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Crise des urgences : le ministre Agnès Buzyn peut-il dire la vérité aux Français ?

Tous les Français concernés par leur santé en particulier et la santé en général ont pu constater l’engorgement des urgences, urgences engorgées par les catégories de population qui ne peuvent ou ne veulent plus aller chez le médecin de ville.

 

La vérité, c’est que pour un nombre grandissant de Français, l’hôpital public est une maison de charité gratuite. Ces choses ne peuvent pas être dites dans les journaux mais elles sont la réalité même. La question devient : peut-on adapter ces personnes à un système de santé qui tenait jusque-là, tant bien que mal ?

Car entre-temps, la libéralisation du secteur, très nette sous Sarkozy, la tarification à l’acte et avant cela les 35 heures de Martine Aubry ont bouleversé cette institution à laquelle les Français tiennent tant. La santé, c’est la première des libertés, comme dirait l’autre.

C’est pour cette raison que tout n’est pas qu’une question d’argent, et le constat est le même pour l’école publique, qui n’était pas obligée de laisser filer l’autorité et l’excellence, ou la politique des banlieues, qui ont aspiré des dizaines de milliards sans résultats tangibles.

Mais là, on va rallumer une autre mèche, et ce qui compte, c’est que la crise des urgences soit résolue rapidement, si elle peut l’être. Car la tension commence à être extrême, pour preuve, ce fait divers relaté par RMC :

« Un homme de 70 ans a passé plus de six jours sur un brancard au centre hospitalier de Saint-Quentin dans l’Aisne. Un triste record alors que de nombreux services d’urgence restent en grève réclamant plus de moyens.
[...]
"Il est resté six jours parce qu’il n’y avait pas de place. La seule solution qu’on a dans ces cas là c’est qu’on le laisse ainsi (...) malheureusement c’est récurrent il y a un problème aux urgences", assure à RMC une aide-soignante de l’établissement concerné. »

 

Le ministre de la Santé (défaillante ou fragile), invité de France Inter le 26 août 2019, a proposé en gros plus d’argent, tout en espérant un changement de mentalité de la part des patients qui n’ont rien à faire aux urgences, ce que tout le monde sait mais ne peut dire en France aujourd’hui. C’est pour cela que Buzyn utilise les euphémismes à la mode, et personne ne peut lui jeter la pierre pour ça :

« Les Français consomment des soins aux urgences parce que c’est plus rapide, parce qu’on a du mal à trouver un médecin généraliste avec des rendez-vous de consultations sans rendez-vous justement... »

 

Incroyable, nous ne jetons pas la pierre à Buzyn, qu’on a pourtant beaucoup critiquée pour ses 11 vaccins obligatoires, et le dossier n’est évidemment pas refermé...
Mais là, il s’agit de faire front commun pour que notre système de santé ne s’effondre pas (et Dieu sait si les grandes compagnies d’assurance en ont envie) et que les Français aisés ne soient pas les seuls à pouvoir se soigner correctement en bénéficiant, par exemple, des soins d’un médecin de proximité et d’une « bonne » mutuelle.

On rappelle que la France est l’un des rares pays du monde où un SDF peut avoir accès à des soins chirurgicaux de très haut niveau. Que ceux qui ne le croient pas aillent voir en Amérique... le vrai pays des sans-dents (même si ça commence à pointer dangereusement chez nous) !

- La Rédaction d’E&R -

 


 

Agnès Buzyn tente une nouvelle manœuvre. En déplacement au CHU de Poitiers lundi soir [2 septembre 2019], le ministre de la Santé a levé le voile sur une nouvelle batterie de mesures visant à apaiser la colère du personnel gréviste des urgences.

 

Alors que plus de 200 services sont mobilisés, Agnès Buzyn a promis d’« améliorer la situation ». « On a besoin de trouver une solution de fond, pas juste de soigner le symptôme, cette fièvre ressentie au niveau de l’activité des urgences », a-t-elle déclaré.

 

(Si la vidéo ne se déclenche pas, cliquez sur le renvoi en fin d’article pour la visionner)

 

Pour ce faire, le ministre souhaite « réduire au maximum les passages des personnes âgées » aux urgences en généralisant « des filières d’admission directe ». Elle promet « une incitation financière, une forme de bonus » aux hôpitaux qui les mettront en place. Agnès Buzyn veut aussi développer « une vidéo-assistance entre les Ehpad et le Samu », pour éviter des hospitalisations en cas de « pathologies bénignes ». Elle entend également s’appuyer sur les médecins libéraux : les Samu seront autorisés à envoyer une ambulance vers un cabinet de ville ou une maison de santé, où pourront être réalisés une consultation et certains examens médicaux sans avance de frais, pour que les patients y « trouvent le même avantage qu’à aller aux urgences ».

