Alors que le plan sécuritaire élaboré pour la ville de Tripoli était adopté en Conseil des ministres, les accrochages entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen reprenaient hier de plus belle, les tirs fournis provoquant une nouvelle fois la panique parmi la population de la capitale du Liban- Nord.

À Bab el-Tebbané, les décisions sécuritaires du Conseil des ministres étaient bien accueillies par les habitants qui affirmaient se placer sous l’autorité de l’État, appelant toutefois le Parti arabe démocratique de Jabal Mohsen à livrer les personnes suspectées d’avoir commis les deux attentats à la voiture piégée contre lesmosquées al-Taqwa et as-Salam au mois d’août dernier.

Sur un autre plan, un soldat a été abattu hier à Tripoli par deux motocyclistes cagoulés. Il s’agit du quatrième assassinat perpétré de cette manière depuis février dernier dans la ville secouée par les affrontements depuis déjà des mois. « Vers 6h15, deux hommes cagoulés sur une moto dans le quartier du boulevard à Tripoli ont ouvert le feu en direction du soldat Fadi Gebeyli alors qu’il se dirigeait vers son lieu de travail. Il a été grièvement blessé et a succombé aussitôt à ses blessures », a indiqué le communiqué de l’armée.

Cette dernière a effectué hier des perquisitions dans la ville pour tenter de retrouver les criminels, arrêtant deux suspects. Un responsable des services de sécurité a affirmé de son côté qu’un Syrien soupçonné d’implication dans le meurtre avait été interpellé hier, « alors qu’il se cachait dans un immeuble près du lieu de l’attaque ». Le responsable a toutefois précisé que les circonstances restaient peu claires. L’assassinat de Fadi Gebeyli, un Tripolitain de confession sunnite, intervient au lendemain de celui d’un employé municipal de confession alaouite dans la ville, également par deux motocyclistes cagoulés. Il n’est toutefois pas possible encore de déterminer si l’assassinat du soldat est un crime à caractère confessionnel.

En outre, deux hommes, Yehya et Ali Daher, ont été blessés hier par des tirs échangés entre Bab el-Tebbané et Jabal Mohsen dans l’après-midi, dans ce vingtième round de violences amorcé depuis le 13 mars, et qui a déjà fait une trentaine de morts. Hier aussi, des coups de feu ont été tirés en l’air lors de l’enterrement de l’enfant Ahmad Sayyed tué la veille lors des accrochages entre Bab el Tebbané et Jabal Mohsen, et des inconnus, dissimulés dans le cimetière de Bab el-Ramel, ont ouvert le feu sur le caporal des Forces de sécurité intérieure, Samer Dandachi, sans toutefois l’atteindre.

Par ailleurs, toujours dans le nord du Liban, le corps sans vie d’un soldat syrien a été repêché du Nahr el-Kébir à la frontière libano-syrienne. Son cadavre a été retrouvé coincé entre des rochers du côté libanais du fleuve, selon un responsable des services de sécurité, sans plus de précisions.

Le président de la Chambre Nabih Berry a, pour sa part, reçu à Aïn el-Tiné les députés Samir el-Jisr et Mohammad Kabbara pour discuter de la situation à Tripoli. « Les points de vue concordent sur la nécessité d’imposer la sécurité dans la ville afin de lui restituer son rôle historique et national. M. Berry a insisté sur l’importance de la mise en place d’un plan de développement d’une valeur de 100 millions de dollars en parallèle avec le plan sécuritaire et a donné ses directives aux ministres concernés en ce sens », a indiqué M. Jisr.

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