La pax americana est de retour, sous une forme assez étrange, et relativement provisoire. Mais produire de la paix dans un monde en furie, c’est suffisamment rare pour être souligné.

« Si elle est acceptée par le Hamas, cette proposition prévoit la libération immédiate de tous les otages, ou dans un délai maximal de soixante-douze heures. Les otages vont rentrer à la maison. (Trump) »

Le Don n’a pas obtenu la paix en Ukraine, alors il se rabat sur Gaza, tout en menaçant les Russes avec des missiles longue portée qui pourraient toucher Moscou, et que les Européens payeraient. On ne se refait pas, du côté de la Maison-Blanche. La doctrine Monroe, elle repassera.

L’homme qui voulait faire la paix partout dans le monde, mais à l’américaine

Peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse, dit le proverbe. Dans le cas de Trump, ses moyens d’obtenir une paix sont originaux : c’est un cocktail fait de séduction, de pression et de chantage. Mais la realpolitik, c’est ça. Surprenant les Européens, qui ont autant de poids qu’une féministe végane dans un combat de MMA, ou qu’un Macron dans le concert des nations, Trump vient donc de dévoiler son coup sous enveloppe. .

Pour ce qui concerne Gaza, dont il ne reste presque plus rien à part un million et demi de réfugiés, pilonnées du matin au soir par un pouvoir israélien devenu fou, mais financé et équipé par les Américains, Trump propose un plan en trois parties : financement de la reconstruction par les pays arabes (riches), démilitarisation du Hamas et départ des forces israéliennes.

Macron ne fait pas partie de la gouvernance (Tony Blair revient dans le jeu), anglo-américaine en majorité, qui gérerait l’enclave, ou le camp de la mort. Avec Trump, ce sont toujours les autres qui raquent, que ce soit ces couillons d’Européens ou les pétromonarchies, qui n’ont jamais rien fait pour la Palestine, ou pas grand-chose, au vu des besoins. Mais qui sont tenues par les USA grâce à la menace iranienne. D’où le rapprochement avec un Israël nucléarisé sous forme d’accords Abraham…

Trump dévoile toujours ses vrais coups après une période de zigzags diplomatiques, de déclarations de semi-dingue, et de calculs d’apothicaire. Une fois la fumée retombée, on devine les grandes lignes de sa géopolitique. Mais sa paix à Gaza sera difficile à vendre, avec le mal que l’Amérique a fait depuis deux ans aux Palestiniens.

Il veut éradiquer le « terrorisme » palestinien, mais quid de la résistance à l’envahisseur ? De la Cisjordanie ? Des frontières de 1967 ? De Jérusalem la grignotée ? Du jugement des criminels de guerre israéliens ? Il y a des situations politiques qui ne se règlent pas avec un deal ou des dollars.