Autre nouvelle mesure : les personnels paramédicaux des urgences auront le droit de « faire des gestes qu’ils ne peuvent pas faire aujourd’hui », comme « prescrire de la radiologie (ou) faire des sutures ». En plus de fluidifier les passages aux urgences, ces nouvelles compétences leur permettront de toucher une « prime de coopération » de 80 euros net par mois. À plus long terme, le nouveau métier d’infirmier de pratique avancée, avec des compétences élargies, sera étendu à la spécialité « urgences », avec des premières formations à partir de l’automne 2020, et de premiers soignants diplômés en 2022.

[...]

Mais augmenter les moyens alloués aux urgences est-il la clé du problème ? Non, répond la Drees [Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques], dans une étude dévoilée ce mardi par Le Parisien-Aujourd’hui en France. Selon cette dernière, les urgences ont bénéficié d’un important effort financier ces dernières années sans que les tensions se soient apaisées. L’étude confirme ainsi une hausse de 14 % du nombre de passage aux urgences entre 2013 et 2018 mais une augmentation en parallèle de 16 % des moyens financiers consacrés à ces services. L’effort financier a ainsi atteint 3,462 milliards en 2018 « toutes dotations confondues », selon cette étude qui confirme par ailleurs une hausse des effectifs d’infirmiers (+16 %), d’aides-soignants (+14 %) et de médecins (+9 %) sur cette période. De quoi apporter de l’eau au moulin d’Agnès Buzyn qui, plus qu’une hausse des moyens, appelle à une remise à plat de l’organisation des services d’urgences.

 

(Si la vidéo ne se déclenche pas, cliquez sur le renvoi en fin d’article pour la visionner)

Lire l’article entier sur lefigaro.fr

La crise de la santé publique en régime libéral, sur E&R :

 






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42 Commentaires

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  • #2270512

    J’ai du mal à comprendre cet apparent soutien d’ E & R à cette ministre-là. Personne ne conteste l’affluence des services d’urgence. Mais dès lors qu’il est établi que cette pratique relève de l’abus, il serait si simple d’infliger des pénalités financières à tout patient, dont il s’avère que le caractère urgent de la visite, n’était pas établi. Ce n’est quand-même pas à l’ État qu’on doit expliquer les stratagèmes dissuasifs.
    Au lieu de cela, si j’en crois le 13 heures de Fr2, on tente de désengorger les urgences en excluant de ce service, les vieux en EHPAD, qui eux seront relégués aux... consultations en vidéo-conférence, urgence ou pas ! Pensez donc... des vieux Pffff !!!!

    Pour nous rassurer on nous dit, que via une tablette connectée, le malade pourra consulter un médecin, lui fut-il parfaitement inconnu. Bonjour la qualité des soins, voire du diagnostic !!
    Assisté, précise-t-on, par une aide-soignante, dont on nous assurait, voici quelques jours, qu’elles n’ont même plus le temps de sourire aux patients. Voilà qui promet !!!

     

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  • #2270567

    Entre les patients extra-gaulois pris en charge pour tout et les chefs de services non français qui se multiplient comment voulez-vous assurer la pérénnité du service de santé. La générosité des français tant louée par les défenseurs des droits de l’homme aura raison du bât de l’autochtone, mais quand ?
    A quand medecin du monde et des sans frontières pour donner l’onction fatale à celui qu’on ponctionne ? Et quid du vote des personnels hospitaliers ? Le gauchisme, cette gangrène.
    Un système parallèle et indépendant comme il existait jadis avec les dispensaires, hors du jouc collectiviste qui absorbe les moyens, voilà une idée qu’il faut creuser. C’est cela ou le recours à la médecine de guerre.

     

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  • #2270613
    Le 3 septembre 2019 à 21:49 par Montaigne malade
    Crise des urgences : le ministre Agnès Buzyn peut-il dire la vérité aux (...)

    Quand on soigne tout le tiers monde gratuitement, ben les urgences sont saturées. !

     

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  • #2270616
    Le 3 septembre 2019 à 21:54 par coq aux haricots !
    Crise des urgences : le ministre Agnès Buzyn peut-il dire la vérité aux (...)

    Pays de malades ! Terre d’asile... de fous ! France terre d’écueils !

