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Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

La littérature d’un peuple est le reflet de sa puissance et de ses aspirations. La France produisit des moralistes sous Louis XIV, c’est-à-dire des écrivains qui eurent la prétention d’énoncer des vérités intemporelles, encore considérées comme référence dans le monde « occidental » quatre cents ans plus tard. La Fontaine et ses fables par exemple est indépassable.

 

Après l’immense XIXe siècle, la littérature française changea de paradigme suite à la victoire des Alliés le 8 mai 1945. Tous les écrivains dénommés ensuite fascistes furent peu à peu mis au ban, en n’étant tout simplement plus édités ou mis au programme du collège ou de l’agrégation. Qui aujourd’hui a lu Maurras, la figure majeure des intellectuels de 1900 à 1950 ? Ou Cousteau, Drieu, Brasillach [Sapaudia, NDLR] ? Un Nuremberg ou la terre promise s’organisa dans la littérature.

On inventa Jean-Paul Sartre, qui n’était qu’un écrivain parmi d’autres, souffrant de son physique disgracieux, comme figure tutélaire de la pensée française, donc mondiale encore à l’époque.

Pour ce faire, il dut publier en 1947 l’inattendu Réflexions sur la question juive, écrit quasi kabbaliste où, en 200 pages, Sartre explique que l’antisémitisme est une maladie qui n’existe que dans la tête du non-juif parce que le juif a été circoncis, et qu’en abolissant cet acte, l’antisémitisme disparaîtrait, sans savoir qu’il dit en avance les mêmes propos que le Dr Roger Dommergue, qui, lui, considérait ce traumatisme du huitième jour comme source de tous les maux du peuple juif, faisant disparaître toute émotion à celui qui en était victime. Attention, c’est du niveau PSG en finale de la Champions League ; comme disent les jeunes, vous êtes pas prêts.

 

 

Le propos de Sartre, qui reste un brillant écrivain, n’est plus politique, ne propose plus un système de pensée et d’analyse globale de la société comme Balzac, Flaubert ou Céline, mais disserte sur l’absurdité de la destinée humaine, en dansant et couchant dans les cafés de Saint-Germain. Ainsi dans Le Mur, merveilleuse et courte nouvelle, le héros sacrifie ses amis et se libère en donnant leur cache, en pensant égarer les enquêteurs. Moralité, on est responsable de ses actes.

Le nouveau moralisme du siècle sera la vie est absurde, on est responsable toujours, sans jamais aborder les questions sociales, économiques, raciales, historiques… On est proche de la masturbation et de la passivité féminines. On poussa même le vice à l’opposer à Camus, écrivain du même ordre qui mais décida dans ses œuvres que si la vie était absurde, il fallait tenter d’agir et non pas de s’y résigner, comme le propose Sartre. Du wokisme bien avant l’heure. Ne plus se poser aucune question sérieuse, mais se regarder le nombril, et profiter de la vie, économiquement et sexuellement pour la paire Sartre-Camus. Il théorisa cela dans ce livre de référence, Qu’est-ce-que la littérature ? (1948), que tout étudiant se doit de connaître depuis soixante ans. En résumé, l’artiste doit se soucier de l’art, pas de message politique.

Quatre-vingts ans après la Libération de la France et de la littérature, les petits enfants de Sartre, et de Proust surtout, débattent sur YouTube. Philippe Vilain parle maintenant de ses écrits chez le petit vieux respectable Frédéric Beigbeder.

 

 

Vilain a connu la célébrité car il fut l’amant d’Annie Ernaux – ce dont tout le monde se fiche –, fille symbolique de Sartre et de Beauvoir. Une demi-bourgeoise de province promue grande écrivaine, car femme, racontant ses malheurs imaginaires et ses envies de « venger sa race » de pauvre, alors qu’elle vient d’un milieu bourgeois, qu’elle passa le CAPES, très rémunérateur à son époque, et surtout la célébrité venue, sa sexualité, souvent le seul sujet sur lequel écrivent les femmes. Lire le chef-d’œuvre ultime du genre, Le Ravissement de Lol. V. Stein, de Duras, souvent au programme de l’agrégation, on aimerait savoir par qui, et pourquoi ? Là est la vraie question, qui décide des programmes du collège, et de ceux de l’agrégation de lettres modernes ? Plus grand-chose de littéraire, mais de la propagande depuis la maternelle.

