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Centrafrique : un accord de cessation des hostilités signé

Les armes vont-elles enfin se taire en République centrafricaine ? Au terme de trois jours de rebondissements, un accord a minima pour la fin des hostilités a été signé, mercredi 23 juillet, à Brazzaville, en RDC, où se tenait un Forum pour la réconciliation nationale et le dialogue politique en Centrafrique. Il doit prendre effet immédiatement.

L’accord se résume en neuf articles dans lequel anti-balaka et ex-Séléka s’engagent à ne plus commettre d’exécutions sommaires, de tortures ou à incendier des villages. Ils se sont aussi engagés à ce que l’État ait accès à l’ensemble du territoire, autrement dit à lever les barrages et à mettre fin aux administrations parallèles. Il a été signé sous les applaudissements de la salle par une quarantaine de représentants centrafricains et étrangers.

Mais les anti-balaka, ex-Séléka et les quatre autres groupes armés présents aux négociations ne sont pas parvenus à atteindre les objectifs les plus ambitieux fixés par le Forum, à savoir fixer le cadre du désarmement et de la démobilisation des militants des diverses milices du pays, et établir une feuille de route pour un nouveau processus de normalisation politique.

Sassou Nguesso, l’hôte de la rencontre, a salué l’accord conclu. « Il fallait bien commencer par la cessation des hostilités », a déclaré le chef de l’État congolais à l’issue du Forum. « Le préalable de tout, c’était la cessation des hostilités » a affirmé dans le même esprit Catherine Samba Panza, la présidente de transition centrafricaine. D’autant que quelques heures plus tôt, rien n’était encore joué.

Des négociations et une application incertaines

Mohamed Moussa Dhaffane, le représentant de l’ex-rebellion Séléka, avait posé comme préalable à toute discussion la partition du pays entre un Nord musulman et un Sud chrétien, conduisant les négociations dans l’impasse. Les ex-Séléka se sont ensuite illustrés par leurs absences répétées pendant les discussions, provoquant l’annulation de plusieurs discussions.

Reste désormais à ce que l’accord soit appliqué sur le terrain. Les ex-Séléka sont extrêmement divisés en interne et les observateurs craignent que tous les membres de la (milice) ne reconnaissent pas la fin des hostilités acceptée par les représentants du mouvement au Forum. De leur côté, les anti-balaka sont une nébuleuse sans chaîne de commandement bien organisée.

La Centrafrique est plongée dans le chaos depuis le renversement du président François Bozizé en mars 2013, par la Séléka, un mouvement à dominante musulmane. Le pays est entré neuf mois plus tard dans un cycle sanglant d’attaques et de représailles entre combattants Séléka, et les milices anti-balaka, composées de combattants chrétiens et animistes. Les violences intercommunautaires ont fait des milliers de morts et des centaines de milliers de déplacés.

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