     

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  • T2A tarification à l’activité c’est loin d’être la panacée et ce qui a rendu le système de soin à 2 vitesses qui existe déjà si vous en doutez encore.
    Savoir que ce qui était personel hospitalier comme ASH fonctionnaire est externalisé entreprises privées.
    Le personnel hospitalier est très souvent constitué de cas sociaux et ce quel que soit le statut et le niveau d’études. Le travail ne paie pas dans la fonction publique hospitalière, plus vous travaillez plus vous serez placardisé, ne surtout pas donner de coup de pied dans la fourmilière en voulant optimiser le travail par une organisation performante optimale non il faut garder le même rythme de travail que la majorité à savoir le niveau 0 et surtout ne pas être polyvalent. Vous leur ajoutez une tâche insignifiante ils se noient dans un verre d’eau.
    Ce mythe du surcroît de travail des infirmières etc très peu pour moi calculer leur temps de pause à grignoter toute la journée y compris dans la salle de soins infirmiers vous trouverez des chocolats biscuits viennoiseries...
    Que l’on cesse de culpabiliser le patient car ceux qui se rendent aux urgences n’y vont pas pour un petit bobo si tel était le cas ils seraient refouler direct.

     

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    • Je me permets de vous parler de mon expérience et votre vision ne correspond pas à la réalité. Probablement la différence entre un usager des urgences et un agent hospitalier des urgences.
      Déjà, il n’est pas possible de renvoyer un patient qui souhaite voir un médecin même si on vient pour une angine, une angoisse ou une piqure d’insecte.... Les urgences ont par ailleurs beaucoup évolués sur leur gestion des afflux de patients dans le seul et unique but de diminuer l’attente entre l’entrée et l’examen médical. Quant à la durée de prise qui peut être longue certes elle permet toutefois d’avoir en quelques heures ; bilan sanguin, radios, scanner, IRM (s’ils sont nécessaires) et j’en passe quand çà mettrait des mois en externe.
      Vous avez tout a fait raison sur l’externalisation des services par le privé qui se contrefout de la mission sanitaire qui est la notre et sur la T2A ou codification a l’acte qui marchandise la santé et pousse donc le monde hospitalier au rendement quand il est un service public
      Quant à la vision caricaturale du personnel soignant...les services exigeants dont les urgences permettent généralement une sélection naturelle de cette minorité. En tout cas ne vous attendez pas a avoir beaucoup de sympathie des personnes qui vous soignerons avec une telle vision du monde hospitalier ce qui est regrettable étant donné que vous finirez par y passer de gré ou de force.

       
  • #2270713

    Elle devrait aller vivre dans son pays de coeur, on pourrait continuer à la payer et ainsi elle ferait moins de dégâts. Merci à l’armée d’occupation.

     

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  • #2270879

    "Les Français consomment des soins aux urgences parce que c’est plus rapide, parce qu’on a du mal à trouver un médecin généraliste avec des rendez-vous de consultations sans rendez-vous justement... "




    ha ha ha, moyenne d’attente aux urgences : 4 heures avant de pouvoir se faire examiner par un interne malgache, indien ou Marocain, bravo l’efficacité.
    Les gens vont aux urgences parce qu’après la soupe et tout le week end il n’y a pas un médecin de disponible dans toute la France (quant aux pharmacies de garde.......)
    Triplez le nombre de médecins (mais ils ne veulent pas partager le gâteau, voir cette saloperie de numerus clausus) et de personnel médical et obligez tout le monde à offrir un service minimum la nuit et les week ends (comme c’était le cas il y a encore une vingtaine d’années) et tout rentrera dans l’ordre (pour les urgences tout au moins).

     

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  • C’est un problème de fond, de grand fond !
    C’est l’échec de l’allopathie qui ne guérit pas.
    (je ne parle pas du secourisme d’urgence ou de la chirurgie réparatrice.)

    Je travail en milieu médical et je peux vous dire que les raisons pour aller aux urgences sont souvent débiles.
    Un mal au ventre, alors qu’il a bouffé de la m...la veille, un mal au dos qui va s’amplifier en restant assis des heures avachis à attendre etc.....

    Bref 80% ne sont pas des urgences, mais relèvent de la peur et de la totale ignorance voir désinformation sur le fonctionnement réel du corps humain.

     

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  • #2271112

    Les urgences ne sont que le symptôme d’une médecine de ville sabotée par les technocrates (nombre de lédecins, exercice du métier etc...) et de l’hôpital étranglé par les mêmes (fermetures d’établissements de proximité, suppression de lits etc... alors que la population augmentait)

     

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  • #2271232

    Elle en pense quoi notre ministre de la santé ?
    http://www.leparisien.fr/faits-dive...

     

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