Si Ernaux est la fille de de Beauvoir, Vilain pourrait être le petit-fils de Sartre, un nouveau Rastignac qui ne séduit plus de belles et grandes bourgeoises, mais qui s’accouple avec une féministe de vingt-huit ans de plus, pour sortir de la misère en étant ainsi publié, en racontant des livres sur rien – comme Flaubert le prône finalement : « Ce qui me semble le plus beau, ce que je voudrais faire, c’est un livre sur rien, un livre sans attache extérieure, qui se tiendrait de lui-même par la force interne de son style » –, c’est-à-dire sur sa relation avec Annie. Flaubert mentait, en plus du style il a parfaitement décrit la modernité, son analyse de la modernité, finissant par le suicide de Bovary en 1857 – qui n’ayant plus le lavoir pour occuper ses journées devint complètement conne –, et préfigure le suicide de le l’homme blanc. Le fond et la forme ne font qu’un.

Philippe Vilain, que je rencontrais souvent à l’époque en Sorbonne – cherchant contact avec des étudiantes –, qui malheureusement ne picolait pas pour cause de traumatisme alcoolique paternel, reste un honnête homme. Il me disait souvent : « Tu sais, moi j’écris pour cinq ou six mille femmes du Ve et du VIe arrondissements ». Conscient de tout cela, il loue encore, dans cette vidéo, Sartre et Beauvoir, pour avoir obtenu, on ne sait comment, le poste enviable de professeur de littérature à l’université de Naples, pour parler de rien, d’un concept qu’il a forgé, celui d’autofiction, un truc entre le roman et la réalité, jamais trop compris le concept, mais qui ne doit parler de rien. Pas d’enfant évidemment, car on ne procrée pas, donc on se demande ad vitam – Ernaux a 85 ans –, ce qu’était cette relation dont tout le monde se fout.

Avec une telle littérature de combat, on repense aux mots toujours définitifs de Céline – qui a écrit le plus grand roman pornographique de l’histoire, antithèse de l’œuvre d’Ernaux-Vilain où l’on brode sur une relation amoureuse, Londres –, sur le fait que les Gaulois ont laissé vingt mots à notre langue, les nouveaux envahisseurs laisseront peut-être le mot merde, on sera bien content encore. Le XXe siècle littéraire fut à partir de 1932 un combat entre le futile brillant incarné par Proust, sa description de l’homosexualité et du pouvoir juif encore réfréné – voir l’explication de Bardèche sur Du côté de Guermantes, par opposition à Du côté de chez Swann – et la recherche de la totalité, Le Voyage de Céline.

Quatre-vingts ans après la guerre, la littérature de Proust a gagné. Hors Céline, on ne lit plus que de la littérature sexuelle. De femmes : Despentes et Baise-moi ; de la pédophilie ou éphébophilie avec Matzneff – qui écrit bien néanmoins ; et de la gérontophilie avec Philippe Vilain.

La France est passée de La Fontaine à Céline, de la bataille de Rocroi le 19 mai 1643, le début de sa domination, au 8 mai 1945, la fin des haricots ; d’une source inépuisable d’écrits, pour finir en Sartre et en Vilain – prochain Nobel de littérature après Sartre et Ernaux ? On est proches de la disparition, la littérature française participe à l’Agenda 2030. Houellebecq et Soral ne font d’ailleurs qu’acter de cette réalité, de cette avancée vers le rien. Si, comme on se demandait au début, la littérature d’un peuple est le reflet de sa puissance et de ses aspirations.

L’influence très limitée de Jean-Paul

 






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25 Commentaires

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  • #3536804

    Ernaux ne vient pas du tout d’un milieu bourgeois. Ses parents étaient ouvriers, et ils ont fini par devenir propriétaires d’un petit café...

     

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  • #3536834
    Le 30 mai à 19:24 par lemecnormal n°174
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    La France traverse "un creux de la vague" depuis les années mitterrandiennes.
    La joie de vivre a quelque peu disparue et les arts français si prolifiques,si fins,et inégalés se cherchent vainement de nos jours...dans quasiment tous les domaines.
    Nous devons celà aux gens qui nous gouvernent depuis lors:plus de perspectives nationales,plus de grandeur,plus de noblesse,plus de voix,des médias qui distillent quotidiennement un mauvais esprit,...,tout celà influence le moral sans que les français sachent en attribuer la paternité...mais ils ressentent confusément un mal-être qui ne porte pas à la sublimation de la création artistique.
    Il nous faut impérativement un nouveau Grand Charles qui fasse le ménage, ,redonne le moral et le sentiment de fierté d’être français...et nos arts fleuriront à nouveau.

     

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  • #3536855

    Vous ne trouverez pas un seul livre de Maurras dans les milliers de bibliothèques municipales de France !

     

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    • #3537069

      Jusqu’il y a environ 25 ans, les bibliothèques municipales des villes importantes avaient des biblothècaires qui n’avaient pas reçu de formation, elles se donnaient le titre de conservateur, les livres étaient des collections publiques inaliénables sans passer par les Domaines, après une procédure de déclassement publique et longue. Chaque génération en faisait acheter quelques nouveaux livres qui s’ajoutaient à ceux des générations précédentes. Comme les immeubles dans une ville, chaque génération ne détruit pas tout ce qui a été construit avant.

