Ce qui est important avec l’affaire Dreyfus, c’est d’en fixer la temporalité afin de bien contextualiser.
L’affaire Dreyfus qui s’étend sur 12 ans, se situe très exactement 24 ans après le décret Crémieux, 13 ans après qu’Edmond de Rothschild n’achète 50.000 hectares pour y installer plus de 40 colonies sous l’auspice de son Palestine Jewish Colonisation Association (PJCA), que la loi de 1905 est votée pendant et que 4 ans après son déclanchement, Herzl fait sa déclaration de 1897 et lance les bases du sionisme.
Ceci posé, en République, donc post 1905, c’est le tournant créateur d’une gauche philosémite pour laquelle l’horizon indépassable devient l’antisémitisme, sous l’impulsion d’un Drumont.
Les Dreyfusards seront pro mobilisation WWI un peu plus tard et s’opposeront à la gauche anti mobilisation de l’internationale ouvrière européenne, le tout dans le contexte de assassinat de Jaurès (1914).
Cette gauche deviendra plus tard le chantre du libéralisme libertaire pro sioniste et champion de l’anti racisme institutionnel, c’est elle qui enterrera en grande pompe la lutte des classes au profit des questions sociétales, bien aidée par la droite conservatrice dite humaniste.
Les héritiers de la IVème internationale Trotskiste (1938) feront la jonction sur les barricades de Mai 68 sous des slogans importés des US et actant définitivement la colonisation Atlanto-sioniste de la République et de l’Europe de Monnet-Hallstein- Schuman.
Donc l’affaire Dreyfus est un tournant dans l’histoire contemporaine dont les effets perdurent toujours.