Egalité et Réconciliation
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Jeunes nationalistes d’aujourd’hui - Qui sont-ils ? Qui sommes-nous ?

Depuis de nombreuses années, je m’interroge sur l’identité de notre famille de pensée. Je l’ai fait, dans divers livres et articles, en remettant au goût du jour bien des auteurs oubliés et redécouvrant bien des faits historiques occultés.

Je l’ai fait aussi en interrogeant les éléments les plus représentatifs de notre mouvance sur leur vision des choses.

Ainsi, en 2001, j’avais « soumis à la question » un certain nombre de cadres, d’activistes et de militants de la frange la plus radicale du mouvement national français. Il en était ressorti, chez Deterna, un ouvrage, Les Nouveaux nationalistes, qui avait reçu un accueil fort positif et qui fut, malgré une réédition, rapidement épuisé.

Six années plus tard, il m’est venu l’envie de tenter de nouveau une expérience similaire afin de dresser un bilan des permanences et des changements qui ont pu se produire au sein des éléments les plus conscients de la mouvance nationale.

Soyons clairs, l’expérience est similaire mais non pas identique. Si j’ai posé sensiblement les mêmes questions, je n’ai pas interviewé les même personnes et je n’ai pas choisi exactement le même échantillon représentatif. En 2001, mon critère de sélection était la militance au sein d’une structure radicale, en 2007, il a été la jeunesse des questionnés.

Pour ce faire, j’ai sollicité un certain nombre de jeunes militants occupant des postes de responsabilité dans des organisations représentatives de la diversité de la mouvance nationale.

Ces sept contributeurs représentent la totalité des courants qui constituent actuellement la « nouvelle vague », la génération montante, du camp national. Il y a un gaucho-lepeniste, un nationaliste révolutionnaire partisan de l’Eurasie, un jeune cadre du Front national, un ancien gudard toujours investi dans le combat universitaire, un contre-révolutionnaire, un partisan du « socialisme français » et un journaliste identitaire.

Si j’ai veillé à ce que toutes les familles s’expriment, je n’avais en rédigeant ce livre aucune prétention à l’exhaustivité. On pourra donc me reprocher l’absence de représentants de certains groupes, me contester le choix de tel ou tel porte parole. J’en conviens bien aisément, je n’ai pas fait un travail impartial, mes sympathies et mes inimitiés idéologiques ont jouées, mes relations personnelles aussi.

Malgré cela, cet ouvrage me semble être un bon « instantané » de ce qu’est l’actuelle jeunesse nationale. À ce titre, ce que révèle La Nouvelle vague peut être comparé à ce que révélait Les Nouveaux nationalistes. S’il y a d’incontestables constantes, il y a aussi de notables différences.

Les constantes sont bien sûr au niveau des craintes car les enjeux auxquels notre nation fait face n’ont guère varié : l’Union européenne, l’immigration incontrôlée, une trop grande régionalisation. Tels sont les thèmes qui reviennent de manière récurrente dans les inquiétudes des jeunes militants. Ils ont unanimement l’impression que la France est en péril et que leur nation se dilue sous des assauts conjugués venant tant d’en bas que d’en haut ou que de l’extérieur, et même les plus européens d’entre eux se réfèrent à une nation française qu’ils souhaitent forte.

Ce qui différencie par contre 2007 de 2001, c’est l’éclatement organisationnel, l’effacement idéologique de Guillaume Faye et, par conséquent les réponses apportés aux défis actuels.

En 2001, une organisation – Unité radicale – était dominante, voire hégémonique au sein de la jeunesse nationale. Six ans plus tard, la scène s’est fragmentée et l’on peut estimer qu’un jeune patriote qui souhaite s’engager a le choix, en plus du Front national, entre plus de dix groupes qui couvrent la totalité du caléidoscope idéologique sans qu’aucun d’entre eux ne parvienne à une situation de développement idéologique ou militant suffisant pour dominer ses concurrents.

En 2001 aussi, l’intellectuel organique de la mouvance qui était le plus écouté et le plus respecté était Guillaume Faye. Six ans plus tard, c’est avec peine que l’on trouvera un jeune militant y faisant référence. La déchéance humaine et l’errance idéologique de l’auteur de L’Archéofuturisme ont eu raison de son audience.

D’une certaine mesure, sa place d’intellectuel de référence devenue vacante a été occupée progressivement par Alain Soral. Si l’on peut trouver bien des points communs entre ces deux personnalités iconoclastes, leur appréciation des solutions à apporter aux problèmes contemporains est fort différente. Au catastrophisme pessimiste d’un Faye qui estimait que tout était perdu et que la convergence des catastrophes était pour demain, s’oppose le volontarisme optimiste d’un Soral qui considère que rien n’est joué et qu’il vaut encore la peine d’agir, de militer, de s’engager. Au racialisme d’un Faye qui ne défendait plus que l’« Homme blanc », s’oppose le nationalisme républicain d’un Soral.

Si la pensée d’Alain Soral est violemment rejetée par certains (c’est ce cas dans ce livre de Pierre Gilieth), elle est cependant appréciée par la majorité. Et la personnalité charismatique du sociologue marxisto-lepeniste rend acceptable par beaucoup des idées qui jusqu’alors ne sortaient guère des cercles nationalistes révolutionnaires. Ainsi l’insistance sur l’immigration comme phénomène économique voulu par le capitalisme, le nationalisme républicain, etc.

Quelques adresses concluent cet ouvrage. Ces dernières permettront, à ceux qui le souhaiteraient, d’aller plus loin que la lecture et de s’engager, s’il ne l’ont pas encore fait, car chacun sait que pour faire passer les idées du rêve à la réalité, il faut des hommes nouveaux... et que, comme a pu l’écrire Georges Clemenceau : « Pour s’approprier l’avenir, il n’est que le former soi-même. ».

notes :
Le livre "Jeunes nationalistes d’aujourd’hui" est disponible, à Paris, à la librairie Primatice, 10 rue primatice, 75013 Paris ou par internet chez librad.com : ici.


Christian Bouchet


Source : http://www.voxnr.com