      Sous Sarkozy, une procédure a été créée pour permettre une "gestion dynamique du fonds des bibliothèques publiques " pour mieux suivre les questions d’actualité, et une formation professionnelles des bibliothécaires été créée, pour remplacer ceux qui partaient à la retraite. Ces deux facteurs ont permis de transforme les bibliothèques publiques qui étaient des conservatoires de la mémoire où on trouveait tous les livres épuisés, en agence de promotion des oeuvres à la mode et de faire une épuration orwellienne de toutes les bibliothèques. Il a essayé de faire la même chose pour les musées nationaux, mais le projet de loi a été refusée, ça aurait pemis de vendre lezs collections du Lovre pour acheter de l’art contemporain ou rembourser BlackRock.

      Dans la commune où j’habite, il y avait un fonds ancien très riche, tous les anciens romans, essais, collections de revues, de feuilletons et autres livres d’auteurs devenus souvent inconnus, reliés uniformément en cuir au fur et à mesure des acquisition depuis 1920, ont été bradés vers 2000 par la nouvelle bibliothécaire à une association type Armaël, Recyclelivre ; Tous les vieux livres d’Alexis Carrel, Maurras, Léon Daudet,... les collections du Crapouillot, de la Maison Rustique, de Comaedia, ont disparu à cette occasion.
      Ils ont été remplacés par des livres qui se vendent à la Fnac, avec un nouveau rayon d’environ 80 titres sur la Shoah, d’autres sur le féminisme, l’écologie, les droits de l’homme, l’art contemporain, les deniers romans.
      La fréquentation s’est effondrée, puisqu’on y trouve plus de livres oubliés ou épuisés, mais les mêmes que dans n’importe quelle librairie.

       
    • #3537140
      Le 31 mai à 13:23 par MAD MAX
      Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

      @paqim, on ne trouve non plus, " la france juive" de Edouard Drumont, dans les bibliothèques municipales de france, et cela date de 1886, alors qu’à l’époque, les juifs en france, étaient à peine 30000 contre 500000 de nos jours.

       
  • #3536857
    Le 30 mai à 20:57 par Pacheco
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    Londres, que je suis en train de lire, "le plus grand roman pornographique de l’histoire" ?...
    Ne serait-ce pas plutôt "Trois filles de leur mère" (1926) de Pierre Louÿs ?...

     

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  • #3536869
    Le 30 mai à 21:54 par LiliDesBellons
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    Conseil de lecture (que, je pense, l’auteur de cet article ne reniera pas) : "La littérature à l’estomac" de Julien Gracq. Bonne lecture (quelques minutes).

     

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  • #3536872
    Le 30 mai à 22:04 par LiliDesBellons
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    Londres n’est, d’après moi -qui ne suis rien, certes-, qu’un brouillon de Guignol’s Band.

     

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    • #3537160
      Le 31 mai à 14:38 par L’auteur
      Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

      Je n’ai jamais pu comprendre Guignol’s Band dans sa globalité. Par contre Londres, j’ai adoré, le chef d’oeuvre sur la séxualité, entre le chef d’oeuvre sur la vie Le Voyage, et le chef d’oeuvre des écrits judéo-critiques avec Bagatelles.
      Continuons à lire et diffuser Céline, avant de finir en Farheneit 451, où on devra l’apprendre par coeur pour pas disparaître.

       
  • #3536937
    Le 31 mai à 06:33 par Placide
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    Je plussoie : Sartre est un philosophe dispensable, mais un très bon écrivain. La trilogie Les Chemins de la Liberté, qui encense le combattant qu’il n’était pas, est le truc à lire de Sartre.

     

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  • #3537026
    Le 31 mai à 09:28 par Anonymous19
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    Je me suis fait recaler en (équivalent) 1ière pour avoir défendu la thèse qu’un roman de Camus avait une morale de boy scout.

     

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  • #3537149
    Le 31 mai à 14:17 par Vazken
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    « … On est proches de la disparition, la littérature française participe à l’Agenda 2030. Houellebecq et Soral ne font d’ailleurs qu’acter de cette réalité, de cette avancée vers le rien. »

    faux : il suffit d’un texte de Blaise Cendrars dans la revue Orbes sur un illustre inconnu Henry Miller pour effacer le presque rien et découvrir un grand écrivain.

     

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  • #3537186
    Le 31 mai à 16:23 par Palm Beach Post : "Cult !"
    Qu’est-ce-que la littérature française en 2025 ?

    personne n’a jamais rien fait de mieux
    que Céline

    son regard impitoyable sur le monde
    et sa tendresse,

    c’est le Ciel

    on tutoie les anges, avec Ferdine
    on les ramponne aussi un peu

    quelques plumes s’éffrittent

     

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