Pour beaucoup de Français, le 15 août est synonyme de pont – le pont du kinzoute –, de retour de vacances, de bouchons, de chaleur, de jour férié pour on ne sait plus trop quelle raison, mais encore quelquefois de fête de la Vierge, la fameuse Marie.
Tout cela se mélange dans la mémoire collective, et la fonte de la pratique catholique ensevelit progressivement l’Assomption sous des couches plus matérialistes, ou de moins en moins spiritualistes.
La fête du 15 Août, qui était là bien avant le 14 Juillet, et qui faisait office de fête nationale quand le peuple français vivait encore sous la double autorité de Dieu et du roi, a littéralement disparu dans les grandes villes, où la pratique catholique a elle aussi disparu, américanisation et anticléricalisme aidant.
La fête de la Vierge perdure dans les petites villes et les villages, l’âme de la France, là d’où sont partis les Gilets jaunes et d’où partaient les jacqueries, ce qui n’est pas un hasard. Des processions et des chants sortent de l’église, des touristes filment ces gens d’un autre âge, d’une autre époque, d’une autre France. C’est un choc des cultures : des néo-Français découvrent des vieux François.
La fête de l’Assomption entretient une tradition millénaire, mais même dans les villages, anticléricalisme franc-maçon (ou socialisme) aidant, elle est remplacée par une fête de… village, une procession de corporations. C’est le cas par exemple à Pesey-Nancroix, en Savoie. Il y a bien une procession chaque année, mais les autorités l’appellent désormais « la fête du costume et de la montagne ».
Même là, et pourtant on est au cœur de notre pays (si la Savoie est bien française), l’Assomption a été déchristianisée. À Paris, sur le parvis de Notre-Dame, le cœur de la France éternelle, en 2024, quelques centaines de croyants seulement s’étaient réunis pour la procession. Il y a mille fois plus de monde pour la marche des fiertés LGBT, avec ses croyances plus terre-à-terre et sa liturgie bis-cornue.
Notre civilisation a acté le remplacement de l’Église par l’hypermarché, ce temple de l’adoration de la consommation, que ce soit des objets ou des êtres. C’est pas nouveau, mais après, faut pas s’étonner de se retrouver avec un faux roi et une fausse reine à l’Élysée – en plus LGBT – qui n’en font qu’à leur tête avec leurs fêtes païennes, et paillardes.
Depuis l’incroyable fête d’Hanoukka à l’Élysée en décembre 2023, on peut s’attendre, un jour, à ce que les processions catholiques soient remplacées par des processions d’une autre confession.
Ne négligeons pas le grand remplacement spirituel, ce changement fondamental qui fait basculer toute une société sur ses fondations.