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Le Venezuela commémore l’anniversaire du "Caracazo"

Le Venezuela a commémoré le vingt-quatrième anniversaire des émeutes populaires du 27 février 1989. Le « Caracazo », c’était cette réaction spontanée d’un peuple qui subissait de plein fouet l’application de politiques économiques responsables de la diminution des budgets sociaux, de la privatisation des services publics et de la hausse vertigineuse du coût de la vie.

Cette politique était encouragée par le président d’alors, Carlos Andrés Perez, en échange d’un prêt de cinq milliards de dollars de la part du FMI (fonds monétaire international). Un « cadeau » soumis aux intérêts de la finance internationale…

Le virage néolibéral impulsé par Carlos Andrés Perez entraîna très rapidement la libéralisation des prix et des taux d’intérêt. Mais le Président, élu sur la base d’un programme de gouvernement social-démocrate (il était le candidat de l’Action démocratique), déçut la plus grande partie des classes populaires qui s’estimaient trahies lorsqu’il imposa encore plus de sacrifices en vue de réduire le déficit fiscal à moins de 4 % du PIB. L’augmentation de 30 % du prix des transports en commun, devant être suivie d’une autre augmentation de 100 % trois mois plus tard, mit le feu aux poudres. Les étudiants, ne pouvant plus payer leur transport, manifestent et se révoltent. La protestation se transforma rapidement et spontanément en affrontements avec la police locale puis gagna Caracas, où elle prit la dimension d’émeute avec blocage des routes, bus incendiés et réappropriation des grands magasins : le « Caracazo » commençait…

Le soir, les habitants des quartiers populaires viennent grossir le nombre des émeutiers et la ville reste entre leurs mains jusqu’à l’arrivée de renforts militaires. L’état d’urgence est décrété le 28 février à 16 heures. Le rétablissement de l’« ordre » dure jusqu’au 2 mars. Il y eut officiellement 300 morts mais la découverte de charniers plus d’un an après fait multiplier ce chiffre au moins par dix. Les victimes ont été tuées à plus de 90 % par balle.

Cette situation favorisa l’entrée dans la vie politique d’Hugo Chávez, alors lieutenant-colonel dans l’armée vénézuélienne. Effrayé par la détérioration de la situation sociale et l’augmentation de la corruption dans l’administration, il tente un coup d’État le 4 février 1992. C’est un coup d’épée dans l’eau puisque la tentative échoue. Il est emprisonné pendant deux ans avant d’être libéré deux ans après à la faveur d’une grâce présidentielle. La graine avait cependant germé entre-temps. Candidat aux élections de 1998 qu’il remporta aisément, il n’a pas quitté le pouvoir depuis, en dépit d’une tentative de destitution forcée en 2002 fomentée par la Confédération des travailleurs du Venezuela, réputée être proche du parti politique de l’ancien président Carlos Andrés Perez, et par la puissante fédération patronale Fedecámaras.

Le 27 février, des milliers de Vénézuéliens ont participé à une marche populaire en souvenir du « Caracazo », tandis que l’assemblée nationale a approuvé la création d’une commission qui sera chargée de déterminer les responsabilités des crimes commis durant ces jours sombres. Les coupables doivent aujourd’hui payer.

Sur la lutte des nations pour leur souveraineté, chez Kontre Kulture :

 






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2 Commentaires

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  • #346960
    Le 4 mars 2013 à 07:07 par xav
    Le Venezuela commémore l’anniversaire du "Caracazo"

    Ça peut arriver en France, non ?

     

    Répondre à ce message

    • #349259
      Le Mars 2013 à 04:12 par Micusa
      Le Venezuela commémore l’anniversaire du "Caracazo"

      Non, je ne pense pas que les francais d’aujourd’hui auraient le courage de descendre dans la rue et d’affronter les forces de l’ordre. Grace au 30 glorieuses et a la societe de consommation, la generation d’apres guerre (babyboomers) et leurs descendants sont devenus de simples consommateurs avide de "l’avoir" plutot que de "l’etre". D’ou une certain veulerie dans leur comportement. J’ai toujours eu beaucoup d’admiration et de respect pour mes grands parents qui ont affrontes les deux grandes guerres avec en prime la grande depression economique de 29 et n’en etaient pas moins restes des gens simples et sains, economes et ayant le sens de la famille et de la solidarite. Par contre, je n’ai que du mepris pour leurs enfants qui se sont vautres dans le materialisme consumeriste et l’egoisme le plus forcene, avec pour seul motto "jouir de la vie" et "apres moi le deluge". On peut constater le resultat aujourd’hui...