Intelligent et idiot, un couple impossible ? Pas forcément : un cerveau en bon état de marche, une culture fournie, une aisance verbale, mais au service d’une fake news, c’est possible. Par exemple le postulat que les Français de confession juive sont en panique, selon Pascal Praud.

Praud-sioniste

Praud se fait plus sioniste que le roi de Sion. C’est son heure de gloire, ses éditos à la gloire d’Israël se multiplient sur Radio Paris. Radio Paris est aujourd’hui d’obédience sioniste, c’est une évidence, et on trouvera toujours des Praud pour faire le doux travail de collaboration.

Son premier auditeur s’appelle Vianney, qui trouve qu’« on en fait des caisses sur l’antisémitisme », ce qui est une évidence, au point que l’écrasante majorité des Français se fout de la psychose antisémite décidée par les élites et relayée par les Praud de tout poil.

Aussitôt, Pascal lui répond que c’est pas bien de penser ça, car les juifs français souffrent :

« Est-ce que vous avez idée de ce que vivent aujourd’hui les juifs français sur notre sol ? Les juifs français ont retiré leur mezouza de leur maison ! »

On a été vérifier chez nos voisins, la mezouza est toujours là. Plus sérieusement, quand on écoute la réponse de Pascal, on pense à une parodie et qu’il veut nous faire comprendre, à travers cette hyperbole, qu’il a le flingue du CRIF sur la tempe, mais hors champ.

Le concept d’antisionisme inconscient

On n’est pas loin d’avoir tort car quand on analyse sa question, on y trouve une drôle d’association : « les juifs français » et « sur notre sol ». D’abord, on doit dire les Français de confession juive, ou les Français juifs, si l’on veut les caractériser.
C’est ce qu’explique Julien Dray, avec sa tendresse habituelle, au Monde dans une série de 3 tweets écrits le 7 novembre 2023, auxquels Blanrue a répondu par un « C’est étrange que tu ne lances pas SOS Racisme en Israël, pourquoi ? » :

« Hé, la rédaction du Monde, je ne suis pas un juif français, je suis un français. Je ne suis pas selon votre expression un juif d’abord et ensuite, peut être un français. C’est une honte d’écrire ainsi. Il est vrai qu’avant Le Monde, il y avait Le Temps, journal collabo !
Si je suis le seul à être choqué par ce terme de “juif français” employé par Le Monde, alors c’est que ce pays perds l’esprit de la République et de l’universalité qui était son joyau !
C’est Le Pen père président du FN qui aurait employé le terme de juif français, et désormais c’est le journal Le Monde ! »

« Juif français », première faute à caractère antisioniste inconscient de Pascal. La seconde suit : des juifs français, « sur notre sol » ! Sur notre sol ! Blut und Boden ! Il sépare bien les juifs (français) de notre sol !

Inconsciemment, Pascal déclare que les juifs français ne sont pas français, en tout cas pas de France : ils sont d’ailleurs, comme le chante Pierre Bachelet.

Praud en fait trop, il tient à son poste. Mais comme il en fait trop dans le trop, ça se voit. L’animateur est bien atteint d’antisionisme inconscient.
Au moins, le type qui a pissé dans la gourde de sa collègue juive est conscient de ce qu’il fait, même si c’est complètement idiot, bien sûr.

On ira même jusqu’à dire que ce fait divers est le SEUL « acte antisémite » (c’est la dénomination officielle) réel qu’on a vu ces derniers temps. Si on retire des 1 040 actes antisémites officiels les 250 sous forme d’étoiles de David pochées sur les murs de Paris par les quatre Moldaves (profitant des vacances d’Hidalgo pour 60 000 euros à Tahiti), plus les paroles pseudo antisémites du type « Netanyahou assassin » ou « arrêtez de tuer les enfants palestiniens », franchement, il ne reste plus que le test urinaire.

En revanche, les actes pro-sionistes sont si nombreux, si violents et si récurrents, ne serait-ce que dans les médias mainstream, que plus personne ne les voit ! Pour le Français intoxiqué, le sionisme fait partie des médias, tout simplement. Il leur est consubstantiel.

Pascal est donc malheureusement un antisioniste maladroit : c’est un cireur de pompes qui met tellement de cirage pour se faire pardonner ses mauvaises pensées qu’il bousille les chaussures de son maître.

L’échange en question

Pascal : Nous allons être avec Vianney, bonjour Vianney !

Vianney : Bonjour Pascal.

Pascal : Vous habitez dans le Nord, et vous serez peut-être à cette manifestation, dimanche ?

Vianney : Pas du tout. Pas du tout.

Pascal : Pourquoi pensez-vous forcément que ce ne soit pas une bonne idée ?

Vianney : Je pense que déjà y a certains partis qui vont tirer leur épingle du jeu, on aura un peu de récupération, et aussi pasque je trouve qu’en soi on en fait un peu des caisses de l’antisémitisme, je pense que le terme est peut-être un petit peu exagéré, pour le coup.

Pascal : Cher Vianney, c’est le début de l’émission, donc je vais essayer de garder mon calme, pasque l’expression que vous utilisez, mais bon, vous avez 21 ans, c’est entendu, mais je veux pas vous condamner, « on en fait des caisses », est-ce que vous avez idée de ce que vivent aujourd’hui les juifs français sur notre sol ?

Dernier et troisième point qui confirme notre théorie : c’est Vianney qui ouvre l’émission, et le standard ne sélectionne jamais n’importe qui : c’est l’animateur qui impose son choix, parce que le point de vue de l’auditeur, qui est donné aux filtreurs avant de passer à l’antenne (pour éviter les provocations), entre dans son logiciel.
Et si Pascal lui fait la leçon, comme on gronde un petit garçon qui a pété un carreau avec son ballon, c’est uniquement pour ouvrir son parapluie. Mais on sent qu’il l’aime bien, ce Vianney.

Résultat : la vidéo est titrée « on en fait un peu des caisses de l’antisémitisme », CQFD. De là à dire que Bolloré a commandité...