Tous ceux qui s’intéressent à la politique, la vraie, pas celle chroniquée par Le Canard enchaîné chaque semaine, savent qui est Maxime Nicolle, et ce qu’il a fait pendant l’insurrection des Gilets jaunes.
Aujourd’hui, il reprend la parole, toujours avec un grand recul, pour dire ce qu’il pense de l’action du 10 Septembre. On se souvient qu’en 2018-2019, alors qu’émergeaient spontanément parmi les GJ des représentants ou des meneurs, ces derniers avaient presque refusé d’incarner ce rôle, pourtant important politiquement. Il s’agissait principalement d’Éric Drouet, de Priscilla Ludosky, de Jérôme Rodrigues et de Maxime Nicolle.
Il s’en est suivi une déstructuration du mouvement, bien aidée par l’intrusion de la gauche, réticente au départ à soutenir le peuple en lutte, une gauche qui gauchisera puis éteindra le mouvement, à l’image de Besancenot prenant Jérôme Rodrigues dans ses bras pendant une manif. Ou ici à la Fête de l’Huma :

Sept ans, sept ans déjà après le mouvement déclenché en octobre 2018, Nicolle revient donc donner quelques conseils à la nouvelle génération de Gilets jaunes, si on peut les appeler ainsi. Il sait ce que manifester veut dire, en Macronie.
Nicolle Maxime sur Fb (Fly Rider)#10septembre pic.twitter.com/F9U8Xx4x0L
— La ComplAutiste Illustratrice politique IA (@LaComplAutiste) July 23, 2025
Au fond, il y a deux sortes de citoyens, qui ne peuvent donc avoir la même vision du Système : ceux qui ont testé la clôture, et ceux qui ne l’ont jamais testée.
Ceux qui ont franchi la ligne rouge se sont fait tabasser, au sens propre ou au sens figuré. Rodrigues y a laissé un œil, d’autres des mains, tous arrachés par des balles de défense qui sont de toute évidence des balles d’attaque. C’est le dernier stade avant les balles réelles que les flics tireront sur les manifestants.
Ceux qui ont pris la décharge des barbelés électrifiés savent que le Système protège l’élite avec force. Ils savent qu’il n’y a pas de démocratie, juste un habillage de la tyrannie, la domination d’une majorité par une minorité. Ceux qui n’ont pas expérimenté la décharge croient encore à une démocratie, parce qu’ils ont besoin d’y croire, c’est l’histoire de la pilule bleue et de la pilule rouge. Ils savent, puisqu’ils ont vu chez les résistants, ce que ça coûte de s’opposer réellement au pouvoir, par la rue ou par l’expression. Mais ils préfèrent ne pas en tirer de conséquences sur le Système et leur vie dans ce Système, qu’ils savent injuste, dégradant, mais c’est ça ou le combat, c’est-à-dire la souffrance.
Maxime a donc raison de prévenir les troupes du 10 Septembre que ce ne sera pas une partie de plaisir, d’autant plus que la Macronie est à l’agonie, comme le pays. Nous allons vers un clash, c’est évident. Et un pouvoir à l’agonie est toujours plus violent.
L'appréhension d'un retour des gilets jaunes de oligarchie de #gauche pic.twitter.com/i0hT9CJgI8
— Gauthier Eric (@ParToutatis77) July 20, 2025
Certains ont choisi le combat frontal (qui alimente la répression), nous avons choisi celui de la conscience, de l’information, mais ça semble déjà trop pour les tenants du Système, qui considèrent que le travail en amont, le travail politique, détermine l’action physique. En nous rendant responsables à l’avance des effets de la colère du peuple, le pouvoir nous juge déjà coupables de sédition. Il faut bien trouver des coupables en bas pour les exactions d’en haut !