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L’armée de Terre veut démontrer que le programme Scorpion lui est indispensable

Le 29 novembre, et en partenariat avec la Direction générale de l’armement (DGA), l’armée de Terre a organisé une démonstration des capacités en zone urbaine (DECAZUB) à Sissonne, là où est situé le Centre d’entraînement aux actions en zone urbaine (CENZUB), un pôle d’excellence unique en Europe pour la préparation des forces à combattre dans un milieu qui est à la fois le plus dangereux et le plus compliqué.

Le scénario retenu pour cette démonstration, qui mobilise un sous groupement tactique interarmes à dominante infanterie armé par les 8ème RPIMa, 1er RIMa, 12ème RC, 1er RA, 68ème RAA, etc…, consiste à conquérir un objectif en zone urbaine en trois phases (prise du point d’entrée, exploitation de l’impact dans la profondeur, fin de la mission) après l’acquisition du renseignement au moyen de drones et d’hélicoptères.

Le thème de cette démonstration est loin d’être anodin. “Les espaces urbains, centres de pouvoir et lieux symboliques, devraient, compte tenu de l’urbanisation croissante, rester des zones privilégiées d’affrontement. Avec le développement des mégapoles et le rôle croissant des villes-États, les zones urbaines pourraient constituer bien plus qu’un simple espace d’engagement tactique ou opératif et devenir un espace stratégique à part entière caractérisé par des modes et des tactiques d’affrontement asymétrique spécifiques” notait une étude récente de la Délégation aux affaires stratégiques.

L’un des objectifs de cette DECAZUB est de faire prendre conscience, notamment aux parlementaires invités à y insister, de l’importance des gains capacitaires attendus par l’armée de Terre avec le programme Scorpion (Synergie du contact renforcée par la polyvalence et l’infovalorisation).

Ce projet phare prend en compte 3 principes, à savoir la protection maximale, la souplesse d’action et la notion de “justes effets”, qui consiste à adapter la force au contexte et repose sur les concepts de Bulle Opérationnelle Aéroterrestre (BOA) et de Numérisation de l’Espace de Bataille (NEB). Il suppose aussi le remplacement du VAB par le VBMR (Véhicules blindés multi-rôles) et de l’ERC-90 Sagaie ainsi que de l’AMX10-RC par l’ERBC (Engin blindé de reconnaissance et de combat). Sans oublier l’adaptation du char Leclerc ainsi que d’autres équipements.

C’est pourquoi les industriels de l’armement ont été associés à cet évènement, en particulier ceux qui ont formé la co-entreprise MARS après avoir obtenu le contrat d’architecture du programme Scorpion, à savoir Nexter, Thales et Sagem. A cette occasion, ces derniers présenteront le démonstrateur LOCC (Logiciel Opérationnel de Conduite du Combat), lequel s’intégrera dans le cadre de la BOA.

Alors que le président de la commission du Livre blanc, Jean-Marie Guéhenno, a averti, la semaine passée, que des programmes devraient être annulés pour ne pas avoir à “saupoudrer les réductions de budgets” et éviter ainsi des “coupures homothétiques” qui feraient “courir le risque d’avoir des armées qui perdraient leurs capacités”, l’état-major de l’armée de Terre entend ainsi défendre le projet Scorpion, structurant pour les forces terrestres.

Le chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général Ract-Madoux, n’a pas manqué de le faire savoir lors de son audition par la commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées au Sénat.

Ne sont pas négociables à mon sens le lancement de Scorpion l’année prochaine, la préservation du combat aéroterrestre – utile y compris pour la protection des populations”, a-t-il en effet affirmé, après avoir mis en garde contre un report de ce programme, ce qui serait susceptible de causer des ruptures capacitaires étant donné que “le parc de VAB ou d’AMX10RC” arrive “bientôt en fin de vie.

Et d’ajouter : “Il ne serait pas non plus acceptable à mon sens que l’armée de terre soit la seule à subir les efforts principaux. Une bascule sera peut-être nécessaire pour préserver les hommes, les capacités, l’expérience, par rapport à certains équipements – toutes armées confondues – qui pourraient attendre. Je pense en particulier à certains programmes futuristes un peu flous.

 






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3 Commentaires

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  • Entre 1977 et 2003, la politique de la ville visait à « réinjecter du droit commun » dans les quartiers d’habitat social. Mais depuis, derrière les grands discours, une autre politique se déploie discrètement : la préparation d’une guerre totale aux cités, transformées en véritables ghettos ethniques, chaudrons sociaux dont le « traitement » ne relèverait plus que de l’éradication ou de la force armée. Voilà ce que démontre cette enquête implacable d’Hacène Belmessous, nourrie de documents confidentiels, de témoignages d’acteurs de la « sécurité urbaine » ? politiques, urbanistes, policiers, gendarmes et militaires ? et de visites des lieux où militaires et gendarmes se préparent à la contre-guérilla urbaine.
    Il explique ainsi qu’un objectif caché des opérations de rénovation urbaine est de faciliter les interventions policières, voire militaires, à venir dans ces territoires. Et il montre comment, à la suite des émeutes de 2005, deux nouveaux intervenants ont été enrôlés par le pouvoir sarkozyste : la gendarmerie mobile et l’armée de terre. Car avec l’adoption en 2008 du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, l’idée d’un engagement des forces terrestres en banlieue n’est plus un tabou. Mais s’ils se disent loyaux envers le chef de l’État, nombre d’officiers interrogés récusent ce « scénario de l’inacceptable ». Quant aux gendarmes, ils contestent ouvertement leur rapprochement avec la police, tandis que nombre de policiers, aujourd’hui en première ligne, récusent la militarisation croissante de leur action.
    Autant de révélations inquiétantes, pointant les graves dérives d’une politique d’État ayant fait sienne un nouvel adage : « Si tu veux la guerre, prépare la guerre ! »

    http://www.editionsladecouverte.fr/...

    Si vous voulez en savoir plus sur les projets de l’état vis à vis de la population, et pourquoi ce projet fût sous Sarkozy la panacée ce bouquin vous interesse.

    Si les socialistes l’abandonnent faute de budget, pour une fois on aura de quoi se réjouir car si l’armée s’entraine au combat urbain avec Tsahal et la Gendarmerie Nationale, ce n’est pas uniquement en perspective de projection des forces à l’étranger.

     

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  • #273546

    Ayant été militaire moi même au sein du 1er Régiment d’Infanterie de Sarrebourg, je ne peu que rigoler, ils nous on fais le même coup avec leur saloperie de FELIN, un truc inutile, lourd et inutilisable au combat a haute intensité, bref remplacé les véhicule n’apportera rien de concret sachant qu’ils sont en train d’instauré le VBCI un peu partout donc en gros ils achète du matos super chère (FELIN) se font chier a le mettre partout et a adapté chaque véhicule pour le rechargement des batteries et maintenant il veulent tout changer... et après on viens nous dire qu’il n’y a plus d’argent...

     

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