Si vous n’avez pas trop d’humour, et que vous voulez quand même en faire votre profession, il vous reste une chance : le service public audiovisuel, et particulièrement France Inter, qui est aux humoristes ce que la SPA est aux animaux abandonnés.
On écoute François Morel, ce mélange savoureux de culture, de tolérance et de finesse.
#cohenlegrand Sur France Inter, François Morel traite la rédaction de @MagLincorrect de « fils de pute » et « enculés ».
Rappel : @Cyrilhanouna a écopé de 3,5 millions d’€ d’amende par l’ARCOM pour avoir traité Louis Boyard de “Tocard” et “Abruti” pic.twitter.com/L6DoJ32c7W
— Context (@ContextOfficiel) September 12, 2025
Ce que les droitards qui seraient tentés de répliquer par une injure oublient, c’est que Morel a le droit d’injurier, puisqu’il est de gauche, donc antifasciste, antiraciste et anti-sexiste.
De la même façon, Charlie Hebdo pouvait caricaturer Marine avec un étron sur la tête et s’en sortir indemnes, et Ruquier reprendre le dessin dans son émission On n’est pas couché.
Ou Raphael Enthoven injurier sur X ses adversaires politiques, parce que lui vient d’une grande famille de sages philosophes. Dans ses livres aussi, il s’emploie à salir des membres de son entourage. On ne savait pas que la vengeance était la vertu principale du philosophe. Heureusement, personne ne le lit. Le Point fait le boulot de promo, mais sans y croire.

Qui après ça a envie d’acheter l’ouvrage ? Sérieusement, même Raphaël ne l’achèterait pas.
Le problème du droit à l’injure, c’est que ça rabaisse. C’est censé rabaisser l’adversaire, mais ça rabaisse en réalité celui qui la profère, puisque c’est le dernier argument, ou l’argument de ceux qui n’en ont pas. C’est ainsi que la gauche culturelle, assise sur son trône, a perdu la main et la tête. Elle s’est laissée aller à insulter tout ce qui n’était pas elle ou digne d’elle, et elle a fini dans le caniveau. Bientôt, il y aura un DOGE – « Department of Government Efficiency » – en France, et tous les petits cadeaux à ces parasites vont disparaître, c’est écrit. Ils tirent leurs dernières cartouches.
Il y a pourtant moyen de débattre sans insulter ni injurier, mais ça demande un peu plus de culture et de sang-froid que le pavlovisme de gauche. Retirer les gros mots de sa bouche – on peut les penser, mais pas les dire – force à chercher de l’argument supérieur. Et puis l’injure n’est pas un argument, c’est un coup de massue pour faire fuir le contradicteur, un crachat. C’est bien la caractéristique principale de cette gauche qui ne vit pas dans le réel.
Application : la gauche et l’antiracisme, ou le racisme caché de la gauche
C’est tellement ça .
Les blancs quand ils parlent des noirs qui s’en Sortent aux USA :
Version gauchiste vs version conservateur pic.twitter.com/QAcfeeC9Jd— Ze Clint (@ZeClint) September 15, 2025
Cette petite incise d’outre-Atlantique nous permet de fermer la boucle sur François Mortel, qui avait incarné dans les années 90 le Français moyen débile dans les Deschiens. Un bel exemple de racisme inconscient, probablement un racisme anti-immigrés (interdit par la doxa) déplacé sur les Français (autorisé par la doxa).
Cet antiracisme, on l’aura compris, n’est que lâcheté.