Cinquante cents par semaine pour les six premiers mois d’abonnement, puis deux livres sterling par mois, on a longtemps réfléchi, puis on a flanché. On s’abonnera une autre fois au NYT, le journal de la gauche libérale américaine, disons Le Monde de la côte Est. Il s’agissait d’avoir accès à leur classement des cent meilleurs films du XXI siècle.
Déjà qu’on a une dent contre ce canard qui joue les gentils alors qu’il a validé toutes les guerres impériales US, et surtout soutenu l’horrible colonisation israélienne, qu’en plus on ne va pas au cinéma, vu qu’UGC nous a carrément volé de l’argent (quarante euros) avec sa carte illimitée, que non seulement on n’a pas vu les films qui sortent, et qu’en plus ils ne donnent pas envie, à la fin il ne servait à rien de s’abonner pour un seul article.
Néanmoins, la presse française, toujours en admiration devant cette institution qu’est ce torchon néolib de gauche, a repris quelques informations, notamment le top 10 et les films français dans le tas. Après étude, on n’a pas regretté d’avoir joué les pingres. C’est France Info qui a fait le job :
Le podium des meilleurs films depuis le 1er janvier 2000 est constitué de There Will Be Blood, Mulholland Drive et Parasite. Le classement a été établi grâce aux votes de plus de 500 réalisateurs, acteurs et personnalités influentes du cinéma.
On suppose qu’Harvey Weinstein n’a pas voté... Mais que c’est la gauche de la côte Ouest qui a mis la main sur cette petite relance promotionnelle d’une industrie qui vacille sous la médiocrité et le communautarisme. Que ce soir aux Oscars ou aux César, il est rare que ce ne soit pas une daube anti-discrimination qui gagne. De temps en temps, on nous sort un film coréen, histoire de se la jouer pluraliste (et marché asiatique), mais le fonds reste très bien-pensant.
Les 500 grands électeurs (les autres ne comptent pas) ont choisi There Will Be Blood de Paul Anderson et Mulholland Drive du très surcoté David Lynch, qui en plus a fait un gouine-movie. Sauf pour ce fan, un certain Michel (on diffuse sa critique Google pour ne pas risquer de passer pour des gros ploucs qui comprennent rien au cinéma d’avant-garde) :
Dans ce film, Lynch s’attaque au mythe hollywoodien. Plusieurs récits s’entrecroisent dans cette œuvre labyrinthique dont l’axe tourne autour d’une apprentie actrice au destin tragique. On y suit le fil d’une longue désillusion sublimée d’abord par le rêve enchanté, fondé sur ce que promet Hollywood, l’aventure, l’amour, la réussite, la reconnaissance, et qui débouche sur un long cauchemar nourri par un réel fait de misère, d’échecs professionnels et sentimentaux. Avec la mort pour terme. À l’image de celle du réalisateur victime des suites du grand incendie. Los Angeles, la ville des anges, oui, mais celle des anges déchus régnant sur un enfer de corruption et de violence. Un chef d’œuvre.
Dans le genre réal mystérieuse et décousue, mais géniale, on avait le magnifique Holy Motors (on va pas se faire que des amis) de Carax, mais les Amerloques lui ont préféré le gentillet Gondry et son Eternal Sunshine of the Spotless Mind :
Sérieux, sur la bande-annonce, on n’ira pas lâcher huit ou quinze euros (selon les jours) au multiplex du coin. Y a aucune bataille, on se demande où est le Russel Crowe de Gladiator ou le Denzel d’Equalizer, ça c’est du cinéma ! Quant à Lynch, même mort, on n’ira jamais : c’est le réal préféré de Télérama, ça nous coupe l’envie. Ils ont mis leur canard en berne pendant trois jours pour la mort du « maître », c’est comme ça qu’ils le qualifient. On exagère, on lui doit Eraserhead et Elephant Man, c’est après qu’on a un peu décroché, rapport à notre allergie au cinéma intello ou expérimental.
On revient à la liste des gauchos : The social network de Fincher, pas son meilleur, est dans le top 10. C’est un bon petit film, sans plus, de là à en faire un chef-d’œuvre... Les voies du gauchisme de trahison est-américain sont parfois impénétrables.
Pour dire qu’on ne s’est pas vraiment trompés sur ce classement, les cinq films français sélectionnés dans les 100 sont un Varda, un Jeunet, un Sciamma, un Audiard et un Triet. Le HuffPost les a détaillés. Le Varda est une concession à la gauche écolo, le Sciamma un énième gouine-movie, Un prophète c’est quand même pas mal, même si Audiard prend des libertés avec la véracité, certains y verront même un homo-movie, en tous les cas ça reste un film 100 % antiraciste (ou antifrançais) à la gloire des immigrés maltraités.
Sinon, le Triet, Anatomie d’une chute, est l’inévitable palme décernée au film féministe, une palme qui tombe pile au moment où le cinéma se doit de récompenser une réalisatrice, car sinon c’est de la discrimination. Alors on tombe sur cet objet qui équivaut à une bonne fiction de France 2, mais pas plus... On a l’air de méchants sexistes comme ça, mais pas du tout : on est juste des Français moyens qui aiment le cinéma populaire.
En regardant cette bande-annonce bien plate, on se rend compte que c’est encore une sorte de gouine-movie, puisque la dame a eu une « affaire » avec une autre femme. Il faudrait qu’on vérifie si l’homosexualité n’est pas le fondement des autres chefs-d’œuvre ou du jury des 500... Mais voyez-vous, la canicule nous a rendus un peu africains aujourd’hui.