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Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

L’Anne de Paris vient d’inaugurer la passerelle Jim Morrison, qui est pourtant dans un état assez avancé, tiens, comme Jim avant la fin. Finalement, c’est raccord.

 

 

Jim était un chanteur de rock fasciné par Rimbaud, qui a lancé, à son corps défendant, la figure du poète maudit. Par ricochet, en passant par la Californie, qui a remis les poètes à la mode avec le mouvement beatnik (initié par un « Français », Jean-Louis Lebris de Kerouac, un Marine quand même), les petits Français s’y sont mis.

 

 

Le beatnik est un refuznik, qui finit en général poète ou clochard, dit le vilain commentateur bourgeois.

 

 

On en arrive à notre point : Daniel Darc a été une figure morrisonienne dans les années 80 en France. La presse spécialisée, forcément de gauche, en a fait une idole, que les foules n’ont jamais suivie, uniquement un parterre de branchés et de journalistes semi-mondains.

Sauvé un temps de la dèche par son tube Cherchez le garçon, une petite ode gay millésimée 1980, Daniel pouvait compter sur trois points, comme les frères du même nom : juif, (un peu) gay et (très) drogué. Il fallait en finir à 27 ans, mais il est difficile de mourir, même avec le speed et l’héro. Il y a des organismes qui tiennent le coup. Alors on se défonce quand même, ça nourrit la posture romantique, surtout quand la presse fait de vous un modèle du genre, un ange noir qui fascine filles et garçons. Un modèle de déconstruction de tout ce qui est tradition, du woke avant l’heure.

Daniel, l’année de sa mort : « Je suis trop vieux ou trop jeune pour mourir... J’ai envie de vivre... Je suis amoureux, je tourne, je fais des disques et je prépare le prochain album... »

Ensuite, quand on se rend compte qu’on veut tout de même vivre (« I wanna live », chantera Iggy), vivre pour soi contre mourir pour les autres, il est parfois trop tard, on a été trop loin. Alors on finit vraiment maudit, sacrifié sur l’autel de l’église rock, ou mondialiste.

 

 

D’autres s’y essayeront, de moins grande envergure (Eudeline), mais faire coïncider la rue et le romantisme, c’est dur. Parmi les SDF qu’on a croisés, il n’y en avait qu’un qui était idéologue de la chose, un vrai glandeur assumé, pas du tout cramé mentalement, débrouillard, un peu voleur... Aujourd’hui, le SDF est schizo, psycho, défoncé, mais ne pousse pas la chansonnette, plutôt des cris d’angoisse.

Alors, où est passé le romantisme ? Il faut demander aux filles...

 

Dany le noir

 






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37 Commentaires

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  • #3524414
    Le 27 avril à 06:32 par nita
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Clochard céleste, clochard marin.
    Céleste à la Kerouac, ou à la Sixto Rodriguez (Sugarman)
    J’aime bien Patrick Eudeline.

    ...non, j’en doute, je ne serais pas ce genre de père.
    Ni campagne, ni neige, ni fenêtre paisible mais New York chaude, puante exiguë, au 7e étage, cafards et rats dans les murs.
    Une grosse épouse reichienne épluchant des patates et braillant.
    Trouve un boulot
    Et 5 mioches morveux amoureux de Batman
    Et, toutes les voisines édentées, aux cheveux secs, telles ces foules de harpies du 18e siècle cherchant toutes à rentrer pour regarder la télé.

    Gregory Corso

     

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  • #3524427
    Le 27 avril à 06:59 par Razibus Zouzou
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Daniel... c’ était un peu l’abatros de Baudelaire, " prince des nuées, ses ailes de géant l’empechent de marcher".Pour ce faire il lui fallait sa came. il a pourtant essayé de s’en sortir, à même fréquenté assidument les narcotiques anonymes et passé pas loin de deux ans sans rien prendre mais alors il se tranformait en autiste psychotique, d’une timidité hallucinante, enfermé en lui, éteint, handicapé, perdu...
    Contradiction ambulante, égoiste à mort et généreux à l’extrême il naviguait entre les honneurs du show bizz et les quais de métro à acheter des cachetons dégeulasses aux clandos vers les halles/Beaubourg/Reaumur à l’époque, avec une bouteille de rouge pendant de la poche de sa veste. un vrai clodo, qu’il aurait certainement été si il n’avait pas acheté son studio dans le 11eme avec les royalties de l’époque taxi girl. Après des années d’errance au 3 eme niveau sous terre il a lui aussi redigé ses carnets du sous sol, et a délivrés ses chefs d’oeuvre à lui avant de mourir. grand lecteur ses discussions pouvaient être passionnantes.Grand malade, il pouvait être insupportable Un artiste authentique, sincère, un type inclassable, indadaptable et inadapté certes mais certainement pas dans la posture gay que vous lui attribuez et encore moins "préwoke", deconstructeur de la tradition. Il était aussi un très grand connaisseur de la poésie beatnik, traducteur, exegète
    La fascination qu’exerce les gens hors-limites, ceux qui flirtent avec les anges et la mort en même temps m’a souvent dégouté, le système l’a bien utilisé et en même temps il en a profité mais la réalité c’est que sa vie était un enfer. je réécoute parfois crève coeur ou la taille de mon âme, ces albums de la renaissance, c’est magnifique, et alors je pense à lui qui doit être en paix et au paradis puisque c’est en enfer qu’il a passé sa vie. issu du post punk, il n’a rien à voir avec Morrison qui lui vient d’ailleurs et d’une autre époque. les gens sur le fil, the thin red line, dans une guerre contre le sytème mais surtout contre eux même ont toujours fasciné les bourgeois, et voir Daniel entouré des stars télévisuelles detestables pour ce qu’ils incarnent (arthur & co) me débectait. il est sorti propre de ce marécage mondain, parce que ce mec était authentique, et si il y a une chose que veut dire le rock and roll, c’est l’authenticité.
    Personne ne peut lui enlever ça. RIP my brother.

