Déjà, y a plus un jeune au PS. Les jeunes votent massivement LFI et RN, même si l’étrange score de Macron au 1er tour 2022 dépasse celui de Marine et Méluche. Voyons le tableau.
Hidalgo, la candidate du PS en 2022, a réuni 1,75 % des voix, soit 4 points en dessous du score historiquement bas de Hamon en 2017. Qu’est-ce qui réunit Hamon et Hidalgo, à part le nom qui commence par un h ?
Ils sont tous les deux hors-jeu, idéologiquement et stratégiquement.
L’un promettait la Lune aux chômeurs, aux jeunes et aux Français de souche immigrée récente, l’autre raconte n’importe quoi avec sa voix crispante, une double peine. On écoute Anne en 2017, devant la Commission des affaires culturelles de l’Assemblée nationale, propos rapportés par le perfide Enzo Morel. Elle y défend la candidature de Paris aux JO 2024...
"Sur la voie olympique, il y aura des capteurs solaires qui récupéreront l'énergie solaire mais sans doute aussi l'énergie de celles et ceux qui s'y déplaceront. Des équipements sportifs d'ici 2024 où on va récupérer l'énergie des joueurs et des spectateurs" #AnneHidalgo en 2017. pic.twitter.com/s3HxbPWUqj
— Enzo Morel (@mtwit75) January 4, 2024
"Les premières navettes autonomes expérimentées, ça préfigure la façon dont on se déplacera en 2024" #AnneHidalgo en 2017 pic.twitter.com/1g0lybqC7x
— Enzo Morel (@mtwit75) January 5, 2024
Voilà pour l’Anne de Paris, dont la dérive va connaître son apothéose pendant les JO (et après, pour les Parisiens saignés à mort). Passons à l’ânon, Olivier Faure, qui hérite d’un parti en miettes, du fait de la trahison sociale de la gauche de gouvernement depuis 1984 (et rebelote en 1997). Olive, devant la droitisation prévisible de la Macronie, tente de nous terroriser avec le danger fasciste, ce qui a été la stratégie du PS (victoires de Mitterrand) dans les années 80, mais qui a fini par tuer le parti de la rose dans les années 2000 (échec de Jospin).
On écoute sa vibrante tribune publiée dans le HuffPost de la mère Sinclair :
Jeunesses, vous êtes et devez être des consciences politiquement élevées.
Nous vivons un moment d’inversion des valeurs. L’habileté de Marine Le Pen a été de retourner tous les symboles républicains contre la République elle-même. Son drapeau, son hymne, ses principes ou ses valeurs. Ainsi la laïcité est devenue un argument à géométrie variable destiné aux seuls musulmans, la lutte contre l’antisémitisme, le moyen de sa dédiabolisation. L’instrumentalisation de faits divers dramatiques – qu’il est raciste d’attribuer à l’origine de leurs auteurs – son carburant.
Il critique alors la loi immigration parfumée au RN et validée par la Macronie. C’est alors que sa voix s’élève, comme celle de Jaurès à Vaise en 14 ou de Malraux avec son fameux « Entre ici, Jean Moulin ».
Là, Olive nous sort 3 points Godwin d’un coup :
Tout se passe comme si les antidreyfusards, les héritiers de Vichy et de l’OAS prenaient progressivement l’ascendant sur une droite libérale à court d’idées et de projet pour se maintenir au pouvoir.
À la fin, on pleurerait presque :
L’heure est venue de sonner le tocsin. Venez nourrir les cortèges, comme les jeunesses et leurs aînés ont pu le faire il y a 40 ans pour se lever contre le racisme et l’antisémitisme. Venez remplir les cortèges !
On n’ira pas plus loin dans le cynisme, parce qu’hériter du PS en 2024, c’est une torture. Sur les RS, le parti de la trahison est victime de tous les quolibets possibles et imaginables. On soulignera donc le courage insensé de cet homme, mais aussi l’inanité de sa tâche : personne ne se lèvera contre un fascisme que le PS a contribué à produire.
Le RN, idéologiquement et démographiquement, est le produit de la gauche PS, le produit de la déception sociale. La fonte du PS a nourri deux courants, celui de Mélenchon et celui de Marine. Le mieux qu’Olive puisse faire, c’est d’adhérer au RN ou à LFI plutôt que de pleurnicher sur la fuite de ses troupes et cerveaux chez les méchants.