D’abord, commençons par l’INA. La 7e métastase du service public audiovisuel est dans la tourmente. Ses deux derniers patrons sont tombés pour des malversations – abus de bien sociaux et consommation effrénée de cocaïne –, alors faut retorer l’image de la maison, qui nous coûte une blinde et qui ne nous rapporte que des archives payantes, ou des bouts d’archives. Des miettes.
En un mot comme en cent-douze, l’INA c’est comme les autoroutes : on paye une fois pour les construire, et on paye une deuxième fois pour les utiliser. Bref, on se fait tondre par des parasites.
Cette émission, intitulée ADN, consiste à faire réagir un invité à des images d’archives. On voit qu’à l’INA, 150 têtes d’œufs surpayées ont dû se réunir pour pondre un format vieux comme le monde. De plus, techniquement, c’est loupé : ça pompe Thinkerview et le point n’est même pas fait. C’est Tkinkerflou !
Au-delà de ces gênances politico-techniques, le contenu est aussi loupé, puisqu’il y a collusion entre l’intervieweur et l’interviewé : cela aurait pu avoir un intérêt de mettre face à cet antiraciste antiblanc un raciste blanc, mais à l’INA, comme à France Inter, on est de gauche parisienne (car il y a une gauche provinciale, nettement plus les mains dans le cambouis). Donc antiracistes, féministes, israélistes (ou christianophobes et islamophobes), américanistes (ou mercantilistes), homosexualistes, immigrationnistes et hypersexualistes, vous connaissez les 7 hydres du mondialisme.
Au bout de la complaisance, dans l’exercice de l’entretien, ce B-A-BA du journalisme de paresse ou de cour, on n’obtient rien du tout. Pire, la présence de l’invité antiraciste incite l’intervieweur à aller dans son sens, tout en commettant un énorme contresens : le foot français, de la base au sommet, a toujours été un mélange d’origines (on n’a pas dit de races ou d’ethnies). On voit bien que cet ignare n’a jamais joué au foot sur un terrain de banlieue. Le problème du gauchisme vient du refus de se confronter au réel, et de croire ses lubies plutôt que le réel.
Le « journaliste » de l’INA à 7’07 : « Alors le racisme il est présent dans la société, mais il est aussi présent malheureusement depuis longtemps dans le football, et nos archives en sont l’illustration, regardez. »
On connaît par cœur la rhétorique de l’ancien latéral droit de l’équipe de France, pas la peine de revenir dessus. C’est son opinion, et comme toutes les opinions tronquées ou fausses (involontairement, car on pense tous avoir raison), elles ne permettent pas de comprendre correctement le réel, et conduisent à des fautes de pensées et d’analyses.
On ne dit pas que nous avons raison par rapport à Lilian, mais on a au moins l’avantage de la cohérence... globale, devrait-on ajouter. Car le logiciel de gauche regorge de contradictions, on l’a vu par exemple avec le féminisme et l’immigrationnisme, ou l’homosexualisme et l’immigrationnisme, pas besoin de vos faire un dessin.
Le soir de la finale, le 12 juillet 1998, propos rapportés par son collègue Emmanuel Petit, Thuthu voulait faire une photo avec les Noirs de l’équipe, c’est-à-dire Karembeu, Diomède, Lama, Desailly, Vieira, Henry (mais pas Trézeguet). Déjà, la tentation de l’essentialisme et du séparatisme sous couvert de justice.
Aujourd’hui, le survivant de l’esclavage Thuram fait la tournée des écoles pour enseigner aux enfants les méchants Blancs et les gentils Noirs, un peu comme les (vrais) survivants des camps enseignent les gentils juifs et les méchants antisémites aux têtes blondes, enfin, de plus en plus brunes.
Le problème, quand on valorise une couleur ou une communauté, c’est qu’il faut dévaloriser les autres.