     

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  • #3524431
    Le 27 avril à 07:17 par DIDIER
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Sauf qu’à la différence de Jim qui n’aura pas eu le temps, Rimbaud partira vivre le réel en Afrique et abandonne la poésie et comme Adolf qui partira en Argentine. La maturité commence dans la seconde partie de ta vie. Ils croyaient au changement, à la pureté du combat et découvriront une lucidité amère.

     

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  • #3524447
    Le 27 avril à 07:50 par Je suis Divin
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Je l’ai croisé juste en face de chez moi dans le 11 un an avant sa mort au moment où il retrouvait une femme qui aurait pu être sa soeur jumelle, il se sont enlacés d’une étreinte d’un temps si interminable que j’ai continué ma route avant qu’ils se deshunissent de leurs retrouvailles intenses en pleine avenue , ils ne faisaient pas semblant de s’aimer , c’était une scène profondément sincère entre deux déglingués par leur époque, il se dégageait d’eux comme un grand amour fraternel réciproque qui m’a laissé un souvenir plus marquant qu’une photo de Doisneau, depuis ce jour je n’ai jamais vu une telle scène d’amour réciproque entre un homme et une femme.
    Merci à Daniel Darc pour ce souvenir de lui.

     

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  • #3524596
    Le 27 avril à 12:51 par fajs
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    C’est un OVNI musical, que je trouve un peu trop sérieux et finalement mièvre.
    Il y en a d’autres plus peuple, par exemple Patrick Chenière alias le Général Alcazar.
    Le Patrick qui dans les années 70’ voulait braquer un PMU avec son copain Christian, après avoir volé une bagnole !
    Patrick est mort en 2013, je rencontre régulièrement Christian qui vit à Montpellier ;
    il a 80 balais alors il raconte ; il évoque !

     

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  • #3524618
    Le 27 avril à 14:08 par missa
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Moi j’ai bien aimé "aussi belle qu’une balle". Alain Soral lui avait fait un petit hommage lorsqu’il est mort.

     

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  • #3524708
    Le 27 avril à 19:46 par choc à pic
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    "Un modèle de déconstruction de tout ce qui est tradition, du woke avant l’heure." mais ensuite si je me souviens bien il est devenu chrétien (protestant). Il a écrit quelques chansons sur le thème chrétien (Sois sanctifié, Psaume 23 etc)
    Ses album Crèvecoeur et La taille de mon âme sont très bien.

     

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  • #3524740
    Le 27 avril à 21:38 par DaDa
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Cet article pèche par omission. Aucune mention de la très belle fin de carrière de Daniel Darc (son album Crève Cœur entre autres) ni de sa très touchante fin de vie (authentique conversion au Christ de l’ashkénaze Daniel Razoumoff entre autres).

     

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  • #3524869
    Le 28 avril à 08:51 par Fat fatimama
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    L’affaire luis trio... Pour les plus courageux !

     

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  • #3525837
    Le 30 avril à 16:35 par leperigourdin
    Daniel Darc, le Jim Morrison français ?

    Totalement ridicule à mon goût de donner des noms de lieux avant au moins 1 siècle. Nos descendants jugerons l’œuvre rien que l’œuvre.

    Personnellement pour les années 60 je retiens :

    Plutôt Brian Wilson, le compositeur des Beach Boys.
    Plus tard les Beatles, Supertramp (Roger Hodgson) et pour les musiques de films Williams bien sûr.
    Pour la Russie, Rybnikov .
    Pour la France, François de Roubaix, Maurice Jarre, Michel Legrand ...
    Pour les italiens Morricone est déjà installé !

    Pour les années 70 à maintenant, faut être patient. Chacun a ses préférences. On voit déjà des Madonna et des Maria Carrey qui se dirigent vers la poubelle par contre A-ha ( take on me) ou les Lacs du Connemara font toujours l’unanimité.

    Pour Daniel Darc nous sommes dans l’épiphénomène français, la comparaison avec les Doors n’est pas "viable" . On part sur une base des mâles blancs de +50 ans pour le 1er, avec aussi une base de mâles blancs mais mondiales pour les Doors ! Les jeunes français issus de l’immigration ou pas vont-ils aimer la musique de Taxi girl ou bien la dénaturer pour finir par mettre à la poubelle ?

    Je miserais plus sur la pérennité des Doors mais en marché de niche.

    Donc Âne de Paris qui avait le choix a pris la décision la plus stupide.

     

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