla

    Comment pouvez-vous encore venir commenter ce show de muppets ?

    On sait qu’ils vont trouver une solution de la dernière chance à la dernière seconde au fil de la ligne du panneau trop tard.

    Pourquoi toujours s’embarasser l’esprit tant que les guignols tapent du gourdin ?

     

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