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Libye : le nouveau gouvernement n’est pas reconnu par les autonomistes de l’est

Les rebelles autonomistes de l’est de la Libye ont affirmé ne pas reconnaître le nouveau gouvernement formé par le premier ministre, Ahmed Miitig, qui a remporté les présidentielles du 5 mai dernier et ont demandé à ce que le gouvernement sortant soit maintenu jusqu’aux élections législatives prévues le 25 juin.

Ce désaccord suite à l’élection chaotique du nouveau Premier ministre risque de compromettre l’accord annoncé le 6 avril dernier, entre les rebelles et le gouvernement intérimaire d’Abdallah Al-Theni, sur la levée progressive du blocage de quatre terminaux pétroliers.

Rappelons que depuis juillet 2013, les ports de l’est du pays sont bloqués par des gardes des installations pétrolières qui sont partisans de l’autonomie. Le port d’Al-Hariga (110 000 barils/jour) et de Zwitina (100 000 barils/jour) avait été rouvert en avril dernier et ceux de Ras Lanouf (200 000 barils/jour) et al-Sedra (350 000 barils/jour) devaient l’être sans que les négociations ne débouchent.

L’instabilité persiste devant la mosaïque de revendications

Afin de bien comprendre la situation en Libye, il faut d’abord faire un bref rappel des événements des dernières semaines. L’ex-général Khalifa Haftar, suivi par plusieurs éléments de l’armée libyenne, a affirmé déclarer la guerre aux islamistes radicaux de l’est du pays en réponse aux nombreux assassinats de policiers et militaires depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi.

De nombreux groupes ethnique ou politique ont faire part de leurs revendications depuis la chute de Kadhafi. Voyons les principaux d’entre eux. Il y a d’abord les fédéralistes, ou autonomistes de l’est, qui revendiquent l’autonomie de la Cyrénaïque dans un système fédéral. Ils occupent principalement les villes de Ras Lanouf, Benghazi, Derna et Tobrouk. Ils s’opposent actuellement, dans la même région, au groupe islamiste de Ansar Al-Charia, constitué de salafistes et de djihadistes, qui désire l’établissement d’un état islamiste.

Il y a également les Berbères, qui avaient été brimés sous le régime Kadhafi, qui réclame la reconnaissance de leur identité. Les Touareg libyens, Berbères nomades, demandent quant à eux, la citoyenneté complète. Et finalement, les Toubou, qui est une population nomade noire du Sahara et qui avait pris part à la révolution, menace de former son propre gouvernement.

En réponse à ce regain de tension à travers le pays, la commission électorale a proposé d’organiser des élections législatives le 25 juin prochain.

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