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Jacques Attali : "Il faut une police et une justice internationales"

Le Sauveur de la Nation communique chez Bourdin

Le mage Attali, qui voit l’avenir (et le sien) dans ses rêves franco-sionistes – c’est-à-dire un gouvernement mondial basé à Jérusalem avec lui aux premières loges – dispose ce 5 avril 2016 au matin chez Jean-Jacques Bourdin de près de 21 minutes pour s’exprimer. Il réagit à la déclaration de Valls sur le salafisme, en passe de gagner les esprits contre un islam plus modéré, ou républicain. Et il présente son programme pour 2017. Si les candidats ne s’en emparent pas, c’en est fini de la France. On vous aura prévenus.

« Je ne voudrais pas que l’actualité [Valls] l’emporte sur le fond [le fond, c’est lui]. Le fond c’est qu’aujourd’hui nous sommes à 12 mois et quelques de la présidentielle, qu’il faut parler aujourd’hui maintenant des enjeux de cette présidentielle, que ces enjeux sont à la fois idéologiques en effet, et le salafisme est en effet une idéologie qu’il faut connaître, comprendre et mettre en perspective pour créer les conditions pour qu’elle ne domine pas l’islam de France, comme d’autres idéologies plus importantes aujourd’hui... comme les idéologies de l’extrémisme que le Front national incarne, ne dominent pas non plus la France. »

On fera remarquer à monsieur Attali que ni l’idéologie salafiste ni l’idéologie du Front national – qu’il amalgame avec un naturel confondant, alors qu’elles sont fondamentalement opposées – ne sont au pouvoir. Il oublie en outre de citer l’idéologie actuellement dominante en France, qui ne semble pas être un danger, du moins pour lui. Le salafisme est heureusement ultraminoritaire chez nous, tandis que le lepénisme constitue la vraie cible politique de l’idéologie dominante, qui en fait une menace pour tous les Français, alors qu’il n’est une menace que pour elle. Le fait que le salafisme soit considéré par Attali ou Valls comme une menace (alors que c’est un outil), vient peut-être justement de ce qu’il ne correspond qu’à 1% des Français... chiffre qu’on pourrait rapprocher de celui de l’idéologie dominante.

« Je pense qu’il faut dialoguer de façon combative avec lui [Tariq Ramadan]. Lui donner la parole tout seul de façon à le laisser s’exprimer de façon séduisante mais trompeuse, non. Mais cet homme qui a prétendu qu’il fallait déclarer un moratoire sur la lapidation des femmes, moratoire ça veut dire qu’on l’interrompt le temps nécessaire pour créer les conditions d’être suffisamment dominants idéologiquement et politiquement pour le rétablir, non, bien sûr, c’est quelque chose d’inacceptable... On ne détruira pas une idéologie en l’interdisant. On la détruira en ayant un projet de société qui permet de la combattre... La censure idéologique n’a jamais été une réponse dans le combat idéologique. »

Tout le monde en France est d’accord pour que la répudiation et la lapidation des femmes ne s’appliquent pas chez nous. Mais qui demande cela ? Une poignée de « terroristes » et quelques milliers de fiches S ? Où sont leurs revendications ? Leurs représentants officiels dans les médias ? À l’Assemblée ? Et puis, qui peut accorder aux autres le droit de s’exprimer ou pas en France ? On croyait qu’on était dans un pays de liberté d’expression ? Seul un tribunal peut juger de cela. Et encore, dans le cas d’un tribunal indépendant, ce qui n’est plus tellement le cas, en matière politique.

« Dans toute société dans laquelle on ne pense pas un projet, on cherche un bouc émissaire... Un jour on va écrire demain matin un article quoi explique que le salafisme est responsable du chômage, ce serait aussi absurde que penser que le salafisme n’est responsable de rien. Mais la société est complexe et nous refusons tous d’affronter cette complexité. »

Le programme du président du Monde Jacques Attali

Le programme présidentiel d’Attali a été composé par des centaines de Français bénévoles, avance Bourdin, ce à quoi Attali ajoute « y compris moi, bien entendu ».
Cela tient en peu de mots, ce qui change des programmes fleuves des partis politiques, que plus personne ne lit. Virer des centaines de députés et de sénateurs, réduire le nombre de communes, de mandats politiques, pour assurer le renouvellement de la classe politique. Attali veut ouvrir au secteur privé la possibilité de d’obtenir des mandats, qui sont aujourd’hui de fait réservés aux fonctionnaires. Ensuite, après les réformes institutionnelles, il veut réformer l’école, et transvaser l’argent de l’Éducation nationale du secondaire vers le primaire, où tout se joue.

