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L’opération Serval, étendue à la bande sahélo-saharienne, va changer de nom

Au début de cette année, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, avait annoncé que le dispositif militaire français en Afrique allait évoluer vers une « logique régionale » pour « faire face à la menace djihadiste dans l’ensemble de la zone – au Nord Mali, au Nord Niger, mais aussi dans le Sud libyen ».

L’idée est de pouvoir frapper plus efficacement encore les groupes terroristes armés qui se jouent des frontières dans cette région, notamment en les privant de toute liberté de manoeuvre.

« Les armées vont progressivement poursuivre la pression au-delà des frontières maliennes sur l’organisation terroriste régionale, en régionalisant les opérations dans la bande sahélo-saharienne, afin de ne laisser ni impunité ni liberté de manoeuvre à ces groupes qui menancent l’ensemble des pays du Sahel », expliquait, la semaine passée, le ministère de la Défense, lors de son point de presse hebdomadaire. Et d’ajouter : « Il s’agit de la suite logique des opérations conduites au Mali ».

Cette orientation a été validée lors d’une réunion des chefs d’état-major du « G5 du Sahel » (Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Burkina Faso), organisée il y a quelques jours et à laquelle a pris part le général de Villiers, le chef d’état-major des armées (CEMA). Le communiqué publié à l’issue a ainsi souligné « la nécessité d’apporter une réponse régionale et coordonnée aux défis sécuritaires actuels ».

Déjà, depuis le 31 mars, toutes les missions menées dans la bande sahélo-saharienne sont passées sous l’autorité du général Foucaud, le commandant actuel de l’opération Serval. Ce dernier a donc pris, à cette occasion, le contrôle opérationnel de la Force Epervier, au Tchad.

Lors d’une audition devant les députés de la commission de la Défense et des Forces armées, le 16 avril dernier, M. Le Drian est revenu sur la réorganisation du dispositif militaire français dans la région. Il s’agit, a-t-il expliqué, de « nous permettre, à partir de pôles d’intervention régionalisés, de mutualiser dans la durée une force d’environ 3 000 soldats sur place ».

Cette présence va s’articuler « autour de quatre pôles : Gao, au Mali ; N’Djamena, au Tchad ; Niamey, au Niger (drones) ; Ouagadougou, au Burkina Faso », avec des points de pré-positionnement. Cet ensemble, a confirmé M. Le Drian, « sera placé sous un commandement unique positionné au Tchad ». Et cela, avec une conséquence : le changement du nom de l’opération Serval. Le ministre n’a pas été clair sur ce point mais il est possible que les autres (Epervier au Tchad et Sabre) en fassent autant.

« Cette réorganisation, une fois achevée, nous conduira à changer le nom de l’opération, puisque nous ne sommes plus dans la logique qui a présidé à Serval, Epervier ou Sabre (forces spéciales), mais dans des opérations de contre-terrorisme, en partenariat avec la MINUSMA (ndlr, Mission des Nations unies), les forces armées maliennes et les forces des pays qui nous accueillent », a en effet affirmé le ministre.

« La réorganisation servira aussi à mettre en place des bases avancées. La base logistique sera, quant à elle, à Abidjan. Nous avons construit avec les pays concernés des partenariats solides qui nous permettront de poursuivre cette action dans le temps », a-t-il ajouté.

Détail important pour les ressources financières des armées : « Ce déploiement de 3 000 hommes, fruit d’accords passés avec les gouvernements de tous les pays concernés, est l’objet d’un financement OPEX », a précisé M. Le Drian. En revanche, a-t-il poursuivi, « les forces de Licorne (Côte d’Ivoire) et de Dakar sont des des forces pré-positionnées classiques, financées à ce titre par le budget de la Défense ».

 

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