Les documentaires, quand ils sont bien ficelés, c’est de la télé utile et intelligente. Ça fait monter le niveau de conscience.
Malheureusement, ils forment la portion congrue des programmes, par exemple sur les chaînes commerciales TF1 ou M6, ils ont disparu comme les abeilles dans nos villes. On leur préfère les émissions de divertissement.
Sur les chaînes publiques, qui sont en fait réservées aux minorités souffrantes, les documentaires sont souvent orientés, idiots ou mensongers. C’est le lot du SPA qui doit faire évoluer les esprits vers le woke, comme le désire l’insipide Ernotte.
La seule chaîne qui diffuse encore du doc intéressant, c’est Arte. Si l’on excepte les piqûres de rappel sur la Shoah, quasi hebdomadaires, il reste quelques pépites.
Mais c’est Netflix qui est en train de produire du doc à grande vitesse, et comme l’algorithme maison est fondé sur les centres d’intérêt des clients, parfois, on découvre des contenus assez fabuleux. On pense aux séries écologiques sur les animaux ou les étapes de l’évolution, avec des Morgan Freeman ou des Barack Obama au commentaire. Là, on est dans le très haut niveau. Barack est meilleur en voix off qu’en président.
La cité des 4 000 en mer
Voilà pour les documentaires de qualité. Il y en a aussi des divertissants. On pense à La croisière ne s’amuse plus, l’histoire de ce navire qui est resté 4 jours sans électricité ni sanitaires en état de marche en plein milieu du golfe du Mexique. Ses 4 000 touristes avaient payé pour un séjour de rêve, de rêve de singe mais c’est pas à nous de juger, et ils ont vécu l’enfer.
Enfin, l’enfer au sens de leur standard de vie : ils ont goûté à la vie sans confort, une vie de SDF. Et ils ont très vite pété les plombs. Le doc s’attarde sur deux employés à bord, la responsable de l’ambiance, eh oui, comme au Club Med, et le chef cuistot. Du côté des passagers, on a nos trois grosses Américaines, connes comme des manches, une famille latino avec un mariage en cours, un petit panel sociologique.
Au début, tout est fun, on est 150 ans la pistoche, on fait des jeux débiles, on se torche au bar, surtout les trois grâces, on baffre au buffet du matin au soir, c’est compris dans le forfait. Et puis, l’incendie dans la salle des machines, les câbles qui électriques qui brûlent, puis fondent, et le noir complet. Toute l’attention du réalisateur va alors porter sur les toilettes, ce symbole du confort occidental. Non seulement elles étaient HS, mais elles ont commencé à refouler. Le capitaine a alors proposé des petits sacs rouges à chacun, pour faire ses besoins et les stocker, pas question de les jeter à la mer. Et là, tout s’est dégradé très vite, genre la 2e loi de la thermodynamique, ne jamais l’oublier celle-là.
Toute transformation d’un système thermodynamique s’effectue avec augmentation de l’entropie globale incluant l’entropie du système et du milieu extérieur.
En gros, tout système se dégrade si l’on y injecte pas de l’énergie. Pas de jus pour les Occidentaux pendant près d’une semaine, c’est la fin. Filmés de l’intérieur par le biais des smartphones, on découvre ce panel de 4 000 vacanciers virer à l’égoïsme, à la barbarie, et à la saoulerie généralisée. Des gens qui chient partout, d’autres baisent devant tout le monde, il y a des bagarres, des vols de bouffe, bref, c’est l’anarchie.
Rire cruel
Pas grand-monde, sauf ce jeune homme déconstruit, n’a analysé cette expérience in vivo, sur laquelle tous les sociologues du CNRS dignes de ce nom devraient sauter.
@diivas.mood Nouveau documentaire @NetflixFR qui parle d’une croisière qui tourne mal ! Dis-moi en commentaire si t’as envie de regarder « chaos d'anthologie : la croisière ne s'amuse plus » et si tu l’as déjà vu dis-moi ce que t’en as pensé #documentaire #netflix #netflixdocumentary #croisiere #truestory #histoirevraie #tvshow #filmtok #onregardequoi ♬ son original - Diiva's Mood
On a surtout retenu le témoignage des trois grâces, qui pesaient facilement une tonne à trois, le poids d’un bon morse, venues pour les 3B (bouffer, boire et baiser), qui se sont retrouvées à devoir vivre comme des Aborigènes.
L’idéal aurait été que toute cette division d’infanterie de consommateurs pathologiques se retrouve, après un bon naufrage, sur une île déserte. Là, on serait descendu d’un cran dans l’humanité, ou la bestialité : viols, meurtres, cannibalisme, émergence de gourous, orgies, guerres de clans, massacres, bref, ce qu’on voit aujourd’hui dans beaucoup de conflits ou de sociétés dites évoluées sur Terre. Finalement, pas besoin de croisière et de naufrage, on a déjà le pire sous la main !