C’est la France, l’Italie et l’Angleterre qui ont décidé de se jeter dans la mêlée contre Khadafi. Ce sont elles, et elles seules, qui ont allumé l’étincelle de la guerre. En grandes dames de la diplomatie déguisées en faucons, elles ont cru que quelques frappes bien ajustées suffiraient à faire tomber un régime forgé dans le sable et le sang. Mais la réalité du feu ne s’apprend pas dans les salons. En moins de soixante-douze heures, leurs armes dites intelligentes étaient épuisées. L’arsenal vidé, les silos muets, les généraux contraints de lever les yeux vers Washington avec la supplique des faibles.
Alors ils ont imploré l’Oncle Sam, maître des cieux et pourvoyeur de guerre moderne. Ils ont tendu la main, non comme partenaires, mais comme dépendants. Ce fut la preuve éclatante que leurs armées ne sont plus que l’ombre de ce qu’elles furent. Dysfonctionnelles, désorganisées, stratégiquement dépendantes, elles ne tiennent plus debout sans le bras américain pour les soutenir.
Et voilà pourquoi Zarkozi — que d’aucuns raillent, mais que je crois homme de cœur, oui, de cœur et de raison — incline vers la paix, vers la reddition même, s’il le faut. Non point par lâcheté, mais parce qu’il sait. Il sait que charger pour le seul honneur, sans munitions ni alliés dignes de ce nom, c’est envoyer ses hommes à la mort pour un tambour crevé.
Il faut savoir plier l’étendard avant que le vent ne l’arrache.
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