Si la sortie de la Caverne était comme un apprentissage des lettre de l’alphabet, Michel Drac serait la lettre M, et Soral la Z.
Drac c’est bien pour poser les choses, distinguer les problèmes, écarter la doxa et apprendre à raisonner. Mais la prudence radicale a une grosse limite : la complexification à l’excès.
L’idée de Drac est de ne jamais considérer les forces à l’oeuvre dans l’économie politique comme monolithiques, et de les diviser en sous-forces, alliées ou concurrentes selon les circonstances. C’est bien : il faut passer dans un premier temps de la thèse (essentialisme et vision monolithique) à l’antithèse (analyse des rapports superstructure/infrastrucure et de toutes leurs divisions). Mais après il faut faire la synthèse, et c’est là que Drac coince.
La synthèse, c’est comprendre le sens de la totalité. En d’autres termes, il faut comprendre et formuler le principe qui résume tout, qui contient à la fois la thèse et l’antithèse tout en les surpassant. Concrètement, c’est une chose de poser sur la table toutes les forces en présence dans le monde politique et économique qui s’exercent contre l’être humain (l’être bien compris, c’est-à-dire un homme dont le système moral est en accord avec la loi naturelle, celle qui définit son essence), mais c’en est une autre de dégager, parmi ces forces, celle qui exerce le plus d’influence sur les autres et qui, par là même, s’affirme comme ennemi prioritaire. Dire qui est cet ennemi et sur quoi il fonde sa domination, c’est la synthèse qui permet de comprendre comment lutter. En l’occurrence, parmi toutes les forces qui composent l’empire, l’ennemi prioritaire, c’est le sionisme (ses acteurs, ses fondements idéologiques, ses structures de domination).
Drac ne réalise pas cette synthèse. Soral, sur plusieurs années, en tâtonnant mais en travaillant beaucoup et en se fiant au principe moral qui commande à ceux qui trouvent la vérité de la révéler aux autres, a non seulement compris la nature, les origines et les structures de domination concrètes de l’ennemi principal, mais les a aussi révélées à ceux qui l’ont écouté. Sans jamais tomber dans le piège qui consisterait à considérer cet ennemi comme le seul ennemi.
Bref, Soral a compris l’empire de A à Z. Il pointe le projecteur sur l’ennemi prioritaire. Celui-ci ne déclenche sa riposte qu’à se moment-là, car l’étape Z, et elle seule, neutralise sa ruse fondamentale : celle qui consiste à faire croire qu’il n’existe pas.