Il y a eu plusieurs livres sur Brigitte Macron (taper « livres Brigitte » sur Google ou sur votre IA favorite) ou Brigitte Trogneux par les journalistes français, en général people, donc pas très bons. Au début, c’était des livres de journalistes de cour, qui avaient un contact direct ou indirect avec Brigitte, via Mimi Marchand, la Cerbère des enfers.

Question après question, certains, sans vice ni sournoiserie aucune, ont demandé des photos d’enfance, de mariage ou de grossesse à celle qu’on appelle abusivement la Première dame, comme c’est le cas quand on écrit une biographie. C’est alors que le Château a tiqué, fermé ses portes, levé les herses, et commencé à verser de l’huile chaude sur les impudents.

Après cette première approche, vu la réaction officielle et les incohérences des biographies, qui ne correspondaient pas entre elles, une seconde race de journalistes s’est intéressée à l’affaire. Parallèlement, depuis 2014, le Faits & Documents d’Emmanuel Ratier puis de Xavier Poussard a ajusté la lunette sur ce personnage mystérieux. Une femme hors milieu, Natacha Rey, a eu une intuition de femme et a suivi une piste inattendue.

Le premier coup de canon a été le livre de la journaliste mainstream Emmanuelle Anizon (Télérama puis Nouvel Obs), qui se fera changer sa conclusion, alors qu’elle détenait des images parlantes, par son éditrice, connectée au Château. Pas de bol, l’ouvrage suivant, celui de Xavier Poussard, qui ne fera pas dans le politiquement correct, ira droit au but et fera un carton mondial grâce au buzz de Candace Owens, une trumpiste de choc.

Les seules réactions du couple présidentiel auront été un passage de Brigitte sur TF1, avec quelques lapsus largement commentés, et une déclaration officielle du mari. Depuis cet été, le couple passe à l’attaque, après avoir lâché des hordes de policiers au domicile d’une dizaine de personnes (dont Sagan et Scholler) qui relayaient ce que les médias mainstream appellent la « rumeur » ou la « fake news » Brigitte, sur les réseaux sociaux, et X en particulier.

La première dame, Brigitte Macron, contrainte de prouver scientifiquement qu’elle est bien une femme. « Si le malaise qu’elle ressent à l’idée de s’exposer ainsi est le prix à payer pour rétablir la vérité, elle est prête à le faire à 100 %», a assuré Tom Clare, l’avocat américain du couple Macron sur la BBC, jeudi 25 septembre. Le couple présidentiel est prêt à aller jusqu’à la bataille judiciaire contre l’influenceuse complotiste et figure de l’extrême droite américaine Candace Owens, qui affirme que « la première dame de France, Brigitte Macron, est née homme ». (France Info)

Alors que l’affaire lancée en mode amateur par Rey et reprise en mode professionnel par Poussard datait de 2021, c’est seulement en 2025 que l’Élysée, qui a créé une cellule d’enquête et de répression quasi militaire sur le sujet, a réagi. Quatre ans qui posent question. Entre-temps, le monde entier sera mis au courant, non pas du sexe réel de Brigitte, mais de l’ambiguïté du personnage, une ambiguïté qui rejaillira sur le Président lui-même : au fond, le sexe de la Première dame est une chose, qui plus est intime, mais qui est vraiment Emmanuel Macron ? Qui l’a fabriqué, pourquoi et comment est-il monté aussi jeune, aussi vite, aussi haut ?

On le voit, l’affaire Brigitte n’est pas juste une histoire de genre, elle est devenue un questionnement sur un régime incompréhensible pour la plupart des Français, qui en plus génère une politique violente. C’est pourquoi les complotistes de tout poil ont littéralement déliré sur le couple, jusqu’à des « MK-Ultra » et autres diableries. La dernière vidéo en date de Candace fait un peu dérapage.

Même le masculiniste et homme à femmes Rochedy, qui devrait normalement pardonner à une youtubeuse belle, de droite, et catho, en a marre. Il nous fait une « Je vous demande de vous arrêter ! », à la Balladur.

L’histoire récente a prouvé qu’à chaque fois que le Château intervenait dans le débat et visait les belligérants ou les protagonistes de cette histoire, cela créait un contre-coup encore plus ingérable.
Le problème, c’est comment lutter contre un buzz mondial ? Doit-on lutter contre un tsunami ? Même Charlie, pourtant très anti-complotiste, en parle. La journaliste Coline Renault raconte sa croisière en mer du Nord.

Dix-huit heures à bord du Costa Favolosa. « Que pensez-vous de Brigitte Macron ? » Je reste interdite. Nous venons de passer commande. Au dîner, dans un navire de croisière, on ne choisit pas la table à laquelle on s’assoit. Les places sont assignées en fonction de la langue parlée, mais allez savoir pourquoi, ma grand-mère et moi partageons le repas avec deux Roumains taciturnes. Je lui jette un regard interloqué. Le passager reprend en anglais. « Alors, est-ce une femme ou un homme ? » « C’est une rumeur venue de l’étranger, de la Russie et des États-Unis », tenté-je d’arguer. En vain. « Vous les Français, vous êtes bien naïfs. Vous ne comprenez pas que vous avez à la tête de votre État un transgenre pédophile. Ou alors, ça ne vous dérange pas.

En croisière, les soirées sont animées. Impossible de s’ennuyer. Le spectacle n’est pas fini. Je le comprends lorsque mon voisin de table demande à notre serveur nommé Ahmed de quel pays il est originaire. « D’Égypte », répond-il. L’autre s’esclaffe. « Je pensais du Maroc. Ou de Tunisie. Mais bon, c’est presque la même chose », pouffe-t-il en commandant trois plats principaux différents. Il poursuit. Tout est la faute d’Ursula von der Leyen. « Vladimir Poutine est un homme courageux », ajoute-t-il en liquidant ses assiettes, tandis que son épouse plonge la tête dans sa tablette numérique qu’elle a posée sur la table. J’ai discuté cent fois avec des complotistes, mille avec des militants d’extrême droite, le tout dans le plus grand des calmes et la courtoisie la plus parfaite. J’aurais pu en rire et économiser ma salive, ne faisant pas face à un adversaire de débat des plus raffinés. Et pourtant je vrille. Je vois rouge. Je réplique froidement que la guerre en Ukraine est un massacre et me retiens de lui suggérer de déménager en Russie pour y couler la dolce vita loin de l’Union européenne qu’il maudit. »

L’origine du buzz mondial