Egalité et Réconciliation
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La République du mépris

Depuis toujours, nous savons que nous ne sommes pas racistes et que l’ethno-différencialisme que nous prônons est aux antipodes de haine ou un mépris de l’autre. Depuis toujours, nous dénonçons dans les tenants du système occidental les véritables racistes. Jusqu’alors nous étions vox clamans in deserto…

Or, ne voilà-t-il pas qu’un antifasciste et antiraciste patenté, Pierre Tévanian abonde dans notre sens en dénonçant dans un ouvrage qui vient de paraître le « racisme métaphorique » de la gauche française.

Dans le livre La République du mépris, publié à La Découverte, il dresse le bilan de ce qu’il nomme « le racisme républicain », à travers les détours qu’il a pris, et les déguisements dont il s’est paré : « la sécurité » et « le combat féministe » en 2002-2003 (notamment autour des « Ni putes ni soumises »), « la laïcité » en 2003-2004 (notamment autour de la loi sur le voile), « la liberté d’expression » en 2006-2007 (avec notamment « l’Affaire des caricatures du Prophète » et « l’Affaire Redeker »), etc..

Pour Pierre Tévanian ce « racisme républicain », selon ses propres termes « respectable » et « vertueux » et n’a absolument rien à voir avec le mouvement national, est le point de convergence des différents « débats » ci-dessus évoqués. Tous sont construits sur le même mode, suivant la même logique du « deux poids deux mesures », et ils convergent vers un même bouc émissaire, rendu responsable de tous les maux : grosso modo, le « jeune », de sexe masculin le plus souvent, qui vit dans les quartiers populaires et qui est issu de l’immigration post-coloniale, à fortiori quand il est de confession musulmane. C’est lui qui menace la liberté d’expression, les acquis du féminisme ou de la laïcité ; c’est lui qui « tyrannise » la France ! Tevanian parle d’un racisme « métaphorique », parce que dans la littéralité du discours, la gauche française prétend toujours parler de choses beaucoup plus générales, et évidemment ne pas verser dans la stigmatisation. Dans chacun de ses discours (le discours pseudo-sécuritaire, pseudo-féministe, pseudo-laïque, pseudo-libertaire…), elle prétend toujours parler d’autre chose que de race ou de groupes racisés : elle prétend parler de la condition des femmes, de la laïcité, de « la question de la mémoire », de la « liberté d’expression »... Ces thématiques jouent donc le rôle de métaphores : un mot qu’on emploie à la place d’un autre, pour désigner quelque chose d’autre – en l’occurrence : pour parler d’une seule et même autre chose : « la menace arabo-musulmane » !

Dans le même temps, par une perversion de la pensée et du langage en elle-même fascinante, c’est l’autre – c’est à dire nous - qui est accusé de racisme et ainsi démonisé !

A lire Tévanian, avec lequel nous n’avons pourtant sur le fond aucun point commun, nous comprenons mieux pourquoi nous avons toujours été intuitivement hostile à toutes les campagnes contre le voile à l’école, en faveur de Ni putes ni soumises, pour Redecker et les caricatures danoises, etc.

Si nous avons toujours lutté contre l’immigration et se effets c’est parce que, en disciples de Herder, nous souhaitions pouvoir rester nous-même et que les autres restent autres, en cela nous ne faisions nullement acte de racisme comme on nous en accusait.

Les antiracistes eux n’avaient aucune réticence vis-à-vis des autres, à condition qu’ils cessent de l’être et si les malheureux immigrés souhaitaient conserver leur identité et leurs spécificités, ils étaient voués aux gémonies…

Nous avions toujours pensé que là était le véritable racisme. Merci à Tévanian de lui donner un nom et de nous donner raison.

Christian Bouchet


Note : Pierre Tévanian, La République du mépris, La Découverte, octobre 2007.

Source : http://www.voxnr.com