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L’heure de gloire du colonel Praud, porte-parole de Tsahal

En trois coups, le journaliste-animateur d’Europe 1 et de CNews a battu tous les records dans le concours de soumission à Israël. Pourtant, il y avait du lourd avec Collard, Marine, Enthoven, Salamé, Pujadas, BHL, Chalghoumi et toute la bande. Mais Pascal a été plus loin, il a tué le match en devenant le porte-parole et le porte-voix de l’armée israélienne en France. Il ne lui manque que l’hébreu et on pourra l’appeler colonel !

Première étoile

Pascal démonte un militant LFI qui a tort de rappeler qu’entre le Hamas et l’extrême droite israélienne au pouvoir, c’est kif-kif bourricot. Heureusement, Pascal tient bon dans sa tranchée, et arrose son assaillant de phrases qui font mouche, et qui semblent tirées mot pour mot de la brochure de Tsahal refilée aux journalistes français conciliants...

« Daech et le Hamas, c’est la même chose ! »

« [Les Gazaouis] sont les premières victimes du Hamas. »

Pascal, qui est soit ignorant soit malhonnête, devrait savoir que Daech est prêt à poser des bombes n’importe où, mais que le Hamas n’intervient que contre Israël. Daech n’a jamais attaqué Israël ou les intérêts israéliens...

 

 

Petite rectification : les Gazaouis, par milliers, sont surtout victimes des Israéliens qui les bombardent lâchement. Car qui va croire qu’un immeuble qui s’effondre ne renferme que des combattants du Hamas ? Quant aux « premières victimes », il faut savoir que les Gazaouis ont voté pour le Hamas, le seul parti qui leur semblait capable de résister à l’occupation et aux persécutions israéliennes.

L’émotion permet de s’asseoir sur tout contexte, tout historique, or, on ne comprendra rien au Hamas et à ses méthodes très dures (élimination des traîtres, opérations punitives dans les colonies) si on ne connaît pas son histoire, qui est celle de la souffrance de tout un peuple spolié.

Deuxième étoile

Sur Europe 1 toujours, Pascal invite l’imam Chalghoumi, qui n’est toujours pas devenu rabbin, on se demande bien pourquoi. C’est parce qu’il est arabe ? Il y a même une femme rabbin, Delphine Horvilleur, qui lui est passée devant !

Comme à son habitude, dans un français approximatif, Hassen fait semblant de pleurnicher et la seule impression qu’il donne, c’est de causer au téléphone avec un flingue sur la tempe.

Sans surprise, lui et Pascal sont sur la même longueur d’onde, Radio Tel-Aviv.

« Malheureusement, le drame, le crime qui s’est passé ce week-end, c’est un crime contre l’humanité. »

« C’est la méthode de Daech ! »

Pascal acquiesce :

« C’est ce qu’a dit d’ailleurs Benjamin Netanyahou, le Hamas c’est Daech. »

Si t’es pas pour Israël, t’es pour Daech, c’est clair pour tout le monde ?

 

 

Tout au début de l’émission, pourtant consacrée à Chalghou, c’est Arthur, en pleine manif parisienne contre le terrorisme, qui prend la parole (lui aussi au téléphone) :

Pascal  : On va écouter Arthur, l’animateur que vous connaissez, qui a pris la parole pour regretter sans doute que des personnalités ne soutiennent pas Israël.

Arthur  : « Oui chuis un petit peu en colère pasque mes amis du métier sont très silencieux, très discrets, je ne comprends pas pourquoi, on est là quand il s’agit de toutes les causes et celle-ci, c’est comme le Bataclan, quoi, donc je suis sidéré par le silence de mes camarades, mais il n’est jamais trop tard... »

Effectivement, comme l’a révélé avec courage Arno K, il n’y avait « que des juifs et des politiques » à la manif. On se demande bien pourquoi les Français sont restés chez eux : peut-être par peur d’un attentat... du Hamas.

Troisième étoile

Pascal reçoit Raphaël (surnommé Rafale en tout vent), le monsieur perturbé qui insulte tout le monde sur Twitter et qui écrit des cochonneries scato sur sa famille. On se demande ce qu’il fout là parce qu’il est télé-philosophe, et qu’il y a beaucoup d’autres spécialistes de la question qui pourraient en parler mieux, mais c’est le choix de Pascal (l’animateur, pas le polymathe intelligent).

Pascal prend Clara au téléphone, qui a de la famille en Israël. Là encore, on croirait entendre le porte-parole de l’armée d’occupation :

« Évidemment, il y a ces otages qui peuvent paralyser ou brider la réponse d’Israël... »

Traduction : ah, s’il n’y avait pas ces satanés otages, Israël pourrait écraser Gaza sous une pluie de bombes atomiques (Israël possède 100 têtes nucléaires)...

Clara fait pourtant une réponse intéressante : en substance, elle explique qu’elle n’est politiquement pas du tout du côté de Netanyahou, mais aujourd’hui, elle est avec lui. On ne dira pas que c’est l’effet recherché par cet attentat (on ne va pas dire sous faux drapeau), mais ça y ressemble. De la même façon, on peut imaginer que les attentats de Charlie et du 13 Novembre ont servi à faire basculer une partie de la gauche dans l’islamophobie. Car dans les deux cas, ce sont des bastions ou des symboles de la gauche française (qui était traditionnellement pro-palestinienne) qui ont été visés. Nous n’en dirons pas plus ici.

Quand les journalistes français et Pascal Praud avancent que les Gazaouis sont les « otages » et le « bouclier humain » du Hamas, on peut désormais dire la même chose des colons juifs placés dans les territoires occupés. Ils sont en première ligne en cas de riposte palestinienne. Mais Raphaël ne va pas aussi loin :

« Ce sont deux univers totalement différents, le monde où l’on enlève des civils, où l’on égorge des enfants et où l’on s’en sert ensuite comme des boucliers humains, et le monde où une armée régulière, en l’occurrence, euh, opère avec un but très précis. »

Où il a vu une armée régulière palestinienne, lui ? Une armée officielle de résistance à l’occupant autorisée par l’occupant ?
Ensuite, le télé-philosophe vise LFI, c’est le mot d’ordre visiblement dans la communauté :

« Rien n’est plus monstrueux que de vouloir expliquer la barbarie, et de se donner l’air en plus de mieux la comprendre en le faisant. (...) Vouloir raisonner ici c’est monstrueux ! »

Un philosophe qui refuse de raisonner, passons. Le sophiste se prend les pieds dans son tapis de mots. Emporté par son éloquence creuse, il finit par dire n’importe quoi :

« On n’explique pas la barbarie sinon on perd la barbarie. »

 

On ne peut pas montrer patte plus blanche. Si avec ça Pascal n’hérite pas d’une véritable émission de télé, c’est à désespérer de fayoter !

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BONUS CONCLUSIF

C’est reparti pour un tour

 






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