« Un enfant qui rentre en primaire en ne maîtrisant que 500 mots, est perdu par rapport à un enfant qui maîtrise 1500 mots »

Pour la question de la sécurité, Attali propose la (re)création « d’une police de proximité », et « d’une garde nationale qui serait composée de gens volontaires et qui irait jusqu’à plus de 100 000 personnes, qui créerait les conditions d’une intégration dans la nation, nous proposons que les budgets prioritaires soient la défense, la police, remontés à 2% [du PIB], la justice, qui est aujourd’hui dans un état épouvantable... »

Bourdin lit ensuite la réforme de l’indemnisation chômage : « Et concernant les chômeurs, un contrat d’évolution à tout chercheur d’emploi qui accepterait de se former en échange d’une rémunération en substitution à l’allocation chômage... On paye un chômeur en formation, on ne lui donne plus d’indemnités chômage ! »

Attali :« Il est payé pour un travail qui est utile à la société et qui est se former. »

Bourdin, l’air innocent : « Tiens j’ai un tweet de Michel, au passage... [Le projet] de Jacques Attali pourrait être le projet d’Emmanuel Macron.

– Nous verrons quel candidat le prend...

– Il pourrait être un candidat Macron d’ailleurs ? Vous le connaissez bien...

– C’est à lui qu’il faut poser la question.

– [...] Alors si aucun candidat ne porte, c’est vous qui porterez ce projet ?

– Nan, parce que les conditions ne sont pas réunies pour que qui que ce soit, je, je, je, je, je serais...

– Vous renoncez ?

– C’est pas que je renonce, j’ai toujours renoncé au ridicule. Mais je pense que ça ira très très mal si personne ne prend non pas ce programme en tant que tel, mais un programme aussi ambitieux que celui-là... En 100 jours on peut faire tout ça, et le pays sera magnifique ! »

 

Attali s’exprime sur les Panama papers

« D’abord ça démontre ce que je dis depuis très longtemps, c’est que sans un état de droit mondial on ne va nulle part... La seule institution internationale efficace aujourd’hui, je dis bien la seule, je ne parle pas des institutions européennes, c’est l’OCDE qui a lancé un énorme projet justement contre les paradis fiscaux... Tant qu’on n’aura pas, pas seulement un travail lié à des fuites, qui sont magnifiques, il y a un travail de la presse, et je rends hommage aux journaux qui ont remarquablement travaillé ici, mais, so what, quoi après ? Après il faut une police internationale, il faut une justice internationale qui puisse juger de ça. Et il faut accepter, maintenant, vraiment comprendre, que sans un État de droit planétaire, avec une police planétaire, avec une justice planétaire, qui commence à se mettre en place – le tribunal pénal international – c’est le début... »

Quel que soit le débat, avec Attali, ça se termine toujours en gouvernement mondial à Jérusalem. Pourtant, ce gouvernement mondial, cette police, cette justice mondiales existent déjà. L’Empire assure la paix (et surtout la guerre) sur terre, la police mondiale s’appelle l’OTAN, la justice mondiale le TPI, et l’économie mondiale le FMI. On ne voit pas ce qu’on peut faire de plus dans le genre mondialiste, à part transbahuter toutes les institutions internationales à Jérusalem, selon le vœu attalien, et les rebaptiser, mais pas au sens chrétien. Pour cela, il faudrait que Jérusalem soit dés-arabisée, au sens israélien, ce qui est en cours d’achèvement, parce qu’un gouvernement mondial dans une ville avec des lanceurs de pierres ou de couteaux, ça ferait mauvais effet. Au pied des grandes institutions de paix, des forces de l’ordre qui tabassent et fusillent des récalcitrants (même blessés et à terre), bonjour l’image.

La guerre de l’image, Israël sait ce que c’est, il l’a déjà perdue, alors non merci. C’est d’ailleurs étonnant car même en tenant la presse, et pas seulement la presse israélienne, l’image d’Israël est archi-négative. Cela veut dire qu’il y a un truc qui ne passe pas, dans la gorge des citoyens (du monde), et que la presse ne peut pas tout. Faire passer des vessies pour des lanternes, par exemple. Cela peut vouloir dire aussi que la propagande se retourne contre elle-même. Ou que les gens ne croient plus les légendes éditoriales officielles. Justement, sur le sujet des Panama papers, dans la liste des grands journaux du monde entier qui relayent l’opération, on pourrait voir la caisse de résonance des intérêts de l’Empire, tant les cibles de l’une correspondent aux cibles de l’autre...

Les dernières prédictions autoréalisables du mage Attali, sur E&